AccueilLa UNEDialogue national: va-t-on vers une nouvelle démarche?

Dialogue national: va-t-on vers une nouvelle démarche?

Le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, a révélé ,jeudi , qu’il attend des signaux positifs pour trouver une sortie à la crise politique dans le pays, appelant les différentes parties politiques à faire « des concessions au service de la Tunisie » , précisant qu’en cas d’échec, une autre démarche sera mise à l’œuvre pour la reprise du dialogue.

Les observateurs parlent de nouvelle feuille de route , avec des délais déterminés, qui sera soumise, au début de la semaine prochaine, à la Troïka et au Front du salut national(FSN).Elle sera la synthèse l’initiative de la quartette, les propositions de la Troïka et l’évaluation des négociations des dernières semaines .

Si cette nouvelle initiative s’adresse aux deux parties leur demandant de réagir positivement , il peut paraître évident que la Troïka soit beaucoup plus sollicitée que le Front à faire des pas dans le sens de la solution médiane .

Les signaux qu’attendait Houcine Abassi sont venus , samedi du FSN et d’Ennahdha .

Taieb Baccouche , secrétaire général de Nida Tounes a annoncé, pour sa part , que les représentants du Front de Salut National (FSN)rencontreront la quartette ,au début de la semaine , indiquant que l’initiative du dialogue n’a pas échoué mais c’est l’intransigeance de la troïka ne l’a pas permis de réaliser ses objectifs.

Après un silence de deux semaines , Rached Ghannouchi , révèle , samedi, dans une déclaration à Al-Watanya1 que d’autres pistes devraient être explorées pour faire aboutir le dialogue national qui est bloqué , suggérant que les parties concernées se voient directement et mènent les négociations face à face , pour dissiper les malentendus entre les parties et les craintes des uns et des autres .

Ce sont là donc des signaux clairs que le dialogue se poursuivra , mais sur une autre plate-forme , et peut-être selon de nouvelles modalités .

Entre-temps , l’UGTT , défend au nom de la quartette ,son statut de médiateur loyal qui « n’a nullement l’intention de faire prévaloir une partie sur une autre ni d’accéder au pouvoir » et que l’UGTT n’est pas intéressée par « la querelle électorale entre les partis qui est inévitable mais ne sera résolue que par les urnes » ,répondant ainsi à Ali Laârayedh sans le nommer, lui qui a dénoncé l’alignement de l’UGTT sur les positions de l’opposition , et est allé jusqu’à l’accuser de ruiner l’économie par les grèves .

Le front de Salut National (FSN) , continue , pour sa part la mobilisation ,faisant monter la lutte en annonçant, pour lundi , une grève de la faim de plusieurs députés , et des sit-ins à la Kasbah , pour faire aboutir leur approche .

Les trois signaux envoyés par l’UGTT et le FSN qui déclarent qu’il ne désespèrent pas, et par Rached Ghannouchi qui annonce sa disposition ( personnelle jusque- là ) à suivre le chemin du dialogue , nous amènent tout de même à mettre en évidence deux réalités de taille :

– La première se rapporte à la tactique suivie par Ennahdha qui veut faire durer les négociations , de manière à rapprocher ses exigences du rythme très lent qu’elle impose au dialogue : on s’apercevra à la veille du 23 octobre 2013 que le gouvernement Laârayedh n’a pas encore démissionné , et que cette date proposée par le parti islamiste, pour la formation du nouveau gouvernement sera de facto admise par tout le monde . Mais parallèlement, l’économie s’enfonce dans la crise , et peut-être de manière irrémédiable .

– La deuxième tient aux rapports de forces au sein d’Ennahdha . On remarque que non seulement les choses sont désormais entre les mains de la ligne dure, mais que la discipline au sein de ce parti est quasi absente . Au moment où des députés nahdhaouis tentent quotidiennement des coups de forces contre le président de l’ANC , Mustapha Ben Jaâfar , pour lui retirer la confiance , ou au moins l’obliger à reprendre les travaux de la constituante , d’autres députés , et même des dirigeants d’Ennahdha manifestent une compréhension pour l’initiative du président de l’ANC , et sont enclins parfois à l’exploiter pour trouver une langue commune avec l’opposition et la quartette . Or ce sont les ultras qui ont maintenant l’initiative au sein du parti et semblent faire peu de cas de la « modération » de leurs collègues et dirigeants.

Ces deux réalités minent la situation, et risquent de rendre tout dialogue infructueux . L’expérience nous enseigne que les partis politiques qui sont devant des exigences claires , et que la conjoncture leur impose des concessions « douloureuses » , doivent être en mesure d’en convaincre leurs cadres et militants de base , pour pouvoir avancer vers ces échéances en ordre et avec discipline .

Dans le cas contraire , ils seront taxés de mauvaise fois et de double langage , même si la raison en est leur incapacité de faire adopter ces concessions par les structures du parti .Et dans les deux cas le parti en question est seul responsable de l’échec de l’initiative du dialogue .

Aboussaoud Hmidi

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