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Jemli se tromperait-il sur les priorités, ou n’était-ce qu’un clin d’œil à Saïed ?

Dans une déclaration aux médias au Palais Dar Dhiafa à Carthage, le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, a déclaré dimanche matin que «les concertations autour de la formation du prochain gouvernement avancent de manière notable», et que «tous les partis politiques, les experts, les organisations nationales et les composantes de la société civile rencontrés jusqu’à maintenant ont fait preuve de compréhension sur sa vision concernant la gestion du gouvernement durant la prochaine étape». Et Jemli d’ajouter, manifestement sûr de lui, que «le gouvernement sera renouvelé sur la forme et sur le contenu».

On suppose donc, au vu de cette brève déclaration, que le nouveau gouvernement de l’ère Ennahdha, serait fin prêt. Aucune date n’a pourtant été fixée par Jemli pour l’annonce officielle du prochain gouvernement au chef de l’Etat, pour que ce dernier en informe l’ARP, et que cette dernière fixe une date pour sa discussion.

  • Jemli tourne encore en rond à Dar Dhiafa …

Hormis le fait que le prochain gouvernement se négocie sur une base partisane, l’impression qui se dégage de ce va-et-vient des partis politiques et non de personnalités indépendantes et probables candidats aux postes de ministres, est que «l’oiseau rare» d’Ennahdha se débat encore dans les vœux et les désaveux des uns et des autres. Les deux seuls indépendants ont été Fadhel Abdelkefi et Lotfi Bouchnak, et l’un et l’autre ont opposé un net refus à prendre un ministère.

Autrement, Ennahdha ne veut pas d’Abir Moussi. Maghzaoui ne veut pas d’Ennahdha. Qalb Tounes ne voudrait plus d’Ennahdha dont il a mis le président au Perchoir, mais serait d’accord pour lui «prêter» quelques voix pour « passer » son gouvernement. Tahya Tounes ne donnera son président Youssef Chahed à aucun poste dans le prochain gouvernement, et son SG Azzabi affirmait il y a quatre jours vouloir rester dans l’opposition. Ghazi Chaouachi maintient la position d’Ettayar qui refuse de prendre part à un gouvernement où il y aurait Qalb Tounes. Ce dimanche encore, Faouzi Charfi, SG du parti Al Massar, déclarait ne pas être concerné par le gouvernement Jemli, alors que Khalil Zaouia d’un Ettakattol mort et pas encore enterré, posait des conditions pour y participer.

Bref, beaucoup de ceux que Jemli a reçus à «la maison des hôtes», et qui pourraient compter en termes de blocs parlementaires, veulent le rester et se disent non concernés par le prochain gouvernement. De qui ou de quoi, sera donc composé le prochain gouvernement ?

Pour ce qui est de son programme, on sait seulement que Jemli aurait certifié à Zouheir Maghzaoui, qu’il tournerait le dos au programme d’Ennahdha. On ne sait pas si c’était juste pour lui affirmer être le chef de gouvernement indépendant qu’il se défend, ou compterait-il vraiment le faire. Ce serait donc quoi le programme, notamment économique de Habib Jemli ?

  • Et on oublie les vraies priorités

Rendant hommage aux unités de la Garde présidentielle et à toutes les formations de la sécurité intérieure et de l’Armée nationale, et ce à l’occasion du 4e anniversaire de la mort de 12 agents de la Garde présidentielle tombés en martyrs le 24 novembre 2015 suite à acte terroriste, Jemli évoque ENFIN, son programme.

On s’attendait à y retrouver l’urgence de traiter la situation économique et financière catastrophique et qui risquerait, dès la mi-2020, de ne plus lui servir son salaire de chef de gouvernement. On espérait y retrouver un plan d’action pour améliorer le pouvoir d’achat, autrement que par la hausse des salaires, ou un plan pour booster les exportations, remettre le phosphate sur les rails d’une production ininterrompue et durable, un plan pour permettre au FMI de compléter la 4ème révision qui fera accéder la Tunisie aux 540 MDT de la présente tranche de son crédit. On s’attendait à des mesures, pour créer plus d’emplois aux jeunes qui ont élu le chef de l’Etat qui l’a chargé de former le gouvernement.

De tout cela, on n’a rien trouvé dans les propos du chef du gouvernement. Pour lui, parmi «les priorités du prochain gouvernement, l’examen des moyens de renforcer la prise en charge des familles des martyrs des forces de sécurité et de l’armée ainsi que les autres martyrs de la patrie et de leur offrir un soutien particulier», et y promet même des mesures.

Le chef du gouvernement ne semble pas encore se soucier de la question «où trouver l’argent», pour les familles des martyrs et les autres ! Jemli ne semble pas encore se soucier du couffin du Tunisien, où les bouchers promettent déjà un kilo de viande à 40 DT pour 2020. Jemli ne semble pas, non plus, se soucier du taux de change du Dinar. Il s’améliore, mais il pourrait le refaire descendre aux enfers, s’il ne proposait pas, dès maintenant, un bon plan pour redresser l’économie du pays qu’il se prépare à gouverner.

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