AccueilLa UNEElle lui a tout donné, sans contrepartie aucune!

Elle lui a tout donné, sans contrepartie aucune!

« Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » est une comédie satirique réalisée en 1972 par Jean Yanne, et décrivant le monde de la radio. En Tunisie, l’image s’applique désormais parfaitement à ce qui se passe à la Kasbah, où tous affirment avoir fait  ce qui est mieux pour le bien du pays.

Jeudi 15 septembre 2022 sous la coupole du palais de la Kasbah, et dans une cérémonie en grande pompe, où il ne manquait que les cérémoniaux, les artefacts et les étendards de Sidi Mehrez (سناجق سيدي محرز) saint patron de Tunis, les tambourins et les encens qui enfumeraient les lieux, Najla Bouden signait son tout premier accord en onze mois de Primature. Un accord qui remplirait , peut-être, une des conditions du FMI (et la seule et unique jusqu’à présent) pour aider financièrement le budget, mais qui reste contraire à l’éthique d’une gestion de bon père de famille des deniers publics !

  • Comme ses prédécesseurs, elle a tout cédé

Comme ses prédécesseurs, la cheffe du gouvernement n’a pas pu tenir longtemps face aux pressions et au pressing de l’UGTT. Comme Youssef Chahed, Elyes Fakhfakh et Habib Essid, elle a tout donné et sans compter. L’incidence financière des 4 augmentations, signées d’une traite, reste inconnue et la ministre des Finances en fait un secret de polichinelle, alors qu’il devrait augmenter assez conséquemment le volume de la masse salariale.

Cette dernière bouffait, à fin juin 2022 déjà, 54,6 % de toutes les ressources budgétaires et représentait 60,4 % de toutes les recettes fiscales des 6 premiers mois de l’année. Le tout, en face d’un taux de croissance de 2,8 % où la participation des services non marchands (l’Administration) reste négligeable. Une croissance de la masse salariale, qui devrait ainsi croître au-delà de la hausse de toute la croissance de l’économie tunisienne. A la fin du 1er semestre 2022, les dépenses de rémunérations haussaient déjà de 5,3 %, presque le double des 2,8 % de la croissance.

  •   Quatre augmentations d’une traite, et l’impact financier reste secret

Les deux, « partenaires » comme a aimé Mme Bouden traiter Noureddine Tabboubi, tout sourire et prétention jusqu’à exiger publiquement du Gouverneur de la BCT présent de ne pas augmenter le taux directeur, ressemblaient à deux larrons en foire.

La foire d’empoigne, c’est un pays à l’économie en lambeaux, en mal de ressources pour payer ses salaires et ses retraites, martyrisé par des pénuries alimentaires à répétition qu’il trouve peine à colmater par des achats sur les marchés internationaux, et qui compte sur une nouvelle hausse de la masse salariale de quelque 700 mille fonctionnaires, pour s’ouvrir encore plus grandes les portes de l’endettement.  Presqu’aussi heureux, sinon plus que l’UGTT, le gouvernement Bouden était ce jour-là aux anges d’avoir réussi la performance de signer ses deux premiers accords d’augmentation de la masse salariale d’une moyenne de 4 % pour les fonctionnaires, de 5 % pour les entreprises publiques, et de 7 % pour le Smig à partir d’octobre 2022 et l’activation des 47 accords sectoriels dans la même fonction publique, qui étaient en suspens depuis le 6 février 2021, par des augmentations de 25 % chaque mois de mai, de 2022 à 2024.

  • Un gouvernement, qui fait prendre des vessies pour des lanternes !

Nulle part, et comme d’ailleurs tous les accords avec les gouvernements précédents, on ne retrouve aucun engagement sur quoi que ce soit, de la part de l’UGTT. Elle prend tout et ne donne rien. Une image que faisaient circuler sur les réseaux sociaux les syndicalistes mécontents, qui montrait un déculottage. C’est le contraire qui nous semble avoir été fait.

Le texte de l’accord prend, en plus, les Tunisiens pour des idiots. Il prétend qu’il contribuera à « pousser la roue de la croissance ». Or, il est avéré que les salaires courent plus vite que la croissance, qu’ils contribuent à « encourager l’investissement et créer plus de postes d’emplois ». Or, comme pour toute entreprise, les salaires sont une charge pour la fonction publique. Et un surcroît de salaires n’a jamais été, dans aucune économie, synonyme de plus d’emplois. Encore plus en Tunisie où tout le monde, y compris le FMI, s’accorde à dire que la fonction publique doit être dégraissée. Quant aux entreprises publiques, c’est augmenter les charges d’entreprises déjà déficitaires, et ce sera ainsi donc l’Etat qui dépensera plus en charges et puiser encore plus dans le titre II du budget, celui qui devait, par l’investissement, créer plus d’emplois. L’accord prétend aussi « valoriser le travail des employés, et augmenter la productivité ». Il n’existe pourtant nulle part que l’UGTT s’y soit engagée à cela, et encore moins à instaurer la paix sociale. Des milliards DT pour rien, juste pour du « زيد الماء زيد الدقيق », et cela ne fera qu’embourber encore plus l’économie dans la mélasse de l’endettement !!

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1 COMMENTAIRE

  1. Il faut vendre les entreprises publiques déficitaires et irrécupérables, supprimer les voitures de services de l’administration et les bons d’essence et bien gérer le parc de voitures de l’administration, licencier les personnes fainéantes qui en leur accordant des primes de li censément, lutter sérieusement contre le marché parallèle pour l’intégrer dans le marché légal, décongestionner la capitale et encourager la décentralisation. L’application sérieuse de la loi à tout le monde est un impératif pour le pays, les ministres doivent travailler et contrôler leur feuille de route en assurant un suivi rigoureux, revoir l’octroi de la prime de rendement dans les entreprises publiques et privées y compris l’administration, cette prime doit être octroyé seulement à ceux qui la méritent mais non pour tout le monde, renforcer le contrôle par tout,…

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