AccueilLa UNE«Gender Gap 2023» du WEF : L’IACE explique le classement préoccupant des femmes

«Gender Gap 2023» du WEF : L’IACE explique le classement préoccupant des femmes

A quelques jours de la célébration de la fête nationale des femmes, comme à l’accoutumée tous les ans, l’IACE publie une note concernant la lecture du classement de la Tunisie dans le rapport « Gender Gap 2023 ». Le classement de la Tunisie en 128ème place sur 141 contre 120ème en 2022, est préoccupant et a suscité quelques interrogations en matière d’émancipation féminine et d’égalité entre les genres ou les hommes et les femmes.

Il convient de noter que cet indice mesure le gap entre les genres et ne prend pas en compte le degré d’émancipation ou d’automatisation des femmes, ce qui démontre que l’émancipation et l’autonomisation ne sont pas nécessairement synonymes d’égalité. En d’autres termes, cet indice ne mesure pas les niveaux absolus de progrès ou de développement des femmes, mais plutôt les écarts entre les hommes et les femmes dans différents domaines.

  • 128ème sur 141

Le Forum économique mondial (WEF) publie, depuis 2006, annuellement le rapport « Gender Gap » qui examine les inégalités et l’évolution des disparités entre les genres. Toutefois, le classement de la Tunisie à la 128ème place sur 141 dans ce rapport, soulève de nombreuses interrogations. Il importe à ce propos de  mieux expliquer le mode de calcul de cet indice et attirer l’attention sur des aspects plus critiques.

Le rapport dans son intégralité comprenant une note méthodologique détaillée et les données de tous les pays étudiés, est disponible sur le site du Forum Economique Mondial, c’est  pour cela qu’il est  recommandé aux responsables, experts et médias de le consulter pour pouvoir en tirer les constations et les recommandations

Cet indice composite est calculé en se basant sur 14 données dont 12 sont des données statistiques provenant d’organisations internationales telles que l’Organisation internationale du Travail (OIT), la Banque mondiale (BM), les Nations Unies, l’OCDE et 2 données provenant de l’enquête mondiale du WEF qui est également utilisée pour d’autres rapports tels que le rapport sur les risques mondiaux et le rapport sur les marchés de demain.

Cet indice mesure le gap entre les genres et ne prend pas en compte le degré d’émancipation ou d’automatisation des femmes. En d’autres termes, il ne mesure pas les niveaux absolus de progrès ou de développement des femmes, mais plutôt les écarts entre les hommes et les femmes dans différents domaines. Par exemple, en ce qui concerne l’éducation, l’indice mesure le gap entre les genres en matière d’accès à l’éducation, sans tenir compte du taux d’éducation des filles. Cette approche est adoptée afin de ne pas pénaliser les pays disposant de ressources limitées.

En effet, l’indice prend en compte les résultats (outputs) plutôt que les (inputs). Par exemple, l’indice mesure l’écart entre les genres en termes de durée passée dans des postes de haute responsabilité plutôt que de prendre en compte la durée du congé de maternité. Cela met l’accent sur les disparités observées en fonction des résultats plutôt que des facteurs ou des moyens. L’objectif de l’indice est de fournir un aperçu de la situation des hommes et des femmes en ce qui concerne quatre principaux axes liés aux droits fondamentaux tels que la santé, l’éducation, la participation économique et l’autonomisation politique.

Le tableau ci-dessous synthétise les données utilisées pour chaque pilier, notamment pour le cas de la Tunisie.

Le classement de la Tunisie dans le pilier de la participation et de l’opportunité économique est une source d’inquiétude, en particulier lorsque nous examinons les indicateurs de (la participation au marché du travail, estimation du revenu du travail, législateurs, hauts fonctionnaires et gestionnaires et travailleurs professionnels et techniques) et constatons que le pays figure parmi les cinq derniers au niveau mondial. Ces classements sont établis en se basant sur les données statistiques fournies par l’État tunisien à l’Organisation internationale du travail.

Il est crucial d’accorder une attention particulière à ces aspects afin de réduire les écarts observés et calculés à partir des statistiques nationales communiquées par les organisations internationales.

Il convient de noter que la mise en évidence des avancées réalisées par les femmes tunisiennes et de leur émancipation dissimule une réalité plus sombre. Il est intéressant de souligner que des pays tels que la France (classée 40e) et les États-Unis (classés 43e) font également face à des défis similaires, ce qui démontre que l’émancipation et l’autonomisation ne sont pas nécessairement synonymes d’égalité. La Tunisie n’est donc pas le seul pays confronté à ces problématiques.

Tel est le cas du pilier de l’autonomisation politique, où l’absence d’Assemblée des représentants du peuple (ARP) depuis juillet 2021, en raison de la suspension de ses travaux, explique l’absence de données sur la représentation des femmes au sein du parlement.

Avec la reprise des activités parlementaires, il est prévu que cela se traduira certainement par une détérioration du classement relatif à la participation des femmes dans la vie politique dans le prochain rapport.

Le rapport montre aussi que les pays ayant mieux réussi leurs réformes ou le redressement de leurs économies sont ceux qui ont intégré l’égalité des genres parmi les objectifs de leurs politiques publiques et programmes de réformes,  élément aussi manquant dans notre programme national de réformes.

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