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Du soutien et des ressources pour la Tunisie, réclame l’ex ambassadeur US Gordon Gray

La prochaine administration américaine est appelée à  se pencher à nouveau sur les relations entre l’Amérique et l’Afrique du Nord. Elle devrait fournir un soutien et des ressources pour la transition de la Tunisie, aidé à rétablir la stabilité en Libye et promouvoir l’intégration économique régionale. Tel devrait être l’un des axes de la diplomatie de la Maison Blanche et du Département d’Etat qui sortiront des urnes en novembre prochain, esquissé par  l’ex ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Gordon Gray, dans  une analyse publiée par l’influente revue de politique étrangère « The National Interest ».

Il constate que la dérive et la négligence ont caractérisé la politique américaine envers l’Afrique du Nord au cours des quatre dernières années. Indépendamment des résultats du jour des élections, la prochaine administration doit porter un regard neuf sur l’Afrique du Nord. Des questions cruciales pour les États-Unis et leurs alliés convergent dans cette région, notamment la lutte contre le terrorisme, la démocratisation, la migration vers l’Europe et l’expansion des échanges commerciaux. Plus précisément, la prochaine administration devrait fournir un soutien et des ressources pour la transition de la Tunisie ; elle devrait lancer un effort diplomatique sérieux pour entamer le processus de restauration de la stabilité en Libye ; et elle devrait chercher à promouvoir l’intégration économique régionale. Un engagement actif permettrait de promouvoir les intérêts et les valeurs des États-Unis, de renforcer la stabilité du flanc sud de l’OTAN et de favoriser la prospérité des États-Unis, estime-t-il.

Pour ce qui est de la Tunisie, Gordon Gray relève que « c’est le seul pays arabe que Freedom House considère comme libre ». Bien qu’il y ait eu des progrès politiques importants et impressionnants, les gouvernements successifs n’ont pas été en mesure de relever les importants défis économiques du pays. La négligence a caractérisé l’approche actuelle des États-Unis à l’égard de la Tunisie, tout comme elle caractérise l’approche à l’égard du reste de l’Afrique du Nord. Il s’agit d’une erreur. Conformément à leurs valeurs, les États-Unis devraient soutenir activement la transition tunisienne, a insisté Gray citant une remarque que lui a faite en privé John McCain lors d’une de ses visites en Tunisie peu après la révolution, « Si ça ne peut pas réussir ici, ça ne peut réussir nulle part ». Tout aussi importante pour les États-Unis, la stabilité économique en Tunisie sera un facteur majeur pour contrôler la migration qui préoccupe tant nos alliés du sud de l’Europe, ajoute l’ex ambassadeur.

Il souligne que le soutien à la Tunisie bénéficie d’une large adhésion bipartite au Capitole. Bien que l’administration Trump ait demandé 86,4 millions de dollars pour l’aide à la Tunisie pour l’année fiscale 2020, le Congrès a alloué presque trois fois plus : 241,4 millions de dollars. La demande de l’administration pour l’année fiscale 2021 (83,9 millions de dollars) serait une réduction importante, mais le Congrès continuera probablement à financer les programmes d’assistance à un niveau plus élevé. Au début de l’année, le sénateur démocrate Chris Murphy a présenté une résolution, coparrainée par le sénateur républicain Lindsey Graham, appelant à l’ouverture de négociations en vue d’un accord de libre-échange (ALE) avec la Tunisie. Un ALE se traduirait par  l’augmentation de 300 % des échanges commerciaux et offrirait aux entreprises américaines des possibilités de développer leurs activités en Tunisie et avec ses voisins.

Il est temps d’inviter Saied à la Maison Blanche !

Après quatre ans d’ignorance plus ou moins grande de la Tunisie, il est temps pour le président américain d’inviter son homologue tunisien à une entrevue au Bureau ovale, préconise Gordon Gray. Cette audience soulignerait le soutien continu des États-Unis à la transition politique en Tunisie et – ce qui est encore plus important pour le citoyen tunisien moyen – elle signalerait la volonté des États-Unis de renforcer les liens commerciaux. Une telle réunion pourrait avoir lieu à l’automne 2021, soit après la convocation de l’Assemblée générale des Nations unies (si elle a lieu) en septembre, soit aussi près que possible du dixième anniversaire des premières élections crédibles en Tunisie, le 23 octobre 2011.

La prochaine administration américaine devrait fournir des incitations à chacun des pays d’Afrique du Nord afin qu’ils commencent à prendre les mesures nécessaires à l’intégration économique. Les incitations américaines ne doivent pas nécessairement être coûteuses : l’expertise technique, le capital d’amorçage, les garanties d’investissement et la volonté d’entamer des négociations d’ALE sont des mesures qui ne nécessiteraient pas de dépenses américaines importantes. Et les États-Unis n’auraient pas à assumer seuls les coûts, mais devraient plutôt travailler de concert avec l’Europe, le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Les avantages pour chaque pays sont clairs : la croissance économique, stimulée par les IDE, entraînera une hausse des taux d’emploi. Le chômage est sans doute le défi économique et social le plus important pour chacun des pays. En outre, la crise de la zone euro et la pandémie de coronavirus ont souligné la vulnérabilité des économies nord-africaines aux vicissitudes économiques mondiales (et notamment européennes). Dans le même temps, les États-Unis et l’Europe bénéficieraient d’un degré plus élevé d’intégration économique nord-africaine, tant pour des raisons commerciales (un marché plus dynamique) que politiques (une plus grande stabilité), conclut Gordon Gray.

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