Les communiqués de la présidence de la République tunisienne comprennent toujours des perles. Le dernier en date, celui de ce lundi 19 octobre 2020, parle du coup de fil reçu par Kais Saïed de la part de son homologue italien Sergio Mattarella, alors qu’on sait pertinemment que les deux pays ont des avis et des solutions divergentes sur la question de la migration clandestine et des milliers de Tunisiens qui investissent l’île italienne de Lampedusa. Des Tunisiens qui n’en sont pas à leur première du genre, puisqu’il y a aussi d’autres centaines de Tunisiens qui investissent l’enclave espagnole Melilla et refusent de rentrer à Tunis.
De tout cela, la présidence de la République ne parle point. Le communiqué dont elle s’est fendue nous assure plutôt que ce coup de téléphone « a passé en revue les relations excellentes entre les deux pays ». Il va de soi que le terme excellence renvoie à quelque chose au-dessus de laquelle il est très difficile de trouver mieux. Or, voici que le communiqué tunisien ajoute que le même coup de fil a évoqué « la nécessité de trouver une nouvelle approche » pour ces relations, et donc de les changer. Laconique comme d’habitude, le communiqué ne le dira pas ainsi, et ne dira pas plus. On saura, par la suite, que le chef de l’Etat tunisien, qui devait se rendre en Italie à la fin de ce mois, voulait simplement retarder sa visite, par peur de la maladie du Coronavirus, qui dévaste actuellement l’Italie.