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L’islamisme international pris au piège : des complots virtuels et des plans chimériques pour les déjouer

L’annonce de la mort du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, sur les réseaux sociaux, mercredi 25 septembre, a été vite démentie par son chef de bureau lui-même , Zoubeir Chehoudi, qui a indiqué qu’il s’agit d’une simple Intox. La rumeur qui faisait part de la mort de cheikh Rached , trouvait son explication dans l’absence du président d’Ennahdha , à la conférence de presse du lundi 23 septembre ,annoncée solennellement par le parti islamiste pour tirer au clair sa position sur les récents développements du pays , et la disparation prolongée du chef nahdhaoui de la scène médiatique et politique , pendant des jours , au moment où le pays vit une confusion et des tiraillements politiques . Tout au long de cette semaine fatidique, Ennahdha a infléchi, en l’absence de son chef, sa position sur la proposition du Quartet . Et l’UGTT n’a pas manqué de signaler l’amorce de ce dégel, par le biais de Belgacem Ayari , qui présidait une réunion syndicale de grande importance à l’Ariana ,au cours de laquelle se préparait la marche prévue pour aujourd’hui jeudi , en vue de faire pression sur la troïka et le gouvernement afin qu’ils répondent favorablement à l’offre des organisations médiatrices .

Rached Ghannouchi a donc raté ce combat pour pousser les cadres de son parti à plus de modération, laissant le soin de cette mission stratégique à ses lieutenants, parce qu’il était justement occupé par quelque chose de plus stratégique. Il était à Istanbul pour participer à une réunion de l’Organisation Internationale des Frères Musulmans , au moment où Abdelfattah Mourou participait à une autre réunion organisée par la même instance à Lahore au Pakistan . Les propos tenus par les 3 dirigeants qui ont pris la place de Ghannouchi, lors du point de presse du lundi (Abdelhamid Jelassi , Rafik Abdesslem et Ajmi Lourimi ) ,n’étaient pas erronés lorsqu’ils avaient justifié l’absence de leur leader par une expression laconique , disant qu’il était en train d’exercer son rôle de président du parti islamiste . De toutes les façons, il n’était pas le seul à quitter le pays en cette période d’ébullition , car l’autre commis voyageur qu’est le président provisoire de la République ,Moncef Marzouki s’est déplacé au Mali puis à New-York , et était en train de se dépenser en réitérant ,du haut de ce conclave diplomatique international , une offre d’asile politique à Bachar Al-Assad ,que l’intéressé avait déjà refusée , quelques mois auparavant .

En fait, la chaîne arabe Sky News vient d’annoncer , mercredi , que l’Organisation Internationale des Frères Musulmans a tenu parallèlement , ces derniers jours ,deux réunions , une à Istanbul en Turquie et l’autre à Lahore au Pakistan . Celle d’Istanbul était dédiée aux aspects théoriques et doctrinaux de la situation de l’islam politique ,surtout après l’éviction du président islamiste , et l’arrestation des cadres et dirigeants des Frères Musulmans en Egypte , et à la démarche à suivre pour mobiliser les forces de la société civile en Egypte et en Occident afin de faciliter le retour à l’ordre établi avant le 3 juillet 2013 , date de la destitution de Mohamed Morsi . La réunion d’Istanbul , à laquelle a participé Rached Ghannouchi , partait du fait que l’accession des islamistes au pouvoir en Egypte illustrait « un choix populaire libre » , et elle était parrainée par deux institutions qui jouaient le rôle de façade de l’organe politique de l’Organisation Internationale des Frères Musulmans , à savoir l’organisation des Penseurs Islamistes et le forum international des parlementaires islamistes .

La deuxième réunion , à laquelle a assisté Mourou , considérée par la chaîne arabe Sky News , de loin comme la plus importante , s’est tenue à Lahore au Pakistan , sous l’égide de la très extrémiste Al-Jamaâ Al-Islamiah pakistanaise . Elle était consacrée à l’élaboration d’un plan d’action pour traiter les dossiers égyptien et syrien qui illustrent, à présent, l’échec de l’islam politique dans son entreprise de mettre la main sur le Printemps arabe.

La réunion de Lahore a été consacrée essentiellement à la situation en Egypte , et la chaîne Sky News ne donne pas de détails sur les orientations arrêtées au sujet du dossier syrien , se contentant de dire que ces assises islamistes ont mis en œuvre un plan pratique visant à renverser le pouvoir qui a pris la place de Mohamed Morsi .

Ces réunions ont mis en évidence les liens supranationaux au sein de la nébuleuse islamiste autant que la primauté de la dimension internationale du combat que l’islam politique est en train de mener contre les acquis sociaux et en matière de développement des peuples de la région . Elles succèdent à la réunion d’Istanbul à la mi-juillet , qui avait pour but de tirer les leçons de la destitution de Morsi .Mais on n’a pas vu de leçons tirées du séisme politique égyptien , si ce n’est un engagement affectif et doctrinal , qui n’a pas permis de changer la donne , ni contribué à trouver une issue à la crise . Cet état de choses indique que l’Islam politique a besoin de rénover sa pensée et sa vision du monde et ajuster ses politiques de manière à pouvoir s’accommoder des attentes des peuples de la région. Au lieu de cela, les islamistes lancent, à longueur de journée, des accusations de complot à l’endroit de leurs partenaires politiques, et réunissent leurs instances internationales afin d’échafauder des plans chimériques pour soit disant les déjouer.

Aboussaoud Hmidi

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