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Fronde et menaces à Montplaisir. Ennahdha s’étripe pour un fauteuil à l’ARP !

La politique avait, une première fois, fait beaucoup de mal au parti islamiste tunisien, lorsque l’ancien chef de gouvernement d’Ennahdha, Hammadi Jbali, avait démissionné, puis avait décidé de faire bande à part. Son échec à être l’homme d’Etat qu’il fallait et à bien gérer les affaires, avait été cuisant. Ennahdha avait essayé de faire durer sa prise du pouvoir, en remplaçant Jbali par Larayedh, mais l’échec sera de nouveau au rendez-vous après seulement six mois qui laisseront de lourdes traces sur les capacités d’Ennahdha à bien gérer un Etat et sur son image auprès des administrés.

Cinq années plus tard, Ennahdha est de nouveau tenté par le diable de la politique. Vieux leader de plus en plus contesté par les jeunes loups et par les rivaux, celui que certains hauts cadres d’Ennahdha appellent le «père», semble en avoir marre d’attendre que ses pairs lui fassent appel (Mounachada) à se présenter aux présidentielles. Des élections qu’il ne semble, par ailleurs, pas en possibilité de remporter, selon les dizaines de résultats de sondages d’opinions. C’est ainsi que Ghannouchi décide de contourner l’obstacle, pour devenir, si ce n’est le 1er, au moins la 3ème roue de la charrette de l’Etat. Il aurait en effet décidé de participer aux prochaines Législatives, où ses chances de se faire élire sont plus grandes, du moins selon les sondages, et d’y briguer par la suite le poste de président de l’ARP.

  • Les mâles Alpha commencent déjà à hurler, dans la meute Ennahdha …

C’est, cependant, compter sans les jeunes loups et ceux qui, entrés en Omega dans la meute, se prennent déjà pour un mâle Alpha. Ce qui est sûr, c’est que les querelles à propos des listes et des fauteuils de députés qu’elles recèlent, a déjà commencé. D’abord l’ancien ministre de l’Agriculture et député, Mohamed Ben Salem, qui déclare au site d’Al Jazeera TV, sa «crainte quant à l’avenir du parti », à cause de ce qu’il appelle l’exclusion de «voix, libres et critiques». L’enjeu est bien sûr de figurer ou non sur les prochaines listes d’Ennahdha pour les Législatives 2019. Ben Salem, qui se serait retrouvé en 2ème position sur la prochaine liste de Zaghouan, en appelle même à la raison, pour éviter les troubles. Ben Salem menacerait-il ainsi de troubles son parti s’il ne rempilait pas à l’ARP et y perdait son salaire ?

Autre mâle Alpha dans la meute, en attente de relève, l’ancien ministre de la Santé et député, Abdellatif Mekki. Ce dernier aurait fait part, dans une lettre interne, de sa «réprobation des manipulations effectuées par le bureau exécutif d’Ennahdha, en rapport avec les modifications des têtes de listes, de pratiquement toutes les circonscriptions ». Mekki aurait aussi fait part de son étonnement, selon une information rapportée par notre confrère «Tunisie numérique», de sa révocation de la tête de liste de Tunis 1, au profit de Ghannouchi. Mekki n’a pas été toujours dans les clous à Ennahdha, où il était toléré. Mais là, c’est de sa propre place qu’il s’agit, et il est prêt à hausser le ton, même contre le «père».Ce qu’il a fait !

  • … les jeunes loups aussi

Assez nouveau venu à Ennahdha, le membre de la Choura, Hatem Boulabiar, n’en détruit pas moins un mythe dont les Nahdhaouis ont essayé de faire une réalité et n’en casse pas un autre, celui d’un parti où la discipline est loi.

Le jeune Nahdhaoui ose en effet, sur les ondes de RTCI (Radio Tunis Chaîne Internationale), traiter le chef de néo-démocrate. La raison de sa colère, comme celle des deux Alpha, sont les têtes de listes des prochaines législatives, autrement dit les fauteuils de députés. «Rached Ghannouchi n’a pas été démocrate ce 14 juillet [Ndlr : Journée de délibération sur les listes]». Et d’ajouter, en guise de commentaire sur les modifications introduites par Rached Ghannouchi sur les listes, telles que votées par 5.000 personnes, que «ce qui s’est passé le 14 juillet, est un carnage. Nous traversons effectivement une crise » et exige de Ghannouchi qu’il respecte le «peuple nahdhaoui».

Manifestement déçu du parti des islamistes, mais fidèle à son tempérament, Boulabiar va plus loin et menace, si Ghannouchi ne revenait pas sur sa décision [Ndlr : d’exclure les Alphas des positions de têtes de listes] d’annoncer son départ d’Ennahdha.

  • Et tout cela, c’est pour un fauteuil à l’ARP

Les barons d’Ennahdha, ou ceux qui se prennent pour tels, haussent donc la voix, crient haut leur indiscipline, (Rached Ghannouchi n’est pas l’argentier d’Ennahdha. Ce sont les 10 mille membres qui sont les argentiers du parti, chacun donne 5 % de son salaire. Dixit Hatem Boulabiar) remettent même en cause l’autorité du chef et menacent de quitter le parti.

Imed Khémiri aura beau essayer de tempérer et de relativiser en essayant de faire croire que «il n’y a point de dissensions», c’est désormais la débandade chez le parti de ceux qui craignent Dieu. Il est vrai que, comme tout le reste des politiciens qui se présenteront aux prochaines législatives, il n’y a de seul dieu que le fauteuil, source d’argent et de pouvoir !

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