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Habib Jamli dit avoir les coudées franches. Est-ce une vaine gloire ?

Sans donner l’impression de vouloir hâter les choses, soucieux qu’il serait de ne pas être taxé de précipitation, le chef du gouvernement désigné, Habib Jamli, a entamé, ce mardi, les consultations pour la formation du prochain gouvernement après avoir reçu la lettre de mission-manuscrite- y afférente des mains du président de la République, Kais Saied. Il a affirmé devoir y arriver dans environ un mois, ce qui serait de nature à dispenser le pays de contretemps et de moratoires forcément superfétatoires, pour enfin s’atteler à cette tâche, par bien des côtés, compliquée et par définition, sujette à rebondissements.

Habib Jamli ne semble pas transi par l’envergure et l’immensité de la mission pour laquelle il a été choisi, et les déclarations dont il s’est fendu depuis le weekend sont manifestement empreintes d’une assurance qui peut renseigner sur sa disposition d’esprit jumelée à la haute opinion qu’il se fait de sa tâche pour la conduite de laquelle il aurait déjà mis en place une méthodologie, un calendrier et des mécanismes prêts à être déployés.

Dans cette entreprise, il tient à avoir les coudées franches et proclamant une indépendance dont on peine à trouver des antécédents dans les annales gouvernementales tunisiennes avant et près la révolution. Une indépendance, dit-il et insiste-t-il, vis-à-vis de tous les partis, autant qu’ils sont, y compris, semble-t-il, le mouvement Ennahdha dont il est proche. Maintiendra-t-il ce cap alors que Rached Ghannouchi a pris sur lui de distiller quelques « consignes » indirectes, tel que le véto qu’il a opposé à la participation du parti Qalb Tounès au prochain gouvernement. En tout cas, signe d’outrecuidance ou d’impertinence, c’est par ce parti sur lequel est jeté l’anathème que le chef du gouvernement désigné         a ouvert le ballet de ses consultations avec les partis politiques, puis avec les organisations et les compétences nationales, comme le prévoit l’agenda qu’il a concocté à cet effet. Et le président de ce parti, Nabil Karoui n’y est pas allé de main morte en affirmant que sa formation politique « négociera avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli et non avec le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi », ajoutant que la question a été posée a Jemli qui l’a confirmé à la délégation de Qalb Tounès qu’il a rencontrée, ce mardi. « C’est avec moi que les négociations doivent être menées, et nous l’avons cru sous bénéfice d’inventaire et jusqu’à nouvel ordre », a dit Nabil Karoui , soulignant que Qalb Tounès, qui est le deuxième parti dans le pays, « ne peut être que concerné par le processus de formation du gouvernement ».

Qalb Tounès, l’indésirable

Dans son statut d’indésirable, Qalb Tounès n’est pas voué aux gémonies uniquement par le mouvement Ennahdha, la Coalition Al Karama aussi s’inscrit dans cette logique. Son porte-parole et député Seifeddine Makhlouf, a juré que « son parti ne fera pas partie d’une équipe formée par des membres du parti Qalb Tounès » et qu’il va défendre la formation d’un gouvernement révolutionnaire qui rompe radicalement avec l’oppression et la corruption.

Dans une déclaration faite aux journalistes peu avant sa rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jamli, Makhlouf a précisé que sa formation politique militera pour un gouvernement révolutionnaire à même de répondre aux aspirations des Tunisiens et d’appliquer un programme révolutionnaire dès le premier jour de l’entrée en fonction du nouveau gouvernement.

Le PDL fait des siennes!

Une fresque qui serait tronquée s’il n’y figurait pas le parti Destourien Libre, dont la présidente et l’élue à l’Assemblée des représentants du peuple, Abir Moussi, , bousculant quelques convenances politiques, a affirmé avoir rejeté une invitation du chef du gouvernement désigné pour se joindre aux consultations en vue de la formation du prochain gouvernement. Elle a précisé qu’elle a reçu, ce mardi après-midi, une communication téléphonique du secrétariat du gouvernement, et affirmé qu’elle refuse catégoriquement de participer à ces consultations et que son parti ne votera pas la confiance au gouvernement.

« Nous avons été clairs avec nos électeurs en leur disant, dès le début, que si nous n’obtenions pas la majorité, nous ne serions pas partie prenante dans un gouvernement comprenant Ennahdha, et nous rejoindrions l’opposition », a-t-elle dit.

C’est à se demander si dans pareille configuration, Habib Jemli va être à même de tenir son pari de terminer la formation de son gouvernement dans un mois, sans, à tous le moins, être gêné aux entournures, pour ne pas dire carrément entravé dans sa tâche par des partis, déjà embusqués et d’autres qui édictent des injonctions sans sembler en donner.

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