L’affaire des hôtesses d’Air France qui refusent de mettre le voile en mettant le pied sur le sol iranien a été soldée. En effet la direction de la compagnie aérienne a proposé aux syndicats un « dispositif d’exception ». Désormais « toute femme qui serait affectée sur le vol Paris-Téhéran et qui, pour des raisons de choix personnels, refuserait de porter le foulard à la sortie de l’avion, sera réaffectée sur un autre vol, sur une autre destination, donc ne serait pas dans l’obligation de faire ce vol sur Téhéran », a déclaré sur Europe 1 Gilles Gateau, le directeur des ressources humaines d’Air France.
Cette décision va être soumise aux syndicats cet après midi du lundi 4 avril 2016. Elle était très attendue car la reprise des navettes aériennes entre Paris et Téhéran est imminente, ce 17 avril.
Le voile, ça ne passe pas
Le feu a pris quand les employés ont réceptionné un mémorandum de la direction « où on nous demande de mettre un pantalon, une veste longue et surtout d’utiliser le foulard de notre uniforme en le portant en voile à l’arrivée à Téhéran », a confié Caroline Rolland, déléguée CGT. Face à la bronca des salariés de la compagnie française, M. Gateau a été contraint de s’expliquer : « Ce n’est pas Air France qui décide en cette matière », a-t-il dit, rappelant au passage que les « équipages sont évidemment tenus de respecter la loi du pays dans lequel ils se trouvent ».
Il a ajouté : « Le principe, à Air France comme sur toutes les compagnies, c’est que les personnels navigants ne choisissent pas leur destination. Ceci dit, là, on voit bien qu’il y a un problème particulier, une sensibilité particulière ». Pour faire baisser la tension, le directeur des RH a déclaré qu’il est « à l’écoute de ces femmes et de cette sensibilité ».
Flore Arrighi, présidente de l’Union des navigants de l’aviation civile (UNAC) d’Air France, déplore la réaction tardive de la direction. « Cela fait des semaines qu’on les alerte, mais il a fallu le battage médiatique pour que ça bouge », a-t-elle déclaré. Selon elle, son syndicat a toujours défendu le principe du « volontariat » (avec une liste de non-volontaires), avec la possibilité de « refuser cette mission sans conséquence sur leur planning, leur rémunération ou dans leurs dossiers professionnels ».
D’après l’UNAC, c’est « une procédure que l’entreprise connaît bien » car elle a déjà été appliquée à Conakry, quand l’épidémie Ebola frappait en Guinée, ou à Tokyo, suite à l’incident nucléaire de Fukushima.