AccueilLa UNEKooli et sa LFR: Rafistolage et addiction avérée à la dette!

Kooli et sa LFR: Rafistolage et addiction avérée à la dette!

Le « super » ministre de l’Economie tunisienne, Ali Kooli, aurait enfin pondu sa loi de Finance Rectificative (LFR) 2021. Et cette dernière n’apporterait ni bonnes nouvelles, ni solutions nouvelles. Une LFC, en somme, de rafistolage plus qu’autre chose.

Cette mise à jour (MAJ) de la loi de finance initiale a d’abord corrigé à 3,7 % le taux de croissance prévu au lieu des 4 %. Mais Ali Kooli ne semble pas dans la même Tunisie que le reste du peuple, une Tunisie, de nouveau ravagée par le covid-19, une pandémie qui aura au moins mis complètement à genoux le secteur qui contribuait au PIB à hauteur de 14 %.

MAJ aussi du prix de référence du baril de pétrole de 45 USD à 67 $. Mais il n’a pas lu comme nous le Post de cet expert en pétrole, l’économiste Fethi Nouri, qui signalait que « les Emirats Arabes Unis déclarent la guerre des prix à l’Arabie Saoudite », et indiquait que le baril était déjà à 72,59 USD. Et enfin de parcours, ce serait désormais un budget de l’Etat 2021, non plus de 51,804 Milliards DT, mais de 56,017 Milliards DT. Un gap de 4,213 Milliards, essentiellement né de nouvelles dépenses signées par le gouvernement, sans qu’il ait l’argent nécessaire pour la couverture de ces dépenses.

–          Tout ce que Mechichi a signé, dans le détail

Il a, par contre, donné le détail de toutes les conventions signées par le gouvernement avec l’UGTT et autres, en marge de la loi de finance initiale. Mais aussi sur la hausse à 17,52 % du PIB (officielle) de la masse salariale. Mais commençons par le commencement.

Selon la 1ère copie de la MAJ, le budget serait désormais de 44,635 Milliards DT, avec un dépassement de 4,432 milliards par rapport à ce qui était prévu, dont 835 MDT de plus que prévu, pour les salaires. Dans le détail, voici l’impact financier direct des conventions signées à bout de bras par l’actuel chef de gouvernement :

–  251 MDT au titre des derniers accords signés par le gouvernement avec l’UGTT.

–  208 MDT d’augmentations pour les agents du ministère de la Santé.

–  179 MDT pour les nouveaux recrutements (Chômage de longue durée, Doctorants, et ouvriers de chantiers).

–  108 MDT au titre des accords avec le ministère de l’Intérieur.

–  89 MDT en augmentations salariales pour les magistrats, la Douane et même la présidence du gouvernement !

–          La dette publique, désormais à 91,8 % de tout le PIB

Après cette MAJ, le volume salarial sera de 20,953 Milliards DT, en hausse de presque 4 % par rapport à ce qui était prévu, représentant presque 47 % de tout le budget, et presque 18 % de tout le PIB. A cela, il faudra ajouter la hausse de 55 MDT des dépenses de gestion (1,955 Milliard DT au total), notamment pour le secteur de la santé, et une hausse de 401 MDT des besoins de la compensation, qui coûtera désormais 2,526 Milliards DT (4,07 % du PIB), en simple correction de la projection initiale du prix international du baril de pétrole, car une mauvaise prévision se paie cash aussi, les dernières hausses des prix domestiques n’ayant rapporté à l’Etat que 862 MDT !

Mais l’Etat, au sortir de cette première moitié de 2021, n’a pas donné que pour la compensation du pétrole. Il  a aussi déboursé 360 MDT pour les ouvriers de chantiers, et 314 MDT aux familles nécessiteuses à l’occasion du Ramadan et de l’Aïd.

L’Etat était aussi intervenu, à hauteur de 100 MDT auprès de la Sotugar en garantie des crédits accordés par les banques aux entreprises sinistrées par le Covid, et a même déboursé 20 MDT en compensation de sa responsabilité née de l’utilisation des vaccins, comme stipulé par la loi 10/2021. Toutes ces mesures exceptionnelles, y compris des crédits donnés par la BTS, coûteraient 819 MDT au budget.

–          Une dette qui diminue alors que le besoin de dette augmente ?

Avec tout cela, le déficit budgétaire devrait être à 11,563 Milliards DT, représentant 9,7 % du PIB, contre les 6,6 % initialement prévus. Et avec tout cela aussi, les besoins de l’Etat en financements ne seraient plus de 18,695 Milliards DT, mais désormais de 21,810 Milliards. Une somme qu’il faudra trouver, bon gré mal gré, mais certainement pas pour l’instant chez le FMI. Et Ali Kooli compterait pour cela exclusivement sur le marché domestique. La MAJ du « super » ministre a ainsi estimé le volume de la dette nette publique pour 2021 à désormais 91,8 % de tout le PIB, contre 84,4 % en 2020. Force est, pourtant, de se demander en fin d’article, comment le volume de la dette publique pouvait-il n’augmenter que de 1,65 point, dans la LFR par rapport à la LF initiale de 2021, alors que le même budget signait un décalage de plus de 4 Milliards DT. Comment aussi, le volume de la dette internationale pouvait-il passer de 67,9 % de l’ensemble de la dette dans la LF initiale à 62,1 % seulement, alors que les besoins de l’Etat en financement passaient de 18,6 Milliards DT à 21,8 Milliards DT ? Et dans tous les cas, cette addiction a la dette, nécessairement étrangère car les banques locales et l’économie tunisienne ont des limites, ne serait-elle en définitive plus nocive pour une économie déjà à bout de souffle, mais où une meilleure imagination pourrait apporter de meilleures solutions ?

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