AccueilLa UNEL’inarrêtable course vers l’endettement !

L’inarrêtable course vers l’endettement !

Après un intermède de longs mois, la Tunisie se résout à sortir sur le marché financier international, pour se procurer de quoi répondre à un besoin chiffré à environ 8,5 milliards de dinars tunisiens (2,96 milliards de dollars) de financement extérieur en 2020. A cet effet, elle prévoit d’émettre des obligations jusqu’à 800 millions d’euros (874,24 millions de dollars) de dette, précise un haut responsable à Reuters.

“Dans un premier temps, il est prévu de demander au parlement d’approuver l’émission d’obligations d’une valeur maximale de 800 millions d’euros l’année prochaine “, a-t-il indiqué ajoutant qu’il est trop tôt pour déterminer le calendrier et la valeur exacte des obligations. En juillet, la Tunisie a émis une obligation à sept ans, libellée en euros, d’une valeur de 700 millions d’euros à un taux d’intérêt de 6,37 %.

Elle aura besoin, l’année prochaine, d’un financement total de 11 milliards de dinars contre 10 milliards de dinars en 2019, a déclaré la source à Reuters, en demandant de ne pas être citée. Le besoin d’emprunt extérieur passera de 7 milliards à environ 8,5 milliards, a-t- il été souligné.

Le responsable gouvernemental a indiqué que les signes de reprise économique seraient clairs en 2020, s’attendant à ce que la croissance du produit intérieur brut dépasse 3 %, contre les 2,5 % prévus cette année. Il a ajouté que la croissance du PIB pourrait atteindre 3,4%, grâce à l’augmentation de la production de gaz et à la croissance de la production agricole.

La Tunisie s’attend également à une production record de dattes et d’huile d’olive, deux de ses principales exportations. Le gouvernement vise à réduire son déficit budgétaire de 3,9% du PIB attendu cette année à 3% en 2020.

Au grand dam du FMI !

Les autorités tunisiennes sortiront sur le marché financier international, probablement sans avoir à attendre la prochaine revue du Fonds monétaire international et par conséquent le déboursement de la tranche y afférente, qui ont, tous deux, valeur de feu vert pour tous les bailleurs de fonds, particulièrement les institutionnels.

En tout cas, la Tunisie pense avoir fait ce qui lui incombait en adoptant une loi de finances qui confirme et consacre la baisse de son endettement public, la dette passant de 75,1% en 2019 à 74% du PIB en 2020. A fin juin 2019, l’encours de la dette publique de la Tunisie s’est établi à 82,6 milliards de dinars contre 72, 4 milliards de dinars durant la même période de l’année 2018, selon le rapport publié par le ministère des Finances et intitulé « Résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin juin 2019 ». Le ministère des Finances fait également mention d’une hausse de la part de la dette extérieure dans l’encours total de la dette publique à 71,1% à fin juin 2019, contre 68,9% à fin juin 2018, pour se situer à 58,7 milliards de dinars, et d’une décélération de la part de la dette intérieure à 28,9% contre 31,1% à fin juin 2018, pour s’établir à 23,9 milliards de dinars.

Il est à rappeler que cette dette provient à raison de 48,8 de la coopération multilatérale, de 35,1% du marché financier et de 16,1% de la coopération bilatérale. L’essentiel de la dette est contracté en euro (51,6%), suivi par le dollar (31%) et le Yen Japonais (11,4%).

A l’instar des pays émergents et en développement

La situation de l’endettement de la Tunisie ne déroge pas au niveau global de la dette dans les économies émergentes et en développement qui a atteint le montant record de 55 000 milliards de dollars en 2018, après une hausse continue de huit ans qui a été la plus importante, la plus rapide et la plus généralisée en près d’un demi-siècle. Tel est en touts cas le constat d’une étude du Groupe de la Banque mondiale qui exhorte les dirigeants de ces pays à agir rapidement pour renforcer leurs politiques économiques et les rendre moins vulnérables aux chocs financiers.

Cette étude, intitulée Global Waves of Debt et couvrant une centaine de pays, analyse en détail les quatre principaux épisodes d’accumulation de dette qui se sont produits depuis 1970. Elle constate que le poids de la dette par rapport au PIB dans les économies en développement a bondi de 54 points de pourcentage depuis le début de la hausse de l’endettement en 2010, pour atteindre 168 %. En moyenne, ce ratio a augmenté d’environ sept points par an, soit près de trois fois plus vite que pendant la crise de la dette en Amérique latine dans les années 1970. En outre, la progression a été exceptionnellement généralisée : elle concerne aussi bien la dette publique que la dette privée, et s’observe dans pratiquement toutes les régions du monde.

AM

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