Ils sont légion les commerçants de prêt-à-porter qui misent sur l’occasion de l’Aïd al-Fitr pour voir un tant soit peu le bout du tunnel alors que la crise se poursuit depuis des mois.
La présente année semble devoir être totalement différente de toutes celles qui l’avaient précédée, à en croire le secrétaire général de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME), Sofiene Gabsi.
Dans une déclaration à Africanmanager, il a indiqué ne pas détecter de signes avant-coureurs d’une affluence des Tunisiens sur l’achat de prêt-à-porter, malgré l’approche de Aïd Al-Fitr. Il a estimé que le pourcentage de la marchandise vendue ne dépasse pas les 10% de la quantité stockée chez les commerçants.
Il a attribué la raison de cette stagnation à l’exacerbation du secteur parallèle et à l’inondation du marché avec des articles de confection importés, en plus de la situation économique difficile du pays, des taux d’inflation élevés et de la baisse du pouvoir d’achat du citoyen, qui accorde la priorité aux denrées alimentaires au détriment des vêtements de l’Aïd, selon ses dires.
Une situation difficile
Les commerçants sont en train de pâtir d’une situation financière ardue en raison des difficultés économiques et de la baisse de leur chiffre d’affaires à un point tel qu’ils sont incapables de payer leurs dettes et les charges de leurs commerces, tels que les salaires des employés et les commandes auprès des fournisseurs, affirme la même source.
Le secrétaire général de l’Association des petites et moyennes entreprises a souligné que les commerçants ploient sous la lancinante menace des problèmes de chèques sans provisions qui s’aggravent de jour en jour, rappelant dans le même contexte que les commerçants n’ont pas encore surmonté les répercussions de la fermeture de leurs magasins suite à la pandémie de Covid_19.
Gabsi a fait remarquer que la Tunisie vit une situation exceptionnelle vu la conjoncture difficile, mais en contrepartie, il n’y a pas de solutions exceptionnelles qui sauveraient ce secteur et le reste des secteurs de cette crise financière.
Des aides insuffisantes
En réponse à une question concernant les prêts d’aide accordés par l’État aux petites et moyennes entreprises, il a déclaré que ces prêts ne suffisent pas à la tâche et sont de peu de secours pour ce type d’entreprises pour les aider à surmonter la crise qu’elles sont entrain de traverser.
C’est que le montant de ce prêt est très minime ne dépassant pas les 5 000 dinars, ce qui ne peut pas sauver ces entreprises, selon ses dires.
Dans le même contexte, le secrétaire général de l’Association des petites et moyennes entreprises a évoqué un don allemand de 25 millions d’euros, qui s’inscrit dans le cadre du « Programme de financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) », qui était censé être utilisé par les propriétaires d’entreprises pour résister aux crises économiques.
Et d’ajouter aussitôt : « Nous n’avons pas bénéficié de ce don… » Il est à noter que l’article 17 du décret-loi relatif à la loi de finances pour l’année 2022 prévoyait, pourtant l’ouverture d’une ligne de financement au profit des entrepreneurs et des petits métiers.
Ces prêts sont sans intérêt et n’excèdent pas cinq mille dinars chacun, et ce afin de financer les besoins des fonds de roulement pendant la période allant du 1er janvier 2022 jusqu’au 31 décembre de la même année, sachant que le remboursement sera effectué sur une période maximale de 4 ans, dont un an de la grâce.
Une enveloppe de 25 millions de dinars sera prélevée sur les ressources du Fonds National de l’Emploi pour financer cette ligne, et la gestion en est confiée à la Banque Tunisienne de Solidarité en vertu d’une convention conclue à cet effet avec le ministère des Finances et celui chargé de l’emploi fixant les conditions et modalités de mise à disposition de ladite ligne de financement.