C’est le secrétaire général de la Fédération générale du pétrole et des produits chimiques, Salwen Smiri, qui l’a affirmé dans une déclaration à African Manager : il n’y a ni perturbation dans l’approvisionnement en carburant, ni manque d’hydrocarbures, qualifiant de sans fondement les rumeurs qui circulent à ce sujet.
Un démenti apporté alors que, hier, lundi 29 mai 2023, bon nombre de stations-service déploraient un manque d’approvisionnement en carburant, dû à l’afflux des citoyens qui s’y sont rués, comme à leur habitude.
Selon les propos du responsable syndical, malgré le fait que les finances publiques connaissent d’énormes difficultés, dues notamment au retard dans l’accès de la Tunisie au prêt du FMI, l’Etat n’est pas confronté, pour autant, à un problème d’approvisionnement en pétrole, soulignant que « nous ne sommes pas dans le confort requis, mais la coordination en matière d’approvisionnement en carburant des différentes stations se fait selon les besoins ».
« Nul besoin de paniquer » !
Au demeurant, Smiri a assuré qu’une éventuelle résurgence de la crise du carburant prochainement , comme le bruit en a couru, est « très peu probable » pour le moment, les stocks sont disponibles et tous types de carburant sont à la portée, sachant que la consommation quotidienne moyenne de carburant en Tunisie est estimée à 10 millions de litres par jour.
Le secrétaire général a déclaré qu’il n’y a pas lieu de paniquer, d’autant moins que les stations-service sont approvisionnées selon les besoins.
Dans un contexte connexe, Smiri a confirmé que le gouvernement n’avait pas pris de décision concernant un nouvel ajustement des prix , en raison de plusieurs facteurs, dont le plus important est la stabilité du prix du baril de pétrole à un taux de 75 dollars, et a déclaré: « En principe, il n’y a aucune raison d’augmenter les prix. »
Le responsable syndical a souligné que la hausse des prix est également liée aux progrès de la réforme du système de subventions et à l’avancement des négociations avec le FMI.
5,660 milliards de dinars alloués en 2023
Il convient de noter, à cet égard, que l’ex ministre de l’Industrie, Neila Nouira Gongi, avait révélé, dans une déclaration aux médias au début du mois de mai, que le gouvernement travaillait alors à l’examen des hypothèses de réforme du système de subventions.
Elle avait souligné qu’au cours de la prochaine période, la dernière phase sera achevée, ensuite de quoi une décision officielle serait prise concernant l’augmentation des prix du carburant.
Le gouvernement a confirmé plus tôt cette année qu’il continuerait à soutenir les prix du carburant en allouant 5,660 milliards de dinars en 2023.
Les subventions aux carburants dans le budget 2023 devraient diminuer de 25,7%, ortant leur valeur de 7,628 milliards de dinars en 2022 à 5,669 milliards de dinars en 2023.
La baisse du volume des subventions aux carburants se traduira par la poursuite de l’adoption de hausses périodiques des prix des carburants, via l’activation du mécanisme d’ajustement automatique des dérivés du pétrole.
Il convient de noter que le taux de l’ajustement mensuel des prix des carburants dans le cadre du mécanisme d’ajustement des prix des carburants est passée de 1,5% à 5% en avril 2021, et que le pourcentage est passé à 7% depuis novembre 2022.
Par ailleurs, la Tunisie travaille à la réforme du système de subventions aux carburants, parallèlement à l’accélération de la consolidation de la transition énergétique, à travers une évolution progressive vers la suppression des subventions aux carburants et la libéralisation des prix des dérivés du pétrole, tout en maintenant le rôle de la Société nationale tunisienne de raffinage dans la sécurisation de l’approvisionnement en carburant et de la capacité de stockage, ainsi que la rationalisation de la consommation des produits pétroliers, dans le cadre du programme des réformes économiques.
Un tanker en route pour la Tunisie
Le directeur général par intérim de la Société tunisienne des industries de raffinage, Afif Mabrouki, a confirmé, ce mardi, qu’il n’y a pas de pénurie de carburant, et que le stock actuellement disponible à Skhira couvre 10 jours de consommation au niveau national.
Ila ajouté, dans une déclaration à African Manager, que les problèmes actuels, pour autant qu’ils surviennent, sont d’ordre logistique et ne sont pas liés à une pénurie importante de produits pétroliers, indiquant que le ministère de l’Energie est en mesure d’agir et de fournir à toutes les stations différents types de carburant.
Il a ajouté : « La situation est normale et ne suscite ni inquiétude ni empressement », d’autant s que toutes les garanties d’approvisionnement du marché sont disponibles, outre le fait que des navires chargés de tous les produits pétroliers arriveront en Tunisie au cours des deux prochains jours, indiquant que le tanker qui devrait accoster à la Skhira est chargé de cargaisons qui couvriront une consommation de 20 tonnes de pétrole par jour.