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Le dinar tunisien perd 50% de sa valeur à cause des conditions des institutions financières internationales

L’analyste politique à l’Observatoire économique tunisien, Ameni Ben Sik Ali, a confirmé que les conditions imposées par le Fonds monétaire international à la Tunisie au cours des 10 dernières années ont contribué à une baisse significative de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères.

Termes et diktats… Détérioration de la valeur du dinar

Elle a expliqué, dans une déclaration à « African Manager », que le dinar tunisien a perdu près de 50% de sa valeur, suite aux politiques menées par le gouvernement en réponse aux  recommandations du Fonds monétaire international, qui a conclu 3 accords avec la Tunisie depuis 2011, et a indiqué que le FMI a imposé des conditions à la Tunisie en ce qui concerne le programme de réformes des entreprises  publiques, la protection sociale, le système de subventions, ainsi que les politiques monétaires…

Les autorités tunisiennes ont soumis au Fonds monétaire international depuis avril 2021, une demande officielle de prêt de 1,9 milliard de dollars sur une période de 4 ans, et à ce jour,  aucun accord définitif n’a été trouvé entre les deux parties. Aussi,  au cours du mois de juin 2023, le président de la République, Kais Saied, a informé la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, que les conditions du Fonds pour apporter  un soutien financier à la Tunisie menacent de provoquer des troubles civils, et il a également réitéré que toute réduction  dans les subventions énergétiques et alimentaires pourrait avoir des répercussions néfastes pour le pays, en référence aux événements sanglants survenus en Tunisie en 1983 après l’annonce de la suppression des subventions sur les céréales et leurs dérivés.

Ben sik a souligné que le changement de discours politique et le rejet  explicite  des politiques des institutions financières internationales sont insuffisants, mettant l’accent sur la nécessité d’établir un système de développement juste basé sur le respect des droits économiques et sociaux des individus.

Elle  estime qu’il est nécessaire de faire évoluer la politique fiscale et la protection sociale, ainsi que d’opérer des changements au niveau d’une transition énergétique juste..
Conditions et « Destruction systématique »

Selon l’Observatoire tunisien de l’économie, les conditions des institutions financières internationales poussent les pays sur le terrain à introduire des réformes majeures des systèmes de sécurité sociale et à promouvoir des politiques qui « prétendent » être compensatoires et plus efficaces face aux coûts sociaux élevés de l’austérité, car les conditions imposées par le Fonds monétaire international altèrent la dynamique des systèmes de sécurité sociale, en particulier le système de subventions, à travers la destruction systématique et progressive des systèmes de couverture universelle et généralisée.

Pour sa part, Firas Zakraoui, coordinateur du programme des finances et des politiques publiques à Bawsala, a  souligné  dans une déclaration à African Manager que les mesures d’austérité prises par le gouvernement tunisien ces dernières années ont entraîné une détérioration de la qualité des services dans le secteur de la santé, notant que tous les indicateurs et chiffres depuis 2011 prouvent que l’État n’a pas achevé les projets d’investissement dans l’infrastructure du secteur  de santé publique.

Il a fait observer  qu’il existe une grande disparité entre les services dans les secteurs public et privé, soulignant à cet égard que la politique d’austérité dans le budget a eu un impact sur les soins de santé.

Zakraoui a déclaré  que les institutions financières internationales dictent des conditions sur les prêts qu’elles accordent aux pays, notant que le Fonds monétaire international a signé 3 accords avec la Tunisie, le premier en 2013, le deuxième en 2016 et le troisième état  destiné à permettre au pays  à faire face au Covid-19. A  travers ces accords, la Tunisie s’est vu imposer l’application d’un ensemble de politiques principalement représentées par le contrôle des salaires, la réduction des subventions, l’arrêt des recrutements  dans le secteur des services publics, l’encouragement des départs volontaires à la retraite outre  la recommandation d’agir sur  le volume des allocations financières allant  aux investissements publics…

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