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L’Occident imperturbable face au crépuscule de la démocratie en Tunisie

En moins d’une semaine, l’influent quotidien Washington Post a consacré deux longs articles à ce qui se passe actuellement en Tunisie  en lien avec les remous induits par les décisions politiques qui sont celles de son président de la République.

Il s’était agi de dire son fait à Kais Saied, sous le règne duquel «  la démocratie tunisienne naissante semble aujourd’hui terminée, tandis que le pays lui-même entre dans une phase sombre de consolidation autoritaire » constate l’éditorialiste Ishaan Tharoor, dans une analyse où il ajoute que la Tunisie est devenue « un nouveau récit édifiant dans une région pleine de fausses aubes et d’espoirs déçus. Et tout cela se passe avec l’assentiment de facto de l’administration Biden et de ses homologues occidentaux ».

Saied, à son échelle, y va de ses justifications, évoquant « une tentative de nettoyage de la corruption présumée et de secouer une scène politique sclérosée et inefficace, qui était entachée de luttes intestines et de plus en plus impopulaire parmi les Tunisiens ordinaires ». Mais  ses détracteurs de Saied craignent que le règne d’un seul homme ne se profile à l’horizon, et il semble qu’ils aient eu raison, note l’analyste. Il est relayés par  d’autres qu’il cite et qui estiment que la faible participation aux élections législatives était «  un nadir dans la transition démocratique de la Tunisie et reflétait un sentiment plus profond de désespoir et de désenchantement dans une société ravagée par les crises économiques qui ont été aggravées par la pandémie ». Et dans ce contexte, les autorités ont procédé au cours du mois dernier à une série d’arrestations, visant  des hommes politiques, des chefs d’entreprise et des journalistes.

« Il y a eu un démantèlement systématique des contrôles et des équilibres. Des personnes sont arrêtées sans aucun fondement juridique, sans même être informées des raisons de leur arrestation ou des charges retenues contre elles », déclaré à ce propos Said Benarbia, de la Commission internationale des juristes basée à Genève, à Amberin Zaman d’Al-Monitor. « Sans une réaction forte à l’intérieur et à l’extérieur, il est peu probable que le gouvernement fasse marche arrière », ajoute-t-il.

A l’extérieur, cependant, fait observer le Washington Post,  il n’y a pas eu de réaction forte. Alors qu’elle prend fait et cause pour la liberté et la démocratie en Ukraine, l’administration Biden a, au mieux, publié des déclarations périodiques exprimant sa « préoccupation » pour les événements qui se déroulent en Tunisie. Elle n’a pas fait grand-chose pour mobiliser la communauté internationale en faveur de la démocratie défaillante du pays et s’est félicitée des votes largement tournés en dérision en faveur d’un parlement tunisien de pure forme, qu’elle considère comme « un premier pas essentiel » vers une restauration démocratique. La réponse de l’Union européenne n’a pas été plus dure.

Les tentations de l’administration Biden

Et le WP de rappeler même qu’en  décembre, Saied a eu une séance photos avec le président Biden lors d’un sommet des nations africaines à Washington. Il s’est rendu dans les bureaux du Washington Post et, lors d’une réunion avec des journalistes et des membres du comité de rédaction, a rejeté les critiques concernant le recul de la démocratie sous sa direction. « Il y a tellement d’ennemis de la démocratie en Tunisie qui veulent faire tout ce qu’ils peuvent pour torpiller de l’intérieur la vie démocratique et sociale du pays », a-t-il déclaré.

L’administration Biden s’est débrouillée pendant des mois avec la centralisation du pouvoir et du contrôle de Saied, suivant les traces des administrations américaines précédentes qui ont trouvé des accommodements avec les hommes forts arabes par nécessité stratégique.

