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Kais Saied, émule à la fois  de l’Allemand Carl Schmitt et du Brésilien Getúlio Vargas!

La Tunisie est confrontée depuis plusieurs mois à une crise sans précédent, qui fait douter de la stabilité future du pays dont le président de la République, Kais Saied a eu recours à ce que l’on appelle en sciences politiques un autogolpe, dans lequel un président élu s’empare de tous les pouvoirs  plutôt que, par exemple, l’armée qui renverse le gouvernement, note et explique  le magazine allemand à portée internationale IPS ( International Politics and Society).

Il est clair, ajoute-t-il, que  le président est allé bien au-delà de ce que Carl Schmitt, dans « Dictature en 1921 », appelait la « dictature commissariale », dans laquelle un président délègue le pouvoir à un commissaire pour une période limitée, à la manière d’un dictateur romain. Schmitt fait ici référence à l’article 48, paragraphe 2 de la Constitution de Weimar, qui est à certains égards l’équivalent de l’article 80 de la Constitution tunisienne. Même dans les médias tunisiens, certains juristes justifient les actions du président par une phrase célèbre de la Théologie politique de Schmitt : « Est souverain celui qui décide de l’exception. Saied, cependant, n’est pas un souverain. Son pouvoir lui a été conféré par la Constitution,  rappelle IPS qui reconnaît que les premières mesures prises le 25 juillet dernier ont d’abord été accueillies avec soulagement.

Auparavant, les Tunisiens assistaient,  impuissants et à leur corps défendant, à des affrontements au Parlement, que Saied avait  à tort  à un « péril imminent ». Les élections anticipées ont échoué à cause du parti islamiste, qui avait posé des conditions draconiennes pour la dissolution du parlement. Cependant, la grande majorité des Tunisiens étaient en colère, principalement à cause de la situation économique désastreuse, imputée à la coalition islamo-laïque. Cette coalition avait permis en premier lieu aux islamistes de s’intégrer dans la structure démocratique et de se rendre indispensables, puisque la coalition dépendait des voix d’Ennahdha.

« Un homme contre son peuple »

Saied est un populiste dont la carrière politique est basée sur un slogan de la révolution de 2011 : Le peuple veut ! – Le peuple veut ! Comme seul véritable programme électoral, il propose, comme alternative à la démocratie représentative, l’introduction de conseils aux niveaux local, régional et national. Il décrit constamment ses adversaires comme des ennemis du peuple, des traîtres qui complotent, des laquais de l’étranger et de la « vermine » qui doit être écrasée. Il a déclaré la guerre aux partis politiques. Il les a exclus du « dialogue national » afin de créer une « nouvelle république » sur le modèle de l’Estado Novo du Brésilien Getúlio Vargas en 1937, selon IPS.

À cette fin, il a organisé un référendum, en utilisant une plateforme numérique qui s’est avérée être un fiasco complet. Sur une période de plus de deux mois (janvier à mars 2022), moins de 10 % des Tunisiens ont rempli le formulaire en ligne. Mais le tenace Saied ne s’est pas laissé décourager pour autant. Il a annoncé un référendum constitutionnel pour le 25 juillet (sa date préférée), sans qu’aucune information sur le contenu ne soit disponible à ce jour. Des élections législatives anticipées, le 17 décembre 2022, devraient parachever cette nouvelle ère.

Entre-temps, Saied s’est assuré la loyauté de l’instance électorale ISIE en nommant le nouveau comité directeur, dont les membres ont été élus par le Parlement, et a exprimé des doutes quant à l’utilité des observateurs électoraux internationaux. Au début du mois de mai, il a publié un décret révoquant 57 juges, qui risquent désormais d’être poursuivis au pénal. Ces juges ont été démis de leurs fonctions pour « dissimulation d’activités terroristes », « corruption », « harcèlement sexuel », « collusion » avec des partis politiques et « perturbation du fonctionnement du système judiciaire ».

Saied en cavalier seul !

Saied tente de faire cavalier seul, relève IPS. La plupart des partis politiques et des organisations de la société civile appellent au boycott des prochaines élections. Et les appels répétés des institutions américaines et européennes à engager un dialogue inclusif et à revenir à un gouvernement démocratique tombent dans l’oreille d’un sourd avec Saied.

