AccueilLa UNELes professionnels minimisent le succès touristique de 2023

Les professionnels minimisent le succès touristique de 2023

Réalisant des revenus évalués à 6,3 milliards dinars (environ 2 milliards de dollars) jusqu’à fin octobre 2023, la saison touristique 2023 en Tunisie a été qualifiée de succès.

Cependant, les professionnels ont minimisé la performance qui aurait pu être beaucoup plus significative, selon eux, avec des encouragements  conséquents et une meilleure gestion des atouts, rares ailleurs, dont dispose le tourisme tunisien.

Dans des déclarations, mercredi 29 novembre, à une Radio locale, le voyagiste tunisien et expert touristique, Tarek Laâssadi, a déploré qu’en Tunisie, nous souffrions d’un complexe d’ambition et de rêves. Nous n’avons pas de grande ambition, a-t-il dit, nous contentant de gérer le quotidien. Un seul hôtel des grands centres touristiques des Etats Unis réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à celui du tourisme tunisien réuni.

Il a signalé qu’en 1995, le tourisme tunisien était 10 fois plus performant que le tourisme marocain qui l’a aujourd’hui dépassé de loin, devenant 5 fois plus performant.

Tarek Lassâad a aussi mentionné que le tourisme tunisien réalisait déjà en 2000 des revenus supérieurs à 2 milliards de dollars, c’est-à-dire autant que les revenus de 2023, sans compter la différence énorme entre le contexte de 2000 et celui de 2023, à tous les points de vue (dépréciation du dinar, cherté de la vie, augmentation des prix nationaux et internationaux). Nous n’avons pas atteint le niveau de 2019, car les recettes de 2023 représentent environ 69% de celles de 2019. Il a noté que les prix pratiqués par les hôtels touristiques tunisiens restent bas, à peine 250 euros pour les 5 et 4 étoiles, dans la zone de Gammarth, de sorte que le tourisme tunisien reste « un tourisme de prolétariat et de caissières », faute d’une offre rôdée de haute de gamme qui nécessite une qualité supérieure à tous les niveaux qui fait encore défaut chez nous, comme la disponibilité du foie gras, entre mille autres conditions.

Pourtant, la Tunisie possède des avantages comparatifs hors pair en la matière, a-t-il souligné, notant qu’en une semaine, le touriste en Tunisie peut goûter à tous les produits, le balnéaire, le saharien, l’écologique, le culturel, alors que près de 200 unités hôtelières sont fermées pour diverses raisons.

Un budget modique

A vrai dire, il n’y a pas que les professionnels qui s’inquiètent de cette situation. La discussion et l’adoption, lundi 28 novembre, par l’ARP, du budget du ministère du Tourisme pour 2024 a laissé tout le monde sur leur soif, y compris le ministre du Tourisme et de l’artisanat, Moez Belhassine, qui a regretté la modicité des crédits alloués au budget de son département, à peine 180 millions dinars, soit des poussières (o, oo3%) de l’ensemble des dépenses budgétaires.

Il a été constaté, à cette occasion, que le secteur est impacté par le manque de ressources humaines, ainsi que la baisse du nombre d’agents.

Le ministre  a souligné que le faible budget du ministère ne lui permet pas de surmonter les nombreux défis, comme  la grande concurrence, les problèmes de l’insalubrité de l’environnement, l’endettement du secteur hôtelier, la faible enveloppe consacrée aux campagnes promotionnelles, autant d’éléments négatifs qui freinent un redéploiement du secteur à la mesure des ambitions.

Le défi de la numérisation du secteur a été évoqué, également, par le ministre qui a exprimé la volonté d’aller dans ce sens, afin de moderniser le tourisme tunisien et accroître sa compétitivité.

Autre objectif, la simplification des procédures pour les investisseurs en limitant les autorisations dissuasives qui entravent le lancement des projets touristiques, a encore signalé le ministre.

A cet effet, trois autorisations ont été éliminées dans un premier temps et 15 autres le seront bientôt pour stimuler l’investissement. Belhassine a également souligné l’importance du financement bancaire et le rôle que devraient jouer les établissements de crédit  pour garantir le financement nécessaire des projets.

Il ne faut pas oublier non plus la situation précaire du secteur de l’artisanat qui n’a réalisé que quelque 150 millions dinars de recettes générées par les exportations directes alors qu’il compte 300 mille artisans.

S.B.H

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -