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La Stir dit tout sur ses salaires

L’affaire des salaires de la Société tunisienne de raffinage fait grand bruit, et pas qu’auprès de l’opinion publique, mais dans les couloirs de plus d’un ministère, et même au sein même de la Stir. En effet, pour l’anecdote, et elle est réelle, la PDG de l’entreprise voyait il y a quelques jours débouler dans son bureau syndicats et agents qui étaient au courant de la réalité des choses, se plaindre que leurs femmes leur en voudraient de leur cacher la réalité de leurs situations financières. Elles avaient, comme beaucoup d’autres, cru les chiffres des salaires de la compagnie, tels que « dévoilés » par l’observatoire « Rakaba » sur l’évolution des salaires entre 2010 et 2021 (ar), et où elles entendaient dire une moyenne salariale de 6.000 DT pour les employés de cette entreprise publique. La chose était d’autant plus incroyable que cette entreprise publique qu’est la Stir, est depuis plusieurs années en situation financière beaucoup plus difficile au point de  faire  dernièrement l’objet d’un conseil interministériel. 

–          La Stir, une entreprise d’utilité publique !

Informations puisées à la source, nous apprenons que la Stir employait l’année dernière 538 salariés. Un nombre qui va décroissant par rapport aux 605 employés de 2019. Une baisse qui s’explique par les départs à la retraite dans une entreprise où l’âge moyen est de 47 ans. Note importante, la masse salariale de l’entreprise était, en 2021, de 39,2 MDT, une somme qui ne représentait que 0,5 % du total des charges de l’entreprise qui signait cette année-là un chiffre d’affaires de 4,9 Milliards DT, et encaissait une subvention de l’Etat, de plus de 260 MDT.

Réagissant aux révélations du « Marsad », la Stir prise elle-même de court, par  l’étonnement et l’inquiétude de la Kasbah, a rendu public un communiqué où elle précise que le chiffre de 1,856 Mds DT cité par « Rakaba », représente le total des primes de compensations supplémentaires dues à la Stir, et non ses pertes pour la période 2017-2021. L’entreprise, on le sait, travaille pour le compte de l’Etat qui comble chaque année la différence entre ses prix d’importation, ses coûts de production, et ne réalise donc aucune marge sur ses ventes.

–          Des salaires en très forte évolution

Que l’on parle de perte,  cela ne tombe pas sous le sens  au motif  que la Stir est devenue plus une « entreprise d’utilité publique » qu’une entreprise industrielle ou commerciale, car c’est elle l’unique fournisseur du pays en carburants de tous genres, le raffineur, et l’unique importateur de produits pétroliers qui sont aussi très subventionnés par l’Etat (On y reviendra plus en détail) tunisien.

Dans son communiqué, la Stir précise que le salaire mensuel, brut car incluant l’impôt et les cotisations sociales ainsi que d’autres frais comme ceux  de la formation, ne dépassait pas, l’année dernière, les 4.514 DT. Et il suffirait d’être employeur pour savoir qu’en net,  c’est plutôt une somme qui ne dépasserait que de quelques dizaines les trois mille DT par mois. On remarquera aussi que cette rémunération a haussé et pas que de peu, comme indiqué dans notre dernier tableau. Et le tout est payé par un Etat qui n’arriverait pas à couvrir ces charges par les augmentations successives des prix à la pompe. Des hausses, qui ont toujours du mal à couvrir le prix réel de fabrication des carburants. 

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