AccueilLa UNEIndustrie pharmaceutique : Le chaos intégral !

Industrie pharmaceutique : Le chaos intégral !

Le président du Syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées, Naoufel Amira, a affirmé, ce mardi 13 juin 2023, que la situation est devenue chaotique dans le secteur pharmaceutique, rappelant que la Tunisie se vantait de ne pas avoir de médicaments contrefaits ou de voies de distribution parallèles, mais désormais, elle en souffre.

Dans une déclaration à African Manager, il s’est fait l’écho de l’inquiétude du syndicat face à l’exacerbation du phénomène de vente de médicaments et de produits pharmaceutiques d’origine inconnue, provenant principalement d’Asie, et par le biais de plateformes électroniques  et de réseaux sociaux en violation flagrante de la loi.

Il a précisé, à cet effet que « malheureusement, aujourd’hui, la situation est devenue accablante, chaque fois que nous mettons fin à un certain problème, il y a un autre qui surgit », alertant que certaines pages vendent en ce moment des produits parapharmaceutiques sur les médias sociaux, en particulier sur Facebook, à l’instar des écrans totaux qui proviennent en particulier de Libye, et qui sont surtout contrefaits.

« Certaines personnes ont vu leurs visages détruits par de tels produits. A l’approche de l’été, n’oublions pas qu’il y a la santé de bon nombre d’enfants en jeu». Et de poursuivre : « Il faut désormais acheter auprès des pharmacies, car c’est une garantie, mais également des parapharmacies qui sont contrôlées, car elles déclarent leurs impôts ».

Négligence de l’Etat !

  « On peut aujourd’hui parler de chaos dans le secteur pharmaceutique. Les ventes de médicaments doivent se faire  être dans un cadre légal et sous la supervision du ministère de la Santé, malheureusement, je considère que le ministère de la Santé fait montre de négligence à cet égard… », a-t-il martelé.

L’Etat, selon lui, est occupé à gérer l’inflation de manière disproportionnée, ne contrôlant que les produits homologués, car 70% des produits, tels que les médicaments, le matériel high tech etc. ne sont pas  contrôlés.

« Prenons l’exemple du paracétamol qui se vend à 3 dinars dans les pharmacies, alors que sur le plan mondial, son prix a triplé. L’Etat préfère davantage se rabattre sur les compléments alimentaires qui ne sont guère des médicaments, mais dont le prix est aberrant », a-t-il souligné

Le responsable a, par ailleurs, mis l’accent sur les médicaments vétérinaires, livré, selon lui, il se trouve une absence totale de contrôle, certains vétérinaires vendant des produits pour animaux dans leurs cabinets alors qu’ils n’y sont pas autorisés.

Et d’ajouter que la situation financière extrêmement difficile de la Pharmacie centrale  a permis à certains d’exploiter illégalement des médicaments.

D’autre part, le responsable a blâmé l’État, qui, selon ses dires, « ne fournissait pas de médicaments aux citoyens et ne surveillait pas les circuits  illégaux ».

« L’achat de médicaments pour usage personnel est aujourd’hui à la portée, mais c’est devenu un mode de vie, une habitude… », a-t-il fait observer.

L’exode des laboratoires

Amira a, par ailleurs, souligné que les délais fixés  pour l’obtention des licences pour certains médicaments sont longs alors que  les médecins ont besoin de les utiliser, et a souligné que de nombreux laboratoires ont quitté la Tunisie, où l’exercice de leur activité devenu difficile.

Amira a, d’autre part, estimé que le marché pharmaceutique était respecté dans le passé, ajoutant: « Ce qui se passe maintenant ne nous vaut pas la confiance de nos revendeurs. »

En outre, le syndicaliste a souligné la nécessité de séparer la question de la retraite de celle de la santé, affirmant que « le problème de la retraite a affecté le secteur de la santé, et il est déraisonnable de résoudre un problème avec un autre», selon ses dires.

Amira a appelé l’Etat à intensifier la surveillance des points de vente de médicaments et de produits pharmaceutiques, et à la nécessité de préserver le système de distribution de médicaments en Tunisie, qui a été construit pour 40 et 50 ans.

Il s’est exprimé également sur le sujet des compléments alimentaires, un fléau selon ses propos, affirmant qu’aucun texte n’a été publié pour réglementer le secteur depuis 10 ans.

Il a, en particulier, souligné la nécessité de reconsidérer l’ensemble du système pharmaceutique, en déclarant: « Nous allons perdre le secteur pharmaceutique et les réformes nécessaires n’ont pas encore eu lieu.

« Aujourd’hui, les choses doivent donc revenir à la normale. Nous devons surveiller, et en particulier le ministère de la Santé, ainsi que le ministère du Commerce, parce que dans une telle situation, nous avons atteint le stade du danger ». Le responsable a poursuivi : « Nous nous sommes toujours vantés qu’il n’y a pas de médicaments contrefaits en Tunisie ou de circuits  de distribution parallèles, mais aujourd’hui, je pense que nous avons atteint ce stade. »

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