AccueilLa UNELes élections anticipées, ce ne serait pas une vue de l’esprit !

Les élections anticipées, ce ne serait pas une vue de l’esprit !

Placé par les urnes dans une position peu enviable, le mouvement Ennahdha aura toutes les peines du monde pour former le prochain gouvernement alors que la date fatidique de la proclamation des résultats définitifs et officiels des élections législatives sonnera demain vendredi 8 novembre, jour à une semaine duquel commencera à courir le délai de tout le processus y afférent comme le stipule l’article 89 de la Constitution.

Les consultations informelles engagées par le parti crédité du plus grand nombre de suffrages, en l’occurrence Ennahdha, ne semblent pas présager d’une conclusion diligente de la constitution de l’équipe ministérielle tant les oppositions sont fortes, les demandes et les conditions abusivement formulées et posées, et l’intransigeance des uns et des autres difficile à modérer. Le parti de Rached ne serait pas près de lâcher ni de transiger sur la latitude qui lui est reconnue de jure de se charger de la formation du gouvernement et d’y placer à sa tête un des siens, alors même qu’il n’est nulle part spécifié qu’il s’agit d’une condition impérative. Il est même question de « la personnalité la mieux à même de [le faire] », dans une autre occurrence, celle où le délai fixé viendrait à expiration.

Trancher en amont le nœud gordien

Comme on peut le constater, la nomination d’un Nahdhaoui à la tête du gouvernement n’est pas une fatalité, et il serait dans l’intérêt bien compris de toutes les parties que ce nœud gordien soit tranché dès l’abord pour ne pas précipiter le pays sur le sentier des longs conciliabules qui, de toutes les façons, mèneraient directement au cauchemardesque scénario des élection anticipées.

Pourtant, il se dessine comme une unanimité des partis qui seront représentés au Parlement contre la position défendue par Ennahdha de voir le gouvernement dirigé par une personnalité issue de ses rangs. Tahya Tounes de Youssef Chahed dont on dit qu’il est le parti le plus amène vos à vis d’Ennahdha lie sa participation au gouvernement à l’abandon par         le mouvement Ennahdha de son attachement au poste de chef du gouvernement.

Mais les opposants, pour l’heure les plus coriaces, à cette perspective sont le Courant démocrate (Attayar) et le mouvement Echaaab , qui sont même proches d’un accord sur la formation d’un groupe parlementaire composé des deux partis , lesquels ont réaffirmé leur refus que le prochain gouvernement soit présidé par Ennahdha, dans une déclaration rigoureusement officielle. Une position qui prend d’autant plus de relief qu’elle a été annoncée au lendemain d’une réunion ayant groupé les délégations des deux partis avec le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi.

Deux partis qui disent partager la même vision quant à la formation du prochain gouvernement et qui ont convenu de coordonner leur politique qu’ils soient dans l’opposition ou dans le pouvoir durant la prochaine étape. Attayar, en particulier, a maintenu sa demande d’obtenir les portefeuilles de l’intérieur, de la justice et de la réforme administrative « à titre de garantie pour former un gouvernement capable de lutter contre la corruption ».

Le dilemme d’Ennahdha

Au milieu de ce maquis d’obstacles et de profusion de conditions, Ennahdha se retrouve en butte à deux options. D’abord, l’affirmation d’une alliance politique qui le lie au Courant démocratique et à la Coalition d’al-Karama, une coalition qui compte plus de 90 députés. Deuxième option, l’augmentation du nombre de parties participantes pour assurer un soutien au gouvernement.

De tout cela il sera question lors de la réunion du Conseil de la Choura à la fin de cette semaine. A cet égard, le dirigeant d’Ennahdha, Mohamed Ben Salem a assuré au journal Achark al-Awsat, paraissant à Londres, que son parti a proposé des noms pour le poste de chef de gouvernement autres que celui de Rached Ghannouchi, tout en niant «  toute difficulté à former le prochain gouvernement ». Il a affirmé qu’Ennahdha cherche à obtenir un soutien politique pour le gouvernement et à y rallier le plus grand nombre de voix. Il est possible de trouver une personnalité nationale qui soit acceptée par les partis désireux de participer au gouvernement, a-t-il souligné.

Il reste qu’avec 21 formations politiques la prochaine Assemblée des représentants du peuple -, dont aucune n’étant proche d’une majorité et beaucoup ne détenant qu’un ou deux sièges-, et plus 10 partis indépendants, la mise en place d’une coalition devrait prendre des semaines, estiment maints observateurs et analystes tunisiens et étrangers. Cela veut-il dire que l’organisation d’élections anticipées ne serait pas une simple vue de l’esprit ?

L.M.

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1 COMMENTAIRE

  1. Une autre vue de l’esprit est que les nouveaux élus chercheront par tous les moyens à éviter de nouvelles élections qui risqueraient de leurs faire perdre leurs sièges respectifs. Ils s’allieront avec le diable pour le garder avec la manne qui va avec!!!

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