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Le gauche qui passe à côté de l’essentiel

« La communication… le sas entre le vide et le rien. Paraît que ça s’enseigne à l’université », disait l’écrivain français Joseph Bialot. « L’unique problème de la communication, c’est l’illusion qu’elle entretient », disait, de son côté, l’Irlandais Nobel de littérature George Bernard Shaw.

De notre côté, on pense qu’un chef qui a des difficultés à communiquer avec son peuple, tout son peuple et non pas seulement le « peuple qui veut », doit se faire aider.

Il aurait ainsi évité beaucoup de maladresses qui nuisent désormais à son image d’homme de loi, juste avec tous, venu pour rassembler et pour reconstruire un pays qui sortait juste d’une décennie noire de « malgoverno », et qu’un dirigeant, a fortiori chef de tout l’Etat, ne peut avoir que des excuses, ou des résultats, pas les deux. Et aussi que ce qu’on dit parfois en maladresse verbale compte parfois plus que ce qu’on fait.

  • Il voulait réguler l’immigration irrégulière, et se fait traiter de raciste …

Kais Saïed voulait résoudre la crise des immigrés illégaux qui a fait des remous, chez lui lorsque Sfax devient l’épicentre d’affrontements ouverts entre citoyens et sans papiers subsahariens. Il dérape sur « les hordes » et se fait accuser de raciste.

Sa théorie  sur le « grand remplacement » lui explose, politiquement, au visage le 21 février 2023, lorsqu’il évoquait un « complot », « une entreprise criminelle ourdie au début de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », dont le but est de transformer sa Tunisie en « pays africain seulement » et l’arracher « aux nations arabo-musulmanes ».

Son pays subit depuis, les attaques, de la presse, des ONG et de l’ONU sur pratiquement tous les réseaux sociaux, et qui ont tous oublié ce qui se passe à Lampedusa en Italie, au Maroc, en Algérie, en Libye et dans d’autres pays devenus routes de migrants économiques et climatiques, et l’affaire tourne, désormais, malgré le déni tunisien que personne ne semble vouloir entendre, en un conflit larvé tuniso-libyen, comme ce site libyen qui parle de « mauvais traitements de migrants par les forces de sécurité tunisiennes », pour mettre en valeur « l’aide humaine fournie aux migrants » dite fournie par la Libye (ang) ».

  • … Il voulait réguler les médias publics, et s’attire les foudres des syndicats

Il voulait remettre les médias au diapason de sa propre vision de la démocratie et sa manière de faire de la politique, il jette un propriétaire de radio privée, pendant plusieurs mois en prison, renvoie un DG de la radio publique et le fait passer en conseil de discipline pour avoir réintégré une ancienne cadre de la même radio, et fait passer un mauvais quart d’heure à la DG de la Wataniya en prétextant un ordre de passage des informations dans le JT et un programme TV avec un ancien responsable du temps de Ben Ali, qui ne lui plaisaient pas, s’attirant une nouvelle fois les foudres des syndicats sur l’épineuse question de la liberté de la presse. Et quand bien même Kais Saïed devrait-il recadrer la DG de la Wataniya, ne devait-il le faire entre 4 yeux et éviter de laver son linge sale en public ?

Omar Sifaoui, chef du Front du salut et porte-parole officiel du parti al-Irada, se voit ainsi offrir gratuitement l’occasion pour affirmer, dans une déclaration à « Al-arabi Al-Jadid, que « le ciblage par le régime de la justice et des médias est quelque chose d’attendu et d’inattendu. Tout régime dictatorial cherche à se consolider et à resserrer son emprise sur toutes les autorités, en soumettant les juges, et à les intimider ainsi que quiconque s’oppose à lui, ainsi qu’en soumettant les médias à servir son programme, promouvoir son régime et à blanchir son image » … أش لز حمة اغني ?

  • Mettez un écouteur et le micro-cravate, Monsieur le Président

« L’heure est à l’écoute de toutes les voix, parce qu’il n’y a pas de plus discriminant, ou de plus terrifiant que de ne pas être entendu », disait le président américain Francis J. Underwood dans la série « House of Cards » sur Netflix. Et si le chef de tout l’Etat tunisien se résignait enfin à écouter d’autres personnes que lui-même, il saurait que ce qu’il dit, depuis son 25 juillet, n’est qu’en majorité (c’est juste un avis, Mme la ministre de la Justice) maladresses répétées de communication.

Il aurait pu, par exemple, entendre et écouter Ettayar, ce courant politique qui serait proche de lui, et qui appelait le gouvernement de Kais Saïed qui le change à volonté depuis quelques mois, à se pencher sur les priorités économiques et sociales. Il saurait que la politique ne devrait être que l’instrument d’exécution d’une stratégie économique, et que les médias ne sont que des relais de communication de sa politique économique, si  jamais il en a une !

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1 COMMENTAIRE

  1. La gauche ? Quelle gauche ? Un avis de recherche devrait être lancé. A peine quelques Communiqués sur des sujets secondaires et sous forme de tract issu d’une AG d’étudiants, plus des nécrologies pleines de nostalgie rappellent l’existence résiliente d’une gauche qui fut active, grande et attractive. L’ombre d’elle même aujourd’hui.

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