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Entre la Tunisie et le FMI, il y aurait de l’eau dans le gaz !

Ce n’est pas sans encombre que la cinquième revue du prêt du Fonds monétaire international à la Tunisie est en train de se négocier. On sentait voici quelques mois qu’il allait y avoir de l’eau dans le gaz entre les deux parties mais guère dans leur intérêt bien compris. La toute dernière déclaration du FMI, sous des dehors très diplomatiques et en prenant des précautions sémantiques, a reconnu la réalité de désaccords entachant la finalisation de la présente Revue et tout naturellement le déboursement de la cinquième tranche du prêt accordé sous le mécanisme élargi de crédit (MEDC). « Les autorités tunisiennes et l’équipe du FMI sont parvenus à une entente mutuelle sur les principaux sujets et s’accordent à dire que les autorités ont besoin de plus de temps pour affiner, dans quelques domaines, les mesures qu’elles envisagent. Les discussions continueront, dans les prochains jours, à Washington », soulignait, en effet, la déclaration de l’institution de Bretton Woods.

Les discussions ont continué à Washington où une forte délégation était à pied d’œuvre en marge des réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale, mais rien n’en a encore filtré de part d’autre sauf qu’il s’agissait de questions techniques dont on espère, dit-on, qu’elles seront surmontées en temps opportun.

Les sujets qui fâchent

Il ne serait toutefois difficile de comprendre que les augmentations salariales décidées par le gouvernement au profit de la fonction publique sous la pression du puissant syndicat, l’UGTT, ont pesé de tout leur poids sur l’ordonnance des négociations avec le FMI, qui, par ailleurs, ne semblait pas voir d’un meilleur œil le cheminement imprimé aux réformes que la Tunisie a accepté d’entreprendre. Le gouvernement tunisien serait, désormais, tenu de s’aligner sur ce qui se ferait de mieux pour lutter contre l’inflation qui gravite encore autour des 7% malgré les relèvements à répétition du taux directeur de la banque centrale. Il lui serait demandé aussi de redistribuer les ressources budgétaires aux fins d’un plus grand soutien à apporter aux couches sociales les plus vulnérables. Sans parler, de toute évidence, des autres dossiers classiques de la compensation, surtout celle destinée aux carburants, les dettes publiques extérieures et enfin l’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires pour rétablir la confiance des investisseurs et l’attractivité du pays.

Mais c’est compter sans « les contraintes sociopolitiques, qui ont vocation à s’accentuer à l’approche des élections présidentielles et législatives prévues fin 2019 ». Le FMI le sait pertinemment et la mission qu’il a dépêchée à Tunis pour la 5ème Revue bien davantage, sans sembler en tirer les conséquences idoines, c’est-à-dire celles qui permettent à la Tunisie de s’affranchir un tant soit peu des rigueurs que lui impose son bailleur de fonds. Pourtant, il est de l’essence même de la vocation du conseil d’administration du FMI de « procéder à intervalles réguliers à une évaluation des programmes tout en leur permettant de s’adapter à l’évolution de la situation économique. Le MEDC présente une certaine souplesse quant à la fréquence des revues selon la solidité des politiques menées par le pays et la nature de ses besoins de financement ».

La « conditionnalité spécifique »

A l’exercice, on notera que peu de tout cela a été mis à contribution pour faciliter la gestion de la « conditionnalité spécifique », entre le crédit et les réformes structurelles exigées, alors que le prêt accordé est à mi-parcours et que la Tunisie a toutes les peines du monde pour aller emprunter ailleurs, lestée qu’elle est par les notes les perspectives négatives que lui décernent avec constance les agences de notation.

Bien sûr, la Tunisie aurait bien pu faire l’économie de pareilles péripéties et de semblables tourments accompagnant chaque Revue, si elle avait su « mettre de l’ordre dans la maison », en menant les bonnes politiques qui vaillent et qui lui procurent les dividendes dont elle a cruellement besoin pour donner de l’emploi à ses jeunes, améliorer sa croissance, redresser sa balance commerciale et arrêter net la descente aux enfers du Dinar.

LM

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