AccueilLa UNESafranières et roses de parfum, les trésors cachés du sol tunisien

Safranières et roses de parfum, les trésors cachés du sol tunisien

De véritables success stories sont rapportées régulièrement par les médias locaux et internationaux sur des Tunisiens et des Tunisiennes cherchant ingénieusement à retirer les trésors cachés du sol tunisien, à travers la réalisation de projets agricoles particulièrement originaux.

Ils rappellent ce riche laboureur de la fable qui,  sentant sa mort prochaine, fit venir ses enfants et leur dit de se garder de vendre le champ qu’il leur laissait, car un trésor est caché dedans.

Au nombre des ces projets  figure, en tête, la safranière pour la production de safran biologique, créée, il y a près de deux ans, à Sidi Thabet, gouvernorat de Manouba, par deux jeunes femmes, Iman et Khawla.

Un des nombreux mérites de ces projetS est qu’ils sont conçus et réalisés par des jeunes dont des diplômés de l’enseignement.

Le projet de la safranière de Sidi Thabet relève littéralement de l’extraction des trésors enfouis, car le safran,  de son nom arabe « zâafrane », est appelé partout dans le monde l’or rouge.

Justement, le safran est une plante aromatique dont les fleurs sont utilisées pour l’extraction d’une épice très demandée et extrêmement chère. C’est à la fois un pigment aromatique et une épice colorée qui n’a pas beaucoup de goût mais qui dégage un parfum délicieux. Ses fleurs servent aussi à fabriquer une préparation médicinale utilisée comme stimulant.

Le gramme de safran coûte entre 30 et 40 euros en Europe, soit 120 dinars. Il est 100 fois plus cher que les truffes de qualité et 10 fois plus cher que le caviar. Comme par hasard, l’Iran qui est gros producteur de caviar, est le premier producteur de safran dans le monde, avec 80 tonnes par an sur une production mondiale estimée à 120 tonnes.

Il existe aussi une autre safranière dans la région proche de Borj el Amri, gouvernorat de Manouba, appelée « Safran de Tunisie » dont le promoteur, Brahim Ben Ayed, est un passionné d’agriculture.

Il a acheté les premiers bulbes en France et a multiplié progressivement ses plants pour atteindre la taille de l’exploitation actuelle.

Pour obtenir un gramme de safran, il faut récolter des milliers de fleurs de safran, tôt le matin, puis les émonder une à une à main afin d’extraire les pistils et les faire sécher.

Ce sont ces pistils qui sont vendus sous le nom de safran, en français, et saffron, en anglais.

Les analyses de Safran de Tunisie -récolte 2018- par un laboratoire français le font classer à la catégorie 1 comme étant un excellent safran.

Semences locales

Mais, les exploitants tunisiens se consacrent exclusivement à la production, alors que les safranières peuvent être mises à profit à d’autres fins. En France, entre autres, parallèlement à la production de safran, certains propriétaires de safranières de grande renommée les ont utilisées aussi comme gîtes touristiques et culturels en y accueillant régulièrement des groupes d’intéressés pour des excursions guidées et payantes dans leurs safranières.

Une telle ouverture est d’ailleurs valable pour toutes les exploitations agricoles revêtant un intérêt particulier.

Un peu plus loin et sous un ciel moins clément en pluviométrie, exactement sur ’Ile de Djerba, étouffée par son tourisme balnéaire de masses, un jeune agriculteur a choisi de lancer un intelligent projet agricole axé sur la valorisation des variétés végétales locales et des semences locales mieux adaptées aux conditions locales.

Grâce à ce choix judicieux, l’agriculteur Ridha Mimoun a réussi à transformer un lot de terre inculte à cause de la sècheresse en un champ verdoyant produisant divers fruits et légumes.

Il a utilisé les arbres fruitiers qui ne consomment pas de grandes quantités d’eau tels les figuiers, pour la production des figues et les pommiers djerbiens pour la production des pommes djerbiennes, et autres arbres fruitiers résistants à la chaleur, les caroubiers ou encore l’abricotier djerbien. Il s’est servi également des semences locales qui ne demandent pas beaucoup d’eau, sachant les cultiver de manière intelligente pour obtenir des produits 100% biologiques.

Les effets de la sècheresse et des conditions climatiques difficiles de ces dernières années, en Tunisie, ont affecté toutes les filières agricoles dont notamment les cultures florales auxquelles appartiennent les safranières, entre autres.

Les roseraies tunisiennes qui appartiennent également à la floriculture ont été aussi affectés. D’autant que la Tunisie, malgré sa production modeste de roses fraiches et de parfum, par rapport aux autres mastodontes du monde, comme le Maroc, a acquis, cependant, la réputation d’offrir des roses de parfum très excellentes pour l’extraction d’huile essentielle destinée à la parfumerie.

Ariana, Nabeul et Kairouan

Il ne faut oublier que la Tunisie est des plus grands producteurs d’huile de romarin dans le Bassin méditerranéen, le premier exportateur de néroli et le deuxième exportateur d’essence de romarin après le Maroc. La spécificité de la Tunisie pour certaines plantes comme le bigaradier, le géranium, le myrte, le romarin, le rosier et le jasmin lui confère une place de premier choix pour l’exportation.

Après  l’Ariana, et Nabeul, la région de Kairouan est en voie de devenir une place forte pour la culture du rosier, car contrairement à ce qu’on peut penser, cet arbuste ne consomme pas d’eau.

Alors que se tenait la 27ème édition du festival de la rose de l’Ariana, entre le 29 avril et le 2 mai 2023, la ville de Kairouan a abrité le 4 mai 2023 un séminaire  sur « la rose de  Kairouan, un produit du terroir emblématique ».

Les participants ont découvert que la région de Kairouan est l’une des principales zones de production de la rose de Damas ( ward jouri), la meilleure rose au monde. Mais, les roses de Kairouan sont connues également comme telles, partout,  pour leur odeur envoûtante valorisée par des parfums très demandées.

Beaucoup de grands parfumeurs français comme Guerlain s’approvisionnent en Tunisie pour leurs matières premières.

Selon des récents chiffres, la culture du rosier, en Tunisie, pour la production de roses fraiches et de roses de parfum, occupe environ 1000 hectares, avec un rendement moyen d’environ 2 tonnes à l’hectare..

Issues de la rose de Damas, les roses de Kairouan appartiennent à ce qu’on appelle les roses anciennes qui sont meilleures et produites par des variétés anciennes alors que les roses actuelles sont produites par des rosiers issus de multiples croisements.

S.B.H

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