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Les rémunérations sans contrepartie et le commerce informel derrière la spirale de l’inflation

Les « rémunérations » servies sans contrepartie de production, à l’instar des primes allouées aux chômeurs et des « salaires » distribués aux travailleurs des chantiers sont l’une des causes majeures du taux élevé de l’inflation en Tunisie et qui a atteint 5,4%, durant le mois de juin de l’année 2012, affirme Abderrahmen Fendri, expert en économie.

Selon les dernières statistiques publiées récemment par l’Institut national de la statistique (INS), l’indice des prix à la consommation familiale a enregistré, durant le mois de juin de cette année, une légère baisse par rapport au mois de mai où il avait atteint 5,6% et 5,7% en avril, mois qui a connu le plus haut niveau d’inflation en Tunisie ainsi que celui de février depuis plus d’une décennie. Il convient de noter que la Tunisie a connu les taux les plus élevés de l’inflation en 1982 (14,1%) et en 1991 (8,2%).

Dans une déclaration à Africanmanager, Abderrahmen Fendri a affirmé que le taux élevé de l’inflation est expliqué aussi par l’émergence du commerce informel qui s’est développé ces derniers mois particulièrement du fait de la situation en Libye ainsi que les multiples opérations d’injection de monnaie dans l’économie effectuées depuis 2011 et qui semblent se poursuivre. A cela s’ajoute le déficit, de plus en plus élevé, de la balance commerciale.

L’inflation engendre inéluctablement une augmentation des prix, donc la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des coûts des facteurs de production.  » Quand le phénomène se prolonge sur une longue période, l’inflation peut entamer la compétitivité du pays et nécessiter une dévaluation (déclarée ou déclarée) du dinar. Par contre, lorsque l’injection de monnaie est utilisée pour financer des investissements productifs, dès que ces investissements commencent à produire, la tendance est inversée dans le sens du rétablissement de l’équilibre rompu » a-t-il précisé i.

Que faut-il faire pour remédier à cette situation en absence d’une stratégie claire du Gouvernement? D’après l’expert, plusieurs actions concomitantes doivent être envisagées et entreprises pour y faire face.

Il est opportun de canaliser l’épargne vers l’investissement. « Le marché financier est l’un des instruments idoines pour collecter l’épargne des particuliers. En effet, le marché financier offre la possibilité aux petits épargnants de contribuer à l’effort de l’investissement », a-t-il précisé avant d’ajouter : « En l’absence d’un tel marché actif, liquide et transparent, les petits montants ne trouvent pas de débouchés autres que les placements sans risques qui sont peu prisés par le tunisien et peu rémunérateurs pour les avertis ».

De même, il a suggéré d’occuper les salariés improductifs dans des domaines où ils seront en mesure de créer de la valeur. D’après lui, il faut se monter imaginatif. « L’on peut imaginer, par exemple, des chantiers d’arborisation forestière ou des chantiers de remblayage de certaines plages devenues impropres à la natation en vue de récupérer de nouvelles zones constructibles », a-t-il dit. Il faut aussi que la fiscalité privilégie, dans l’octroi des subventions et avantages fiscaux, le critère « création d’emplois » sur tout autre critère.. « Actuellement, les subventions sont indexées sur le coût de l’investissement, ce qui revient à dire qu’un investissement d’automatisation qui permet de réduire le recours à la main d’œuvre est encouragé par l’Etat à une époque où l’Etat devait encourager à la création de l’emploi».

Sur un autre plan, Abderrahmen Fendri a relevé l’importance de contrôler davantage l’importation des biens de consommation « Instituer un droit sur l’importation des produits de deuxième nécessité et des biens ayant leurs équivalents produits localement pourrait être une solution à envisager ».

« Il est vrai que la Tunisie s’est inscrite dans un processus de démantèlement douanier et que nos engagements avec nos partenaires nous empêchent de revenir à toute forme de protectionnisme, mais je suis persuadé que nos partenaires comprendront qu’une telle mesure ponctuelle se justifie amplement », a-t-il conclu.

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