Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a entamé dimanche une visite à Alger qui prévoit une entrevue avec le président Abdelmadjid Tebboune, pour concrétiser le réchauffement bilatéral après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.
Arrivé en milieu de matinée, il a eu un « entretien de 1H45 », selon ses services, avec son homologue Ahmed Attaf et en format élargi, pour tenter d’aplanir les dossiers les plus épineux. En début d’après-midi, il s’entretenait avec le chef de l’Etat algérien.
Avec Attaf, les échanges ont été « approfondis, francs et constructifs dans la droite ligne de l’échange entre les présidents Macron et Tebboune », se concentrant sur « les sujets régionaux et la relation bilatérale y compris les sujets migratoires », a indiqué une source diplomatique française.
Depuis l’appel téléphonique du 31 mars entre le président français Emmanuel Macron et Tebboune qui a relancé le dialogue bilatéral, les relations « semblent emprunter une trajectoire constructive », selon le journal gouvernemental algérien El Moudjahid.
Outre les questions migratoires, Paris espère « des résultats » sur les dossiers sécuritaires et économiques, a dit Barrot.
La crise d’une gravité inédite entre l’Algérie et la France a &claté à l’été 2024 quand Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.
A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations considérées comme une « atteinte à l’intégrité du territoire », a fait monter d’un cran les tensions, qui se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refoulés par Alger.
Un point culminant a été atteint fin février, le jour où le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a pointé un doigt accusateur contre l’Algérie après un attentat en France commis par un Algérien, objet d’obligations de quitter le territoire refusées par Alger.
Mais depuis que Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a, selon Paris, une volonté conjointe de retrouver une relation apaisée et équilibrée.
La visite de Barrot vise à établir « un programme de travail ambitieux » et à élaborer un calendrier de mise en œuvre, selon ses services.
Le ministre français des AE à Alger pour réchauffer les relations entre les deux pays
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