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La fermeture des frontières tuniso-libyennes serait une honte pour la Tunisie, selon Abdallah Abidi

« La fermeture des frontière tuniso-libyennes serait une honte pour la Tunisie et l’accès des familles libyennes au territoire tunisien ne constitue pas une menace pour notre pays, car, au contraire, cela pourrait être un atout pour l’économie tunisienne, étant donné que le citoyen libyen est par nature dépensier», c’est ce qu’a déclaré Abdallah Abidi, expert en relations internationales et ancien diplomate tunisien, dans une interview exclusive accordée à Africanmanager.

Selon lui, « la Libye d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. En 2011, l’afflux libyen été sans doute énorme et caractérisé par l’entrée massive de plusieurs nationalités notamment des africains, ce qui a engendré un mauvais impact sur l’économie tunisienne ». « La Libye n’est pas un réserve démographique, et, actuellement il n’y a pas une grande affluence des libyens sur la Tunisie en comparaison avec l’année 2011. A priori, plus de 6000 mille libyens ont accédé ces derniers jours en Tunisie (des égyptiens et quelques autres nationalités) ; jusqu’à présent, nous n’avons pas senti la crise et il n’ya pas un déséquilibre social. L’asile politique est un droit pour les personnes, sur le plan international, aucune constitution n’a annulé le droit à l’asile politique. La sécurité du pays n’est pas menacée par l’accueil des familles libyennes mais par les groupes armés qui veulent accéder au territoire tunisien », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Les libyens sont toujours considérés comme nos frères et nous entretenons des relations sociales, politique assez solides. A mon avis, la Tunisie n’a pas l’intention d’appliquer la décision de la fermeture des frontières mais elle essaye d’exercer une certaine pression sur d’autres pays pour ne pas assumer seule la responsabilité au niveau de l’accueil des libyens ».

Les affrontements entre les différentes parties combattantes en Libye seront maîtrisés dans quelques semaines ou quelques mois, parce que l’Algérie et l’Egypte ont annoncé qu’elles soutiennent le général Khalifa Haftar dans son combat contre les rebelles islamistes, a-t-il ajouté.

Il a, sur un autre volet, précisé qu’il a lancé un appel au gouvernement tunisien afin de décréter l’Etat d’urgence. « J’ai lancé un appel sur la nécessité de décréter l’Etat d’urgence en Tunisie vu que le pays traverse une situation sensible, soulignant la nécessité pour les citoyens d’être conscients et vigilants, et les appelant à collaborer davantage avec le corps sécuritaire pour protéger le pays contre tout type de menace, a-t-il affirmé.

En ce qui concerne le volet touristique et économique, l’expert en relations internationales a assuré qu’une amélioration économique sera enregistrée étant donné que le citoyen libyen est par essence dépensier. « Avec les actuels conflits, de nombreuses familles libyennes préfèrent rester en Tunisie et résider dans des maisons en location, dans des hôtels et même acheter des demeures. Cela pourrait créer une dynamique économique notamment pour plusieurs régions au sud tunisien, a-t-il estimé.

A vrai dire, la Libye est un partenaire commercial privilégié de la Tunisie. Le marché Libyen absorbe une grande part de la production industrielle tunisienne, en particulier les produits agro-alimentaires. Le secteur informel a également été affecté. D’importantes quantités de biens de consommation étaient importées de façon informelle de Libye et vendues sur les marchés Tunisiens à bon marché.

Nadia Ben Tamansourt

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