AccueilLa UNEElyes Fakhfakh attendu, mercredi, de pied ferme sur ces sujets

Elyes Fakhfakh attendu, mercredi, de pied ferme sur ces sujets

Le nouveau gouvernement a été composé. On y trouve quelques « têtes bien faites », comme Slim Azzabi, Nizar Yaiche et Fadhel Kraiem notamment, mais pas les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il aurait fallu, pour cela, qu’Elyes Fakhfakh fasse le choix d’un gouvernement de compétences techniques et professionnelles, et non un gouvernement politique. Il aurait alors pu, par exemple, nommer le financier de profession Slim Azzabi au ministère des Finances qui aurait dû être fusionné avec la coopération internationale, la priorité future du gouvernement à voter le mercredi prochain, étant avant tout financière, pour le doter des moyens de sa politique sociale notamment, et d’emplois. Les dés sont désormais jetés, même s’il faut, sans remettre en cause les compétences de Mohamed Ali Toumi, regretter le départ de René Trabelsi du tourisme, surtout lorsqu’on entend le parti du Mouvement Populaire revendiquer la « gloire » d’avoir réclamé son départ à Fakhfakh, pour la simple raison qu’il est de confession juive [ar]. Regretté aussi, que le prochain chef de gouvernement ait décidé de se soumettre à cette condition, pour des raisons antisémites, dans un pays qui avait bâti l’image d’un pays tolérant et ouvert.

  • Le dossier décisif du FMI

Ceci dit, Elyes Fakhfakh ira défendre son gouvernement mercredi prochain à l’ARP, et essayer d’obtenir sa confiance. On reste convaincu qu’il passera, peut-être, mais qu’il aura beaucoup de difficultés à gouverner, tout en espérant quand même qu’il réussira, rien que pour éviter un surcroît de débines à l’économie tunisienne dont la croissance pâtit depuis des mois du manque de perspectives. Un vote de confiance qui se fera ainsi sur les hommes et non sur un programme, Elyes Fakhfakh n’ayant jusque-là donné aucune déclinaison détaillée des grandes idées de ce qu’il avait annoncé lors de sa toute première conférence de presse.

Mercredi prochain, il ferait pourtant mieux d’axer son allocution sur ce qu’il compte faire, immédiatement et au cours des premières semaines de son prochain mandat, pour soulager l’économie et les finances, mais aussi tranquilliser les investisseurs et les partenaires étrangers de la Tunisie. Et pour ce faire, il devrait d’abord dire à la population, qui ne l’a pas élu à ce poste, ce qu’il compte faire pour obtenir le déblocage de dernière tranche du crédit du FMI, ou dire ce qu’il compte faire pour trouver ailleurs l’argent qui manque au budget de son gouvernement, tout en ayant en tête que la question de la dette fait déjà polémique, et qu’il avait déjà indiqué qu’il prendra de nouveaux crédits. Et surtout nous dire où il compte trouver les « bons » crédits, en opposant crédits de consommation à crédits d’investissement [ar].

  • Le dossier des entreprises publiques, structurellement déficitaires

A moins de vouloir, dès maintenant, rester dans les jupons de l’UGTT, le prochain chef de gouvernement devrait donner sa position sur l’épineuse question des entreprises publiques hautement déficitaires. Compte-t-il les privatiser ? Auquel cas lesquelles. Compte-t-il les restructurer ? Auquel cas comment et avec quel argent ?

Il faudra, ainsi, qu’il se prononce clairement et sans détour sur les questions de la CPG et le phosphate, sur celles de la Transtu, de Tunisair et de la Stir et autres CTN et SNCFT. Laisser en faire des caisses de versement de salaires, les gérer en PPP, ou carrément les vendre. Budgétivores, et véritables fontaines de Trevi, à donner des salaires, chaque année plus importants, pour des revenus continuellement en baisse.

  • Masse salariale de 20 Milliards DT et industrie en panne de création d’emplois

Mercredi, il incombera à Fakhfakh de s’exprimer sans langue de bois sur la question de cette fonction publique, hypertrophiée tant en nombre qu’en masse salariale. Les bailleurs de fonds demandent de raisonner la politique salariale, l’UGTT en demande chaque année plus, et les milliers de chômeurs qui ne veulent d’emploi que dans la fonction publique. Que pourra proposer Fakhfakh et s’y tenir et quels seront les moyens et les instruments de sa politique ?

En face, que pourrait-il proposer au secteur privé. D’abord, pour lui donner la visibilité qu’il attend depuis 10 ans. Ensuite, l’encourager et le tranquilliser sur son avenir, pour qu’il recrée des emplois.

  • Restaurer la paix avec les hommes d’affaires

A l’heure où une certaine justice se prépare à relancer la malheureuse politique destructrice de la confiscation de ce qui reste de l’ancien patronat qui faisait des affaires du temps de Ben Ali, sous ses lois et les pressions de la famille de sa femme, il est temps que le prochain chef de gouvernement se prononce, clairement et toujours sans langue de bois (genre ce dossier entre les mains de la justice), sur le sort des dizaines d’hommes d’affaires interdits de voyage, sur le sort des quelques-uns parmi eux, en prison depuis des mois, sans jugement et des fois pour des affaires où les enquêtes judiciaires s’ouvrent et font une pause au gré des vents et de l’air du temps. Ce n’est pas ainsi qu’il pourra compter sur le monde des affaires, sous l’épée de Damoclès d’une arrestation à tout moment et pour n’importe quoi.

Les députés, surtout de l’opposition ou ce qu’il en reste, l’attendront certainement sur d’autres sujets, et notamment sur celui de « son gouvernement du président ». Surtout que presque toute l’ARP est entrée en guerre ouverte avec « son président », notamment sur la question de l’immoral projet de loi sur le passeport diplomatique, dans une Assemblée à la Colombienne, qui ne cherche qu’immunité, désormais diplomatique.

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