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Une ARP à la colombienne. Des défenseurs de la loi, aux hors la loi en quête d’immunité, tout y est !

Avec la nouvelle ARP, issue des dernières législatives, on se croirait presque en Colombie, tant le temple de la démocratie qu’est normalement le Parlement se voit profaner par des personnes, pour le moins controversées. On y retrouverait certes aussi quelque 70 avocats, un nombre circonstancié, mais non rendu public par l’ARP, d’hommes d’affaires. Mais encore d’anciens opposants traduits en justice par l’ancien régime et complètement blanchis par la 2ème République, comme pour le cas des hommes politiques d’Ennahdha dont les casiers judiciaires ont été effacés par décision du Tribunal administratif. Le tout cohabitant, en paix et en parfaite harmonie sous la coupole de l’ARP. Mais également de nouveaux frondeurs de la scène politique tunisienne et qui veulent se faire une place au soleil de la nouvelle démocratie.

La députation en ces troubles temps de la 2ème République en Tunisie, est devenue une affaire d’argent, de pouvoir médiatique et de pouvoir tout court. 1.592 infractions, dont 238 violations considérées comme «graves» par les observateurs, ont été relevées par l’ISIE. L’instance en charge des élections refuse pourtant de prendre position, encore moins de décision pour annuler les listes coupables de ces graves violations, de peur de fâcher telle ou telle partie ou parti.

L’ISIE qui a aussi une obligation des moyens, et non seulement de résultat, préfère se cacher derrière le Parquet, une haute autorité judiciaire, déjà plus que submergée et qui n’a pas déjà eu même pas le temps de trancher les violations des élections de 2014.

On passera sur la désormais coutume, initiée en 2014 par le parti islamiste Ennahdha, de recourir aux grandes agences de communication, à gros coût en millions de dinars, et poursuivie par le candidat de Qalb Tounes. D’autres s’y étaient mis, comme «Aich Tounsi», et d’autres encore qui sont dans la nature.

  • Une ARP à la colombienne

On connaissait le cas du député Lotfi Ali, officieusement accusé d’être à la tête d’une entreprise de camions, qui aurait la mainmise sur le transport du phosphate, à prix plus chers que le transport ferroviaire. Ali a toujours nié mais la justice n’a jamais enquêté. Et de toutes les façons, l’homme d’affaires et entrepreneur dans le bassin minier de Gafsa, restera encore sous protection de l’immunité parlementaire.

On découvre aujourd’hui le cas de Mohamed Salah Ltifi, candidat à la députation. Le quotidien tunisien de langue arabe «Achourouk» l’accuse d’être un des barons de la drogue à Kasserine. Sur les ondes de Shems FM, il nie. Il avoue cependant qu’il avait longtemps travaillé dans la contrebande, une activité qu’il aurait abandonnée. Le syndicat de la Douane tunisienne affirme pourtant qu’il est un baron de la contrebande à Kasserine et confirme son sobriquet de «Stayech», soulignant aussi qu’il sous le coup de plusieurs affaires en justice. Mais personne pour enquêter. Et combien même le ferait-il encore, il sera sous immunité, et personne n’ira enquêter, encore moins le Parquet.

On découvre aussi le cas de cet Imam intégriste Saïd Jaziri. Renvoyé du Canada pour mensonge sur ses antécédents criminels en France, mais aussi des USA, on le retrouve désormais député à plus de 4.000 DT de salaires.

Une ARP à la colombienne, que la Tunisie doit notamment au refus de l’ancien chef de l’Etat, Feu Béji Caïed Essebssi, de ratifier le projet de loi amendant le code électoral tunisien, et qui exigeait, entre autres, un bulletin n°3 vierge et un quitus fiscal en bonne et due forme. Un nouveau genre de députés en mal d’immunité, dont l’entrée était ainsi plus qu’attendue.

  • Le retour des islamistes extrémistes à l’ARP, sous couvert de démocratie

«A Tahia Tounes, ils appellent à ne pas voter pour la corruption alors qu’ils ont voté pour Lotfi Ali et Kamel Hamzaoui. A Ennahdha, ils appellent à ne pas voter pour ceux qui profitent de la pauvreté des gens, alors qu’ils ont participé à des mariages et circoncisions collectifs et mangé plein de Chocotom.
A El Karama, ils appellent à ne pas voter pour les voleurs, alors que leur chef Seïf Eddine Makhlouf a une fraude fiscale de 250 mille dinars. Vous ne respectez ni la loi, ni la constitution, ni la morale et vous venez donner des leçons
!», commentait notre confrère Nizar Bahloul dans un Post fb.

En 2019, les islamistes, du plus soft au plus extrémistes, des plus territorialement conservateurs, aux plus anti-européens et anti-français surtout, refont leur entrée à l’ARP, sous couvert de la démocratie. Dans cette nouvelle nébuleuse islamiste, le courant religieux s’est certes fragmenté sous différentes appellations de petits partis. Mais une fragmentation qui cimente, sans le dire, l’idéologie islamiste et fédère le projet de réislamisation du modèle sociétal tunisien. La présence, toujours aussi forte qu’en 2014, affairiste dans les rangs de l’ARP, n’est pas une nouveauté. Islam et affaires, ont toujours bien cohabité, se sont soutenus et bien protégés les uns les autres.

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