La Banque africaine de développement et le Royaume-Uni ont annoncé la sélection du projet de développement inclusif et durable du secteur céréalier en Tunisie, en tant que projet normatif dans le cadre de la transaction souveraine Room to Run R2RS.
Approuvé en juillet 2023, ce projet de la filière céréalière en Tunisie renforcera la résilience du secteur céréalier aux chocs externes et au changement climatique. Le projet bénéficiera à 250 000 céréaliers dans le pays, renforçant leur sécurité alimentaire et leur autosuffisance. On estime que jusqu’à 35 millions de dollars sur les 87 millions de dollars de financement de la Banque correspondant à la composante adaptation au climat du prêt ont été débloqués par la garantie du gouvernement britannique, ce qui a augmenté la capacité de prêt globale de la Banque.
Room to Run Sovereign, annoncée lors de la COP26 en novembre 2021, est une opération d’optimisation du bilan innovante et hautement évolutive qui aide la Banque africaine de développement à prêter davantage de fonds pour des projets essentiels de lutte contre le changement climatique. Dans le cadre de R2RS, une garantie de 2 milliards de dollars est fournie par le gouvernement britannique (1,6 milliard de dollars de couverture) et les assureurs de la City de Londres (400 millions de dollars). En assumant une partie de l’exposition au risque de crédit sur une partie du portefeuille souverain de la Banque africaine de développement, R2RS permet à la Banque de fournir jusqu’à 2 milliards de dollars supplémentaires de financement climatique à l’Afrique d’ici 2027, répartis entre l’adaptation et l’atténuation.
En mai dernier, le Royaume-Uni et la Banque ont annoncé les deux premiers projets financés par la R2RS : un projet d’assainissement égyptien de 80 millions d’euros et un projet d’assainissement de l’eau au Sénégal de 37 millions d’euros. Ces deux projets sont axés sur l’approvisionnement en eau et l’assainissement et bénéficieront à des millions de personnes dans leurs pays respectifs. Ce projet en Tunisie est le troisième à être sélectionné par le Royaume-Uni, ce qui démontre que la capacité de prêt débloquée par la R2RS depuis la signature de l’accord en 2022 accélère la mise en œuvre de transactions financières très solides dans le domaine du climat à travers le continent. Cette annonce accompagne trois autres transactions financées par le R2RS au Bénin, au Kenya et à Maurice, ce qui porte le total des financements climatiques débloqués par le R2RS à plus de 400 millions de dollars.
En prise sur toute la chaîne de valeur céréalière
Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement pour l’électricité, l’énergie, le climat et la croissance verte, a déclaré : »Cette transaction est l’un des nombreux projets qui constituent son programme de prêts par lequel la Banque africaine de développement répond à l’appel lancé par les parties prenantes à la COP27 pour que les BMD innovent et augmentent le financement climatique par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement. La Banque africaine de développement est fière de s’associer au Royaume-Uni dans le cadre de cette initiative et d’être à l’avant-garde de cette évolution. »
Le ministre du développement international et de l’Afrique de la FCDO, Andrew Mitchell, a déclaré, pour sa part, « Ce projet fera une énorme différence dans la durabilité de la production alimentaire pour des millions de personnes dans le pays, qui est aux prises avec les effets néfastes d’une sécheresse prolongée ».
Malinne Blomberg, directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord et directrice nationale pour la Tunisie, a déclaré : « Face à l’augmentation du stress hydrique en Afrique du Nord, qui affecte la production agricole nationale, et à la crise mondiale des prix des céréales, qui affecte les importations, nous apprécions l’inclusion du projet céréalier PADIFIC résilient au climat en Tunisie dans le portefeuille R2RS, car il permet à la Banque d’accroître encore son soutien à des interventions essentielles similaires liées au climat ». Le projet s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à renforcer la résilience de la sécurité alimentaire et intervient tout au long de la chaîne de valeur des céréales, y compris les systèmes de stockage et de transport, dans le but d’augmenter à la fois les volumes de production et la productivité ».
