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La statistique, alliée du décideur

Le programme de maîtrise des données de la Tunisie « Tunisia Data Literacy Program » vient d’être lancé, à Tunis, à l’initiative du Pôle mondial d’expertise en pauvreté et équité et le Pôle mondiale d’expertise en protection sociale et emploi relevant de la Banque mondiale (BM), en collaboration avec l’Institut National de la Statistique (INS) et le Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni.

Ce programme vise à transférer durablement les compétences en matière de statistiques à différents groupes de fonctionnaires, d’acteurs des médias et du monde universitaire, et à les engager de manière proactive dans des actions fondées sur des données probantes, tout en renforçant le système statistique national tunisien, selon la BM.

Il a également, pour objectif de fournir une méthodologie modulaire en ligne ou sur place de la maîtrise des données et à partager des ressources et des outils ouverts et innovants avec les participants, afin qu’ils puissent intégrer concrètement, les données et statistiques clés dans les politiques spécifiques du gouvernement.

Pour le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et de la planification, chargé des petites et moyennes entreprises,Samir Abdelhafidh, présent lors de la rencontre du lancement  » l’information statistique est une ressource importante pour l’élaboration des politiques de développement et le suivi de leur mise en œuvre. C’est une référence essentielle pour les différents acteurs publics et privés dans la prise de décision.

La statistique officielle a pour mission d’éclairer la décision aussi bien pour le secteur public que privé par une description aussi exacte que possible de la réalité économique et sociale », a-t-il souligné, appelant à cet égard à poursuivre les efforts visant à réformer le système national statistique.  

En réformant ce système, a-t-il ajouté, il est question de le rendre « plus cohérent », « plus intégré », plus ouvert à son écosystème, à l’écoute des besoins des différents types d’utilisateurs, et en mesure de fournir des données statistiques de qualité. 

« Les statistiques ont pour rôle d’alimenter le débat public et d’évaluer la qualité des politiques menées, tout en mesurant leur efficacité et pertinence. Il est donc impératif de promouvoir la culture statistique favorisant la capacité des différents acteurs concernés à maîtriser les données pour éclairer les décisions de manière responsable », a-t-il ajouté. 

La  touche anglaise

De son côté, le Représentant Résident de la Banque Mondiale en Tunisie, Alexandre Arrobbio a indiqué que ce programme permettra de former différents utilisateurs à utiliser de manière utile les données fournies par l’INS.

Il s’inscrit, selon lui, dans le cadre des efforts nationaux visant à innover et à rendre plus efficace le système statistique tunisien reconnu déjà comme « très avancé » et « performant ».

Et d’ajouter que l’assistance technique qui sera fournie par le Bureau des statistiques nationales du Royaume-Uni permettra de renforcer les capacités institutionnelles et de produire des données modernes.

Dans ce cadre, trois ateliers impliquant les représentants du gouvernement, les médias, les universitaires et experts du secteur seront organisés afin de les aider à consulter, lire et analyser les données et statistiques officielles afin d’éclairer les décisions de manière responsable.

Un système statistique plus structuré

Seulement, pour ce faire, il va falloir se doter d’un système statistique plus structuré,  dont la première étape pourrait consister en la clarification des rôles et responsabilités de chacune des 48 institutions impliquées dans le système national  tunisien de la statistique en identifiant « qui fait quoi » à toutes les étapes du processus de la production statistique : collecte, d’analyse, production et dissémination.

Selon l’OCDE, , le système de la statistique nécessite également, le renforcement des compétences et de capital humain, en particulier au sein de l’INS en tant que principale institution statistique technique. Plusieurs pays de l’OCDE ont adopté un programme systématique de renforcement des compétences du personnel de leurs instituts nationaux des statistiques.

Des indicateurs territoriaux clé tels que les indicateurs de bien-être en rapport avec la santé, l’éducation, l’infrastructure ou les données désagrégées par genre pour orienter les politiques sont  manquantes. Le PIB n’est pas mesuré au niveau régional , et lerôle des directions régionales de l’INS pourrait être mieux défini, pour permettre auxdites directions d’étendre le périmètre des statistiques territoriales et tirer profit du potentiel que représente les statistiques territoriales.

Un autre défi est celui de la coordination limitée des différentes institutions produisant et utilisant les données et indicateurs– lorsqu’ils existent –aux niveaux national et régional. Diverses organisations internationales et partenaires de développement (UE, GIZ, Banque mondiale, etc.) ont développé des initiatives autour des statistiques régionales. Toutefois, ces initiatives, essentiellement basées sur une approche projet, ont eu un impact limité à long-terme. Une piste d’amélioration de la coordination consiste en la mise en place de la diffusion numérique des données statistiques, en particulier la création de sites web et leurs mises-à-jour continues pour faciliter les processus de consultation.

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