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Le Roi du crédit en 2019

Habib Ben Haj Kouider (HBHK), avait été nommé à la tête de la BNA en novembre 2015. Issu du secteur bancaire privé (UIB), il devient la preuve qu’une gestion d’une entreprise publique « à la privé », peut donner de très bons résultats. Première banque du secteur public où l’Etat est autant actionnaire (35 %) que le secteur privé (35 %), la BNA a affiché en 2019 des réalisations conformes aux promesses de son dernier appel au marché. « Le vaste plan de transformation lancé en 2015 va bon train et continue à porter ses fruits au niveau des indicateurs de la banque publique. Une dynamique commerciale qui ne se dément pas, et des niveaux de rentabilité soutenus, malgré l’accalmie au niveau du programme de cession d’actifs et la charge comptable exceptionnelle relative à la régularisation des dotations de l’Etat en 2019 », témoigne la dernière analyse par Tunisie Valeurs (TV), des résultats de cette banque pour l’exercice 2019.
TV qui ne tarit pas d’éloges sur la BNA, met en exergue « la solide croissance bénéficiaire et la recapitalisation réussie l’année dernière [qui] ont significativement renforcé l’assise financière de la banque. La BNA jouit aujourd’hui de niveaux de solvabilité presque inégalés sur le marché, qui équivalent quasiment au double des minimas réglementaires ».

Voici la recette de HBHK

Selon l’analyste financier, après une année 2018 terne sur le front des dépôts, la BNA s’est voulue plus agressive en 2019. L’encours des dépôts de la banque publique s’est apprécié de 9% à 8,5 milliards de dinars. La morosité des dépôts à vue (+3% à 2,2 milliards de dinars) a orienté la banque vers les ressources onéreuses, en l’occurrence les dépôts à terme. Cette catégorie de ressources a réalisé une croissance de 18% à 3,5 milliards de dinars. Le coût des ressources de la BNA s’en est naturellement ressenti. Le coût apparent des ressources a augmenté de 1 point de taux à 6,4%, soit le coût le plus élevé à l’échelle du secteur. Mais des ressources, que la banque fait travailler. L’activité de crédit a accéléré la cadence en 2019. La croissance des engagements est ressortie à 12%, dépassant la barre symbolique de 10 milliards. Cette performance vaut à la BNA de caracoler en tête des pourvoyeurs de crédits en Tunisie avec une part de marché de 15,3%, dépassant ainsi la BIAT. Cette dynamique commerciale s’est accompagnée d’une meilleure diversification sectorielle. L’encours des engagements affiche aujourd’hui une physionomie assez intéressante avec une faible exposition aux secteurs pénalisés par la conjoncture (BTP, immobilier et tourisme), toujours selon TV.

Par ailleurs, la BNA a renforcé sa présence dans le segment des crédits à la consommation, segment à faible risque et qui concentre, aujourd’hui, 18% de l’encours total des crédits contre 1% cinq ans plus tôt (voir graphique ci-contre).
Résultat de cette recette, la banque a dépassé un cap de PNB (+18 % à 654 MDT). La BNA a puisé sa croissance essentiellement dans la marge d’intérêt (+22 % à 406 MDT) et dans les commissions (+15 % à 123 MDT). Elle a affiché une amélioration notable de sa productivité sur l’année. La hausse du PNB a permis d’absorber l’augmentation des frais généraux (+9 % à 290 MDT). Le coefficient d’exploitation a reculé de quatre points de pourcentage à 44%, s’alignant ainsi sur la moyenne du secteur.

Un gros bénéfice individuel qui ne dit pas son nom

Analysant encore cette performance de la BNA, TV précise que « comptablement parlant, la banque a affiché une baisse de ses bénéfices individuels. Cependant, en retraitant l’impact des plus-values de cession des titres SFBT (de 12,7 MDT) et les corrections comptables des contreparties de la régularisation des dotations de l’Etat (171M DT) suite à la conversion de ces créances en capital lors de la dernière recapitalisation (un impact négatif de 79,8 MDT), le résultat individuel ressort à 190,6 MDT, soit un bond de 24 % ».

TV indique encore qu’en opérant les mêmes retraitements au niveau du résultat net part du groupe, celui-ci se monte à 225,3 MDT, soit une envolée de 57% par rapport à 2018 (contre une baisse « comptable » de 21% à 131 MDT). Les ratios Tier 1 et Tier 2, ressortent respectivement à 18,2 % et 14,4 %, soit des niveaux historiquement élevés pour la banque, qui équivalent approximativement au double de l’exigence réglementaire. La BNA dispose, ainsi, d’une bonne marge de manœuvre pour revigorer sa croissance et repartir à la quête des parts de marché.

Le Covid imposera sa loi, mais le RN du groupe restera à +228 MDT en 2020

L’avènement de la crise du COVID-19 assombrit les perspectives de croissance du secteur bancaire sur la période 2020-2021. Les retentissements économiques de cette crise et les mesures de soutien aux entreprises aux ménages devraient mettre sous pression la rentabilité et les fondamentaux des banques dans les prochaines années.

A l’image de ses consœurs, la BNA évoluera dans un environnement marqué par un assèchement des liquidités, une baisse du taux directeur depuis mars dernier et une augmentation des risques d’impayé. Eu égard au retard affiché par la banque au niveau de la qualité du portefeuille et sa marge de manœuvre limitée sur le ratio de transformation, la crise du COVID-19 devrait entamer l’élan de la BNA et amener le management à modérer ses ambitions de croissance sur la période 2020-2021.

Côté chiffres, dit TV, « nous pensons que la BNA devrait enregistrer en 2020, un important ralentissement de la croissance du PNB avec une progression du PNB de 4 % à 683 MDT. Le résultat net part du groupe, devrait quasiment stagner à 228 MDT ».
Pour 2021, la BNA devrait enregistrer une progression du PNB de 4 % à 711 MDT. Le résultat net part du groupe devrait être pénalisé par la hausse du coût du risque (+30 % par rapport à 2019 à 170 MDT) et par l’augmentation des charges opératoires. Il devrait régresser, selon les estimations de TV, de 14% à 195 MDT.

AM&TV

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1 COMMENTAIRE

  1. Je pense que cette banque ne se porterait pas aussi bien, sans son aimable clientèle qui contribue très largement à sa réussite…
    Il faut dire que depuis quelques temps, celle-ci peut se vanter de rivaliser avec les banques où les coups sont les plus chères du marché tunisien…
    Prier de mieux se renseigner avant de vanter, le mérite de ceux qui le mérite pas…

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