En Éthiopie, alors que la guerre est entrée dans une nouvelle phase avec le repli des rebelles tigréens dans les frontières de leur province, le gouvernement a officiellement lancé une initiative politique ces derniers jours. Il s’agit d’une « Commission de dialogue national », abondamment vantée par les autorités comme « un espace » où pourront s’exprimer les mécontentements. Un espace auquel n’auront cependant pas accès leurs ennemis tigréens.
C’est une « petite phrase » glissée jeudi à la fin du point de presse du ministre des Services de communication du gouvernement, Legesse Tulu. Une petite phrase que tous les observateurs de l’Éthiopie attendaient depuis l’annonce par la rébellion tigréenne de son retrait à l’intérieur de ses frontières « pour donner une chance à la paix », selon son chef, Debretsion Gebremichael, dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU lundi.
Aussitôt, la diplomatie américaine a salué cette annonce. Le bureau des Affaires africaines du département d’État en a aussi profité pour appeler l’Éthiopie à « mettre un terme aux attaques aériennes » et a « réitéré » son appel à l’Érythrée « pour qu’elle retire ses forces d’Éthiopie ». Il a enfin appelé les belligérants à « entamer des négociations » et conclu en répétant : « Il n’y a pas de solution militaire au conflit. »