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Tayeb Bayahi : «La Tunisie peut ramener le secteur informel à une fourchette 15-20% de son économie»

Les hommes d’affaires et les chefs d’entreprise sont attachés à leur soutien absolu à l’État et sont prêts à appuyer ses efforts pour freiner l’expansion du commerce parallèle et renforcer les piliers de l’économie nationale, c’est ce qu’affirme le directeur de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, Tayeb Bayahi.

Dans une interview accordée à African Manager, il a assuré que la Tunisie peut réduire le pourcentage de travailleurs dans le secteur informel à moyen terme de 50%, à entre 15 et 20%, à condition que les mesures nécessaires soient prises et mises en œuvre comme il se doit.

Il a également souligné la nécessité pour l’État d’être juste et ferme à l’égard de ceux qui violent la loi, niant à cet effet que les grandes entreprises dépendent du secteur parallèle dans leurs activités. Interview :

Tout d’abord, pourquoi l’Institut arabe des chefs d’entreprises a choisi le secteur informel comme thème de la 37ème session de ses journées de l’entreprise , les 7, 8 et 9 décembre ?

«L’Entreprise et l’Informalité : Inégalités et Solutions en Suspens» est l’un des sujets les plus anciens, qui sont toujours fortement soulevés et qui revêtent une grande importance, d’autant plus que le secteur parallèle représente 50% de l’économie tunisienne et un tiers du PIB , faisant peser une menace sur l’économie locale et la pérennité des entreprises.
Cette session a été marquée par une grande interaction et une présence remarquable des participants parmi les hommes d’affaires et les représentants des structures étatiques. Il est nécessaire aujourd’hui de diagnostiquer la réalité économique tunisienne à la lumière de ce phénomène croissant et d’accélérer la recherche de solutions pratiques pour intégrer cette catégorie non structurée dans le système légal, et ce, afin de renforcer les piliers de l’économie nationale.

D’aucuns s pensent que la 37e session des Journées de l’entreprise est différente des sessions précédentes en termes de participation. Quelle est votre position à ce sujet et qu’est-ce qui peut affecter des rendez-vous économiques aussi importants ?

En effet, cette date annuelle est une empreinte spéciale de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise, et malgré la situation économique que traverse notre pays, nous avons tenu à tenir la conférence à la date habituelle et à maintenir sa permanence.

Cette année, nous avons réussi à attirer une nouvelle catégorie d’entreprises, à savoir les petites et moyennes entreprises, car nous sommes conscients de l’importance de ce type de tissu entrepreneurial dans l’économie tunisienne.

Nous pouvons dire que cette 37e édition est en effet différente, mais c’est une session réussie qui a abordé l’un des fléaux les plus importants qui rongent l’économie, et ceux qui n’y étaient pas présent ont, en effet, manqué une occasion importante.

Je voudrais aborder, dans un premier temps, un point important lié à ce qui est discuté sur la question de savoir si les entreprises actives dans le secteur organisé exploitent d’une manière ou d’une autre le secteur parallèle, ce qui n’est bien sûr pas vrai, bien qu’il y ait quelques exceptions qui représentent un faible pourcentage d’entreprises.

Le véritable danger auquel la Tunisie est confrontée est de continuer de fonctionner de la manière actuelle et de ne pas surmonter les difficultés et les complexités administratives et bureaucratiques qui limitent l’activité des entreprises.

Je saisis également cette occasion pour souligner qu’il existe un phénomène nouveau dans lequel certaines entreprises peuvent virer de l’économie formelle vers l’économie informelle, ce qui peut être qualifié de catastrophe majeure.

Aussi, d’une manière générale, le secteur privé, avec l’ensemble de ses entreprises dans divers domaines, doit continuer à fonctionner dans un cadre juridique organisé tout en respectant toutes les procédures fiscales et juridiques en vigueur au sein de l’État. Il est vrai que nous n’avons pas beaucoup d’influence, mais nous pouvons soutenir les efforts du gouvernement pour faire face à l’économie informelle en émettant un ensemble de recommandations et de solutions nécessaires et de moyens pour les mettre en œuvre.

Quelles sont ces recommandations ?

Nous renouvelons notre appel à trouver une formule pour réduire la pression fiscale et se débarrasser des complexités administratives dont souffrent également les entreprises privées, même si elles sont souvent en mesure d’y faire face, mais le secteur parallèle, en tant que secteur fragile, ne peut y résister.

Nous préconisons la mise en place d’un système basé sur la digitalisation qui permet l’inclusion de nombreux nouveaux métiers afin de cibler le plus grand nombre possible de travailleurs dans ce domaine dans divers secteurs.

J’insiste sur le fait que surmonter ces difficultés contribuera à réduire le secteur parallèle, qui est considéré comme un « poison qui ronge l’économie nationale » et menace sa durabilité.

La Tunisie peut-elle réellement réduire la part de l’économie parallèle ?

Bien entendu, la Tunisie est capable de le faire, sous la forme de décisions nécessaires en présentant des programmes réalistes qui lui permettent d’obtenir l’aide des bailleurs de fonds internationaux, tels que les pays de l’Union européenne et la Banque mondiale.

En pratique, à moyen terme, d’ici deux ans, la Tunisie pourrait réduire la part de l’économie parallèle de 50% à 15 ou 20%, à l’instar du Portugal et d’autres pays.

En conclusion, comment avez-vous reçu le message qui vous a été adressé par la ministre du Commerce en sa qualité de représentante du Gouvernement à l’ouverture de la 37ème session des Journées de l’Entreprise ?

Il est naturel que la ministre du Commerce prononce un tel discours lors de la réunion des Journées de l’Entreprise, une occasion de réunir un nombre important d’hommes d’affaires opérant dans divers domaines.

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