Il n’y a pas d’agriculture sans scientifiques. La quête d’une souveraineté alimentaire et d’une agro-industrie performante passe par la recherche scientifique. Les pays d’Afrique de l’Ouest l’ont compris. Les chercheurs ouest-africains sont à l’honneur au Salon international de l’agriculture de Paris.
Abdourahamane Sangaré dirige le Centre national de recherche agronomique de Côte d’Ivoire (CNRA), l’un des plus grands laboratoires d’Afrique. Avec 1 500 personnes dont 200 chercheurs seniors, le CNRA est le socle scientifique sur lequel repose les filières agricoles ivoiriennes. « Tous les clones d’hévéa qui sont aujourd’hui utilisés en Côte d’Ivoire viennent du Centre national de recherche agronomique, explique le directeur. C’est pareil pour le cacao, le palmier, le café. Tout ce que vous trouvez aujourd’hui en termes de culture industrielle en Côte d’Ivoire, vient de la recherche. »
Amélioration de semences, lutte contre les ravageurs, le CNRA dispose d’un budget de 15 milliards de francs CFA par an pour améliorer la production et la productivité. « On fait de la recherche qui consiste généralement à faire de la sélection génétique, à créer des variétés compétitives qui sont adaptées à nos conditions de culture, poursuit Sangaré. On conduit de la recherche sur presque tout, avec pour objectif de mettre à disposition des utilisateurs finaux du bon matériel végétal avec les itinéraires techniques qui vont avec. »