AccueilLa UNELes deux options en une pour la Tunisie : le FMI et...

Les deux options en une pour la Tunisie : le FMI et la Bank of America !

C’est assurément l’épreuve qui prend rang parmi celles des plus difficiles dans lesquelles le gouvernement de Hichem Mechichi ait à s’engager : convaincre le Fonds monétaire international de la pertinence d’un programme de financement moyennant un crédit de 4 milliards de dollars. Une entreprise d’autant plus capitale qu’elle ouvre bien des portes devant la Tunisie, car c’est de son issue concluante que dépendra la relation du pays avec le marché financier international aux fins d’ultérieures levées de fonds.

 La délégation tunisienne à ces « pourparlers » avec le FMI semble aborder ce round avec sérénité, convaincue qu’elle est du bien-fondé de ses préconisations et de la solidité de son argumentaire, lequel, d’ailleurs, vient de s’enrichir de la volonté exprimée par la Bank of America de racheter la dette souveraine extérieure de la Tunisie dont la valeur, pense-t-elle, pourrait augmenter si le pays  parvenait  à convenir d’un programme  de financement avec le FMI.

Plus particulièrement, à la faveur de pareil accord, l’écart de rendement (yield spread)  sur l’obligation tunisienne à 25 ans en dollars pourrait se resserrer pour se rapprocher du niveau actuel de la dette égyptienne de même échéance, a écrit Ali Dhaloomal, analyste de recherche sur le crédit à la Bank of America, dans un rapport, cité par Arab News. «  Nous pensons que les écarts pourraient se resserrer davantage en cas d’accord réussi sur le programme du FMI », a écrit Dhaloomal. « Les discussions des autorités avec les syndicats sur les réformes sont positives, ainsi que le renouvellement de l’engagement avec le FMI prévu en mai », plaide-t-il.

BOA, la bonne adresse

Bank of America (BOA) cultive cette singularité qu’elle est  la plus grande banque américaine en termes de dépôt et de capitalisation boursière, devant Citigroup. Cotée au New York Stock Exchange, elle fait  partie de l’indice Dow Jones depuis le 19 février 2008. Elle est, d’après le Forbes Global 2000 de 2017, la septième entreprise mondiale. Surtout, elle est  un chef de file dans la gestion de patrimoine, les services bancaires aux entreprises et des services d’investissement et de négociations couvrant un large éventail de classes d’actifs et s’adressant aux sociétés, gouvernements, institutions et particuliers du monde entier.

Au demeurant, Bank of America a fait état jeudi d’un bond de ses bénéfices au premier trimestre, notamment grâce à la réduction du montant de ses provisions pour couvrir les pertes potentielles liées à la pandémie de COVID-19. Elle a repris 2,7 milliards de dollars de provisions et annoncé un programme de rachat d’actions de 25 milliards de dollars, pariant comme la plupart des grandes banques américaines sur une accélération de la croissance, alimentée par une campagne vaccinale très volontariste aux Etats-Unis.

Pour peu que des affinités se nouent entre les démarches du FMI et de la Bank of America, la Tunisie se retrouvera inéluctablement dans une meilleure position pour faire face, en 2021, à une dette publique de l’ordre de près de 100% du PIB, si l’on inclut les pertes des entreprises publiques, ainsi que le montant à payer (estimé à près de 1 milliard de dollars), pour le litige de la Banque franco-tunisienne (BFT), selon les chiffres dévoilés par l’économiste Skander Ounaies sur les colonnes de notre  confrère « La Presse » . Ceci  tout en considérant, pour la même année, une dette extérieure, qui sera, vraisemblablement, et d’après les différents stress tests (tests de soutenabilité de la dette) établis par le FMI, supérieure à 100%  du PIB. Cette pression financière se prolongera jusqu’ en 2025, vu les échéances de remboursements qui se profilent.

La crise sanitaire en cours et ses effets à venir poseront, toutefois,  des problèmes graves en termes de remboursements  de dettes, pour lesquelles, pense-t-il, on aurait dû négocier, depuis 2015-2016, une restructuration, car la marge de manœuvre était encore possible.

Un accord avec le FMI ou un rachat de sa dette souveraine extérieure a ceci de salutaire qu’il épargne à la Tunisie des recours bien funestes  comme , par exemple, tomber entre les mains de fonds vautours qui sont spécialisés dans l’achat à bas prix de dettes émises par des débiteurs en difficulté ou proches du défaut de paiement.

Leur recette est bien éprouvée. Ils rachètent  les titres de dette « originelle » avec une forte décote (jusqu’à – 80 %) sur le marché secondaire avant d’attaquer le pays débiteur devant les tribunaux lorsque sa solvabilité s’améliore. Il demande alors le remboursement de la dette originelle à sa valeur faciale (initiale). Ces actions sont généralement menées devant des juridictions anglo-saxonnes, favorables aux créanciers.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -