AccueilLa UNELe Congrès américain accentue la pression sur Kais Saied

Le Congrès américain accentue la pression sur Kais Saied

Un  groupe bipartisan de parlementaires  américains s’emploie à s’assurer que les réductions d’aide proposées  épargnent  les acteurs de la société civile  en Tunisie, selon une lettre obtenue par Al-Monitor.

La missive, rédigée par les Représentants Dean Phillips (Démocrate du Minnesota ) et Joe Wilson (Républicain de la Caroline du Sud), membre et président de la sous-commission Moyen-Orient de la Chambre des représentants, intervient alors que le débat fait rage à Washington sur la manière de répondre à l’effritement démocratique de la Tunisie, près de deux ans après que le président Kais Saied a limogé son premier ministre, suspendu le parlement élu et s’est emparé de vastes pouvoirs exécutifs dans le cadre d’une prise de pouvoir stupéfiante que ses rivaux politiques ont qualifiée de coup d’État, rappelle la même source .

Le Congrès n’a pas affecté de fonds à la Tunisie depuis lors, s’en remettant à l’administration Biden pour déterminer le montant de l’aide sécuritaire et économique à accorder au pays dans un contexte de détérioration constante des droits de l’homme. Comme Al-Monitor l’a rapporté pour la première fois en mars, le projet de budget du département d’État pour l’année fiscale 2024 prévoyait un soutien économique américain de 14,5 millions de dollars pour la Tunisie, en baisse par rapport aux 45 millions de dollars demandés pour cette année.

« L’administration Biden a légitimement choisi d’envoyer un message d’inquiétude au gouvernement tunisien concernant le recul démocratique depuis juillet 2021 en limitant l’assistance bilatérale directe aux institutions gouvernementales », a déclaré le groupe de 10 parementaires du Congrès dans leur lettre adressée aux représentants Mario Diaz-Balar (Républicain), le président de la Commission des affaires étrangères et le président de la Commission des affaires étrangères. Mario Diaz-Balar (Républicain de Floride) et Barbara Lee (Démocrate de Californie), président et membre de haut rang de la sous-commission « État et opérations étrangères » de la commission des finances de la Chambre des représentants.

« Toutefois, nous devons veiller à ce que les réductions de l’aide américaine ne se fassent pas au détriment du peuple tunisien et de la société civile », ont-ils déclaré.

La sous-commission travaille à la finalisation de son projet de loi de crédits pour l’année fiscale 2024 et pourrait insérer des exigences de financement minimum pour l’aide économique de la Tunisie. La lettre exhorte Diaz-Balar et Lee à s’assurer que leur projet de loi sur le plan de dépenses soutient directement les citoyens tunisiens et « préserve l’espace civique qui diminue rapidement. »

Depuis la mi-février, les forces de sécurité tunisiennes ont arrêté une trentaine de prisonniers politiques, dont des journalistes, des militants et des chefs d’entreprise.

Les autorités ont également multiplié les arrestations de migrants à la suite des propos tenus par le président de la République Kais Saied au début de l’année, selon lesquels les migrants subsahariens sans papiers présents en Tunisie faisaient partie d’un complot visant à modifier la composition démographique du pays. Les analystes tunisiens ont vu dans sa rhétorique incendiaire, qui a alimenté une vague de violence raciste à l’encontre des migrants et des Tunisiens noirs, une tentative de détourner l’attention des difficultés économiques croissantes du pays, estime la même source

De « sérieuses inquiétudes »  sur les relations bilatérales

Cette lettre est le dernier effort du Congrès pour attirer l’attention sur le recul démocratique de la Tunisie. Dans une missive adressée en mars au secrétaire d’État Antony Blinken, un groupe de démocrates de la Chambre des représentants s’alarmait de ce qu’ils décrivaient comme « une accélération brutale de la consolidation autocratique de la Tunisie », ce qui, selon eux, soulevait de sérieuses inquiétudes quant aux relations bilatérales.

La demande de budget de l’administration Biden maintiendrait les niveaux actuels d’assistance à la sécurité : 53,8 millions de dollars pour l’année prochaine, contre 61 millions de dollars précédemment demandés pour cette année.

Certaines voix à Washington, dont celle du sénateur Chris Murphy (Démocrate du Connecticue), appellent les États-Unis à réduire l’aide militaire à la Tunisie, « compte tenu du rôle joué par les forces armées tunisiennes dans la dissolution du parlement démocratiquement élu au cours de l’été 2021 et de l’utilisation, depuis lors, de tribunaux militaires pour poursuivre des civils ».

La secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a déclaré lors d’une audition au Sénat mercredi que l’administration Biden considérait l’armée tunisienne comme « largement apolitique », ce qu’elle a décrit comme un sous-produit des relations étroites qu’elle entretient avec les États-Unis.

« Nous avons réduit l’assistance sécuritaire à un niveau qui, selon nous, répond de manière adéquate aux intérêts sécuritaires durables que nous avons dans ce pays », a-t-elle  ajouté.

Le mois dernier, un groupe d’anciens ambassadeurs et experts américains a demandé à l’administration Biden d’envisager d’autres moyens de pression, notamment des sanctions globales Magnitsky. Ils ont également recommandé à l’administration de faire pression sur le conseil d’administration du Fonds monétaire international pour qu’il suspende un plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars en faveur de la Tunisie jusqu’à ce que celle-ci remplisse certaines conditions, telles que la libération des prisonniers politiques.

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2 Commentaires

  1. Mais Oui après avoir détruit la Tunisie avec votre fausse révolution arabe Les états unis veulent sauver leur mercenaires de terroristes d’enahda mais Les tunisiens ne sont pas dupe nous n’acceptons pas se dicta vous n’êtes plus Les mettre du monde la mort de Brahmi et de chokri belhid ne vous à pas choqué même pas une condamnation

  2. « La réduction des aides financières va épargner la société civile », c’est tout dit sur les financements étrangers qui vont aux associations et aux organisations non gouvernementales qui travaillent pour eux et servent leurs intérêts pas ceux des Tunisiens.

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