AccueilLa UNELe "non-projet, non-propositions et non-promesses", massivement plébiscité

Le « non-projet, non-propositions et non-promesses », massivement plébiscité

Le peuple a voté, et même plébiscité son candidat. Comme prévu, c’est l’antisystème Kais Saïed qui remporte le second tour des présidentielles anticipées de 2019. Saïed devient ainsi, et pour les cinq prochaines années, le 8ème président de la République tunisienne. Le vote était attendu, surtout depuis la retentissante défaite médiatique de Nabil Karoui, vendredi dernier sur la Wataniya 1. Saïed sera aussi le second chef d’Etat à être démocratiquement élu au suffrage universel. Son taux de vote dépasse même de loin celui de Béji Caïed Essebssi qui n’a été élu qu’à 39,46 % des votants. Qui plus est, le taux de participation du second tour des présidentielles anticipées, dépasse tout aussi de loin, celui des élections de 2014. Selon les des chiffres d’Emrhod Consulting, le plus gros taux de vote en faveur de Saïed a été à Tataouine avec 97,9 % et 2 % pour Karoui. Le Sud tunisien est connu pour être une région pro-Ennahdha. A Kasserine, ville de la révolution pour certains, ce sont 69,8 % pour Saïed. Bizerte qui était censée être le fief de Nabil Karoui, votait ce dimanche 13 octobre 2019 à 68,9 % pour Saïed aussi. Et même le Sahel tunisien votait Saïed. Sousse, ce sont 71,9 % des votants qui signaient pour Saïed, à Monastir c’est un taux de 72,8 % pour le concurrent de Nabil Karoui.

Un résultat, celui de Kais Saïed, qu’il doit certainement au report des voix des votes d’Ennahdha. Un report des voix qui pourrait s’expliquer par l’obligation d’opérer un choix entre le pire et le moins pire. Cela lui donnerait dans tous les cas, selon les observateurs, plus de légitimité même que ses précédents de l’après révolution.

Force est de remarquer que ce plébiscite populaire de Kais Saïed reste un vote, pour un candidat qui affirme lui-même qu’il n’a pas de programme, mais un projet pour la Tunisie. Un président qui a toujours refusé de faire des promesses ou des propositions, comme on le lui demandait à chaque interview ou lors des rares rencontres de presse. Le nouveau chef de l’Etat n’a jamais publié de programme. Il a toujours défendu des prérogatives de chef d’Etat, plus larges que décrites dans la Constitution. Il a toujours décrit l’amendement de la Constitution comme le pilier de son projet, celui d’une gouvernance par le bas et non de la manière conventionnelle en cours. Il a aussi toujours affirmé que cet amendement sera difficile, sinon impossible.

Un président, qui avait bâti sa campagne sur l’idée que c’est le peuple qui va gouverner. Une idée qui a certainement attiré, surtout les jeunes, mais aussi, tous les démunis qui se sont toujours considérés comme étant les laissés-pour-compte de tous les régimes qui ont gouverné jusque-là la Tunisie. On peut enfin dire que le peuple tunisien a préféré voter pour celui que tout le monde décrit, même Nabil Karoui lors du fameux débat de vendredi dernier, comme étant plus propre que propre et contre un candidat décrit par tout le monde comme étant loin de la propreté et de blancheur financière avec tout ce qui a été dit à propos des affaires en justice, de fraude fiscale et de blanchiment d’argent.

En un mot, c’est finalement celui qui a fait sa campagne, «avec un capucin et une cigarette», et par des jeunes volontaires, qui l’emporte sur un homme du système, l’homme des «macaronis», un candidat qui s’était présenté, vendredi dernier, comme un homme d’affaires. En votant Karoui, les 76,9 % des 6 millions de votants, refuseraient ainsi de rester ceux qu’on aide et à qui on ferait charité, et espèrent désormais être les vrais décideurs, en politique, en gouvernance, et en développement. Saïed pourra-t-il leur donner tout cela ? Wait and See !

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