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Le DG de la FTAV : Les marchés parallèles pèsent lourd sur les agences de voyages

Le président de la Fédération Tunisienne des agences de voyages et de tourisme, Ahmed Bettaieb, a annoncé dans une interview accordée à Africanmanager que la saison touristique sera prometteuse en 2024.

Ila  également évoqué la nécessité de lancer une batterie de mesures urgentes afin de redynamiser le secteur, en passant  en revue les divers problèmes des professionnels du secteur des agences de voyages. Interview :

Les indicateurs touristiques sont-ils au vert ?

Oui, sans aucun doute. D’ailleurs, des prémices d’une reprise du secteur touristique ont été enregistrées dès le début de la nouvelle année surtout avec une augmentation des réservations dans les divers hôtels tunisiens.

Le secteur du tourisme en Tunisie vient de se prévaloir d’une belle performance. Il a enregistré un net rebond avec 8,8 millions de visiteurs en 2023, soit une hausse de 49,3% en un an, et est bien parti pour battre le record atteint en 2019.

 Quelles sont les raisons derrière cette reprise encourageante ?

Ces résultats s’expliquent par les efforts fournis  par les différentes parties concernées, notamment  la FTAV. Et je précise que la diversification du produit touristique, la garantie de la qualité de services, l’élaboration d’une stratégie marketing intelligente basée sur les TIC (technologies de l’information et de la communication) et la promotion du tourisme au niveau international, constituent les principales orientations sur lesquelles devra être basée toute action visant à promouvoir le secteur touristique, au cours de la prochaine période.

Avez-vous des données sur les nationalités  des touristes attendus cette saison ?

Il y a plusieurs touristes de différentes nationalités (des pays voisins et européens), et qui seront sur les rangs pour venir en Tunisie.
La destination Tunisie revient en force grâce à la proximité, l’accueil mais aussi les prix qui restent largement accessibles aux touristes qui veulent profiter du soleil et des plages de sable blanc.
En revanche, les indicateurs positifs ne doivent pas occulter les défis et les problèmes auxquels sont confrontés les agences de voyages et le secteur du tourisme à l’heure actuelle.

Vous avez évoqué une hausse de tarification dans les hôtels.  En quoi consiste cette mesure ?

Oui, exactement, une augmentation est attendue au titre  des tarifications dans les divers hôtels en Tunisie. Cette hausse a été dictée par le taux d’inflation élevé et l’augmentation des prix de tous les matériaux sans exception.

Comment peut-on redynamiser le secteur touristique ?

Comme je l’ai annoncé, la saison touristique 2024 s’annoncera sous de bons auspices, mais il est important de mettre en place une stratégie et un plan d’action pour la promotion du tourisme intérieur, pierre angulaire du secteur touristique en Tunisie.  Il est aussi nécessaire de se préparer à l’effet reprise pour éviter le retour de boomerang.

Quels sont les problèmes des professionnels du secteur ?

Les professionnels du secteur souffrent depuis des années de la concurrence illégale des agents non agréés, une sorte de marché parallèle du voyage où les arnaques sont légion, désespèrent des autorités et s’organisent avec leurs propres moyens pour défendre leur métier et leur gagne-pain.

De quel droit ces agences se prévalent-elles pour travailler ? Elles disposent d’une licence dite de « société de services », et n’autorise en aucun cas la vente et le commerce du voyage de  quelque nature que ce soit.

Est- ce que les autorités concernées sont au courant de ces pratiques ?

Oui bien évidemment, nous avons attiré leur attention à maintes reprises sur ce phénomène, sans résultat, hélas !

Il faut remarquer que le circuit « parallèle » est bien huilé, les agents de ces sociétés présents sur tout le territoire annoncent des prix moins chers et proposent des services mirobolants qu’ils n’honorent souvent pas. Je vous rappelle que nous leur avons soumis une batterie de propositions pour s’attaquer à ce phénomène. En d’autres termes, la balle est dans le camp des autorités et, surtout, des consommateurs.

C’est à eux d’éviter de se faire arnaquer.

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