C’est l’huile essentielle la plus plébiscité mais aussi la plus chère. C’est celle tirée des pépins des figues de Barbarie. La Tunisie y a pignon sur rue. Ces dernières années, les investissements dans la production de cette huile ont dépassé les 5 millions d’euros, tandis que les exportations ont enregistré une augmentation d’au moins 50%entre 2019 et 2021, atteignant un million d’euros, selon l’expert de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) Boubaker Radaoui, dans une déclaration à « African Manager ».
55 entreprises de transformation
Ila souligné que le nombre actuel d’entreprises de transformation est de 55, contre 5 petites, moyennes et entreprises émergentes en 2014. Ce nombre devrait passer à environ 70 unités industrielles au cours des deux prochaines années, eu égard à l’importance croissante de la culture du figuier de Barbarie à son rôle dans les plans de développement des régions de l’intérieur.
Le secteur était considéré comme l’un des leviers du développement régional dans les gouvernorats les moins favorisés, où la Tunisie possède d’importantes superficies de figuiers de Barbarie estimées à 600 mille hectares, qui sont principalement situées dans le Centre, où environ 55 mille agriculteurs sont actifs dans ce secteur.
Il est à noter dans ce contexte que l’huile de pépins de figue de Barbarie biologique tunisienne possède son propre cahier des charges, qui est « N-T : 118-152 (2021), faisant ainsi de la Tunisie le premier et seul pays au monde à établir un tel instrument qui définit les caractéristiques de cette huile précieuse, ce qui reflète l’importance accordée à ce domaine important.
Ainsi, la Tunisie se classe parmi les meilleurs pays, en tant que pays leader dans la production d’huile de pépins de figue de Barbarie, ainsi qu’un gage de qualité pour ce produit cosmétique, pour lequel il ya une forte demande.
Le projet « Pampat » pour soutenir la filière
Boubaker Radaoui a parlé du projet d’appui à l’accès aux produits alimentaires locaux pour les marchés intérieurs et extérieurs. Le projet « Pampat », a été lancé en 2013, avec un financement du Secrétariat d’État suisse à l’économie. Sa première phase s’est terminée en 2019, alors que la deuxième phase a débuté en 2020 et se poursuivra jusqu’en 2024.
La même source a affirmé que le produit est très demandé en raison de ses nombreux bienfaits pour la peau, car il est riche en oméga-6 et en vitamine E.
Des études cliniques menées par le projet « Pampat », ont confirmé que l’huile de pépins de figue de Barbarie tunisienne, officiellement certifiée produit biologique, possède des propriétés anti-taches et anti-cernes, outre le fait qu’elle aide à raffermir la peau.
Chère mais promise à un essor fulgurant
Les prix élevés de l’huile de pépins de figue de Barbarie qui dépasse les 1200 dinars, sont attribués aux grandes quantités de matières premières nécessaires pour produire un litre. En effet, on a besoin d’environ 1 tonne de « figue de barbarie » pour obtenir 35 kg de pépins de ce fruit, a précisé l’expert , soulignant que le secteur de l’huile de pépins de figue de Barbarie a un avenir prometteur et que la Tunisie peut accéder à de nombreux marchés étrangers et créer des emplois supplémentaires.
D’ailleurs, cette huile essentielle n’a de cesse d’attirer l’attention du marché européen de la cosmétique, depuis ces dernières années en raison de ses bienfaits anti-âges et de ses remarquables propriétés antioxydantes, hydratantes, régénératrices et protectrices pour la peau. Les propriétés conférées par sa richesse en acides gras, vitamines et antioxydants, sont considérées comme supérieures à celles de la plupart des autres huiles végétales utilisées en cosmétique.
L’intérêt du marché est nourri par la popularité des ingrédients naturels à base de plantes et par la recherche d’alternatives aux ingrédients synthétiques ou chimiques ainsi qu’aux huiles minérales. L’huile de pépins de figues de barbarie bénéficie aussi de l’engouement des consommateurs pour les ingrédients naturels et exotiques, rattachés à une histoire ou un savoir-faire traditionnel.