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Imprudence par excès d’enthousiasme, ou sortie bien calculée pour un Sud déjà aux abois ?

D’aucuns nous reprochent un trop peu de politique, pour un journal économique. Nous y avons pourtant été obligés, d’autant que les bonnes nouvelles économiques se font de plus en plus rares, dans la Tunisie de Kais Saïed.

En effet, qu’est-ce qui reste de l’économie après neuf années d’une transition politique qui demeure inachevée, et d’une transition économique jamais entamée, pour qu’on puisse en parler. Une loi d’urgence économique avait été élaborée, mais jamais discutée même à l’ARP. L’urgence n’est plus une priorité, et ce qui se passe, tant à Carthage qu’à Dar Dhiafa, le prouve. L’économie tunisienne clopine et menace de sombrer, et il n’y a que la volonté politique pour la remettre en selle.

A Carthage aussi (Jemli semblant déjà être à bout de souffle), le chef de l’Etat reste sourd à cette nécessité. Ce qui l’intéresse, c’est son «idée». Celle par laquelle il compte tout changer. Celle qui, selon lui, représente la clé pour tout changer dans l’économie, et passer du libéralisme au socialisme des anciens Soviets. Le chef de l’Etat fait de la politique, peut-être de haut vol, comme le croiraient ses partisans. Force est pourtant de constater que cette politique ne tient aucunement compte de la fragile économie, et la tue à petit feu !

En attendant, le chef de l’Etat tunisien, le juriste Kais Saïed, n’est plus à sa première en matière de Com. Il avait débuté son ministère en servant à ses partisans de quoi s’attaquer à la presse, car interprétant à leur manière les paroles du chef. Des médias tunisiens en ont vite fait les frais. Ils avaient cru que le parti islamiste tunisien Ennahdha était le seul capable de mobiliser les nuées de mouches bleues, ils s’étaient trompés et y avaient laissé des plumes. La blogosphère qui avait élu Kais Saïed, avait fait mieux.

Le voilà qui remet ça, cette fois à Sidi Bouzid, avec une harangue toute en complotite et avec son fameux cri d’appel «Le peuple veut». Il est vite entendu par les jeunes d’El Kamour, qui menacent alors de s’attaquer, de nouveau, aux champs pétroliers du Sud tunisien. Ils avaient, auparavant, investi le siège du gouvernorat demandant la révocation du gouverneur. (Voir la vidéo où des jeunes en proféraient la menace).

Il y a quelques mois, son collègue Slim Laghmani disait de Saïed que «il est habité par une idée politique, son idée, quoique l’on pense de cette idée, et j’en pense qu’elle est à la fois utopique et dangereuse. Mais sachez que si on lui met les bâtons dans les roues, tout en étant dénué de compétences autonomes, il lui suffira d’un discours radio-télédiffusé et de sa qualité de commandant suprême des forces armées pour obtenir satisfaction». Y serions-nous déjà, ou y serait-on juste passé, temporairement, à côté ?

Il reste à se demander si la harangue de Saïed à Sidi Bouzid, interprétée par les jeunes du Sud comme un appel à passer à l’acte, était seulement fortuite, juste par excès d’un enthousiasme mal interprété, ou au contraire, un acte réfléchi ?

Nous arrêtons là nos mauvaises présomptions et nos conjectures, et appelons de nouveau le chef de l’Etat à plus de retenue, à mesurer ses paroles, à tenir compte des fragiles équilibres socio-économique du pays, et à tout dire à son peuple.

Peut-être que nous l’aiderons à démonter ces complots, plus pacifiquement que ne l’entendent faire ces jeunes ! La Tunisie a-t-elle besoin d’un nouveau Marzouki ?

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