Deux blocs s’opposent au Président. L’un d’eux, le « Salut national », est constitué d’une coalition islamo-laïque dirigée par Ahmed Néjib Chebbi, l’une des principales figures de l’histoire de la résistance démocratique. L’autre bloc est constitué d’une « coordination » de partis laïques et sociaux-démocrates qui rejettent les islamistes et la dictature. Les Tunisiens sont désespérément préoccupés par la détérioration de leurs conditions de vie. La situation économique est universellement considérée comme catastrophique. Le Fonds monétaire international hésite à remettre son aide vitale – près de 6 milliards d’euros – car il en a assez des promesses non tenues de mener de véritables réformes. Il est très probable que le sort de la démocratie tunisienne se joue dans les prochains mois. Bien qu’il soit difficile de prédire ce qu’il en sera à l’heure actuelle, conclut IPS..

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2 Commentaires

  1. Le journaliste qui a écrit ce texte est un jpurnaliste qui fait non seulement la politique mais il renverse la réalité des choses, soit il est payé par des partis soit il est corrompu, soit il est minable et un grand menteur manipulateur. Durant plus de 10 ans, nous avons vu de toutes couleurs (voir les disputes des soit disant des députés, du sang qui a coulé à l’assemblée), on a vécu des atrocités : assassinats, grèves non justifiées, sit-in, agression, vol des caisse de l’Etat, corruption,….). Devant cette situatiin, le ¨résident KS a pris la décision de mettre fin à ce manège avec la volonté du peuple, les partis politiques se sont comportaient comme des mafieux, des votes qui s’achètent et qui se vendent. La Tunisie est devenue un pays bananière où tout est permis. Qu’est-ce qu’on fait ? on laisse les choses pourrir jusqu’à la guerre civile ou on agit entant que premier responsable du pays, c’est ce qu’il a fait le Président, il a commencé par nettoyer pour reconstruire. On le taxe d’un dictature d’avoir commencer à nettoyer. Il planifié les élections anticipées et des référandums, les partis corrompus rejetés par le peuple ont contesté les décisions et cela est normal car ils vont perdre tout le privilège illégal qu’ils ont obtenu.
    Il faut laisser le Président travailler dans la clarté et l’appuyer pour atteindre l’objectif « nettoyer le pays, les partis et l’administration tunisienne, combattre la corruption et le vol ainsi que le mensonge des acteurs politique dont Marzouki et makhlouf font parti. Les médias choufafa doivent aussi montrer leur patriotisme et éclairer avec sinsérté le peuple et droiture. Les militaires et la police sont notre rampart, merci à tout intervenant sincère.

  2. Cher watani 2, je suis d’accord avec vous, mais sans blessures écrites aux journalistes.
    Notre pays a souffert depuis 2011, avec des assemblées qui ne représentaient que leurs intérêts et leurs ambitions pour un éternel pouvoir.
    Un nouveau mental doit animer les Tunisiens soucieux de leur dignité et de celle de leurs enfants et petits-enfants.
    En effet le mental de travail, de collaboration collective en vue d’avoir une société orientée vers l’immunité contre le banditisme et la corruption est à instaurer. La liberté légale des individus qui se respectent et qui respectent les lois humaines et divines, est à défendre quel que soit la personne ou le régime qui dirige le pays.
    Notre pays a besoins d’une discipline sociale qui respecte les droits et les devoirs.
    La dictature, d’où elle vient, politique, financière ou syndicale, ne résout pas les problèmes de fond de la Tunisie et ouvre la porte aux déperditions des énergies humaines et fossiles.
    La démocratie s’acquiert progressivement, et ce en fonction des dispositions des populations et de leurs gouvernants à la digérer.
    Le temps accordé à la démocratie en Tunisie est très court et une over dose a donné un effet inverse. Ainsi, un très grand nombre de Tunisiens préfère la dictature à l’anarchie qui les a fait perdre du temps, de l’argent, de la bonne santé et voire des parents proches.
    Rien ne se perd et rien ne se crée, tout se transforme.(Mr Lavoisier en matière d’énergie).
    L’essentiel est d’avoir une ou des stratégies claires pour maitriser les transformations et ne pas les subir.

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