Sharan Grewal, de la Brookings Institution, a fait valoir que ce raisonnement était erroné : « L’administration pourrait être tentée de revenir aux « affaires courantes » et de donner la priorité à ses intérêts stratégiques en Tunisie », a-t-il récemment écrit. « Pourtant, l’administration Biden doit reconnaître qu’il n’y aura pas de retour à la normale avec Saied, dont la vision – indiquée à la fois dans ses déclarations publiques et dans le préambule de la nouvelle constitution – est de rompre l’alliance historique de la Tunisie avec l’Occident et de poursuivre plutôt une position de non-alignement. » Selon Grewal, le principal levier que l’Occident peut avoir sur Saied est un prêt du Fonds monétaire international à la nation criblée de dettes, qui est toujours en cours de négociation.

Saied a besoin de « nouveaux méchants » !

La semaine dernière,  indique le Washington Post, Saied a montré une autre dimension inquiétante de son pouvoir : le racisme. S’inspirant du guide ( playbook) des nationalistes blancs, il a mis en garde contre une conjuration de longue date visant à modifier la composition démographique de la Tunisie par le biais de la migration en provenance d’Afrique subsaharienne, une accusation de conspiration qui fait écho à la théorie raciste du « grand remplacement » avancée par certains éléments de l’extrême droite occidentale. Sa rhétorique s’est accompagnée d’arrestations (et d’attaques) de personnes noires dans le pays.

« Couplée à une campagne d’arrestations généralisées de migrants, l’escalade de la rhétorique du palais présidentiel dans ce pays à majorité arabe a suscité chez les citoyens noirs et les immigrants la crainte de violences dans la rue ou d’arrestations arbitraires, dans un pays où le système judiciaire est désormais largement sous le contrôle du président », a écrit la journaliste de WP Claire Parker.

La recherche du bouc émissaire a une cause d’une évidence déprimante : « En consolidant le pouvoir entre ses mains, il a également consolidé la responsabilité de l’économie et des services publics défaillants du pays, de la hausse des prix et des pénuries alimentaires, et du sentiment général de précarité qui imprègne la vie des Tunisiens », écrit Erin Clare Brown dans le magazine New Lines. Saied avait besoin de nouveaux méchants à blâmer.

Plutôt que de faire avancer le parcours démocratique de la Tunisie, Saied a ramené le pays à la case départ, disent les analystes  sur la base d’un parallèle entre les débuts au pouvoir de l’ex président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, et son lointain successeur  kais Saied.

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1 COMMENTAIRE

  1. Je commence à douter de la crédibilité du journal électronique AfricanManager, beaucoup de mensonge et de fausses informations de la part des sources étrangères et tunisienne. Le Président Kaies Said n’a pris le pouvoir qu’en 2019, il y a eu toute une décennie noire gouvernée par des islamistes soutenus par l’occident, du terrorisme qui a assassiné des hommes politiques Belaid et Brahmi ainsi que d’autres citoyens étrangers et tunisiens, de la police, de la garde nationale du berger,…..Said a été élu démocratiquement à plus de 70% des tunisiens, Le peuple lui a donné procuration pour arrêter la destruction de la Tunisie par des bandes de la mafia islamiste, Ennahdha, AL Karama,…La corruption s’est propagée en puissance dans tous les milieux, syndicalistes, hommes d’affaires, administration, les magistrats….le Parlement est devenu un cirque d’attaque et d’agression entre les députés, c’est la honte et l’image de marque de la Tunisie s’est dégringolée. Pour reconstruire le pays, le Président a mis fin à la comédie du Parlement et à entamé des campagnes de nettoyage afin de construire le pays sur des bases solides sans toucher la démocratie et la liberté d’expression. Malheureusement, la démocratie ne veut pas dire le désordre et le mensonge, la démocratie ne veut pas dire la propagation de fausses information sous prétexte de la liberté d’expression, la démocratie est le contraire de la corruption, la démocratie est contre le racisme (le discours du Président a été orienté par les médias vers une mauvaise voie), la démocratie n’est pas applicable à un peuple non encore mur pour la comprendre et la pratiquer. La Tunisie est taxée pays raciste car elle applique ses lois aux étrangers quelque soit le pays d’origine et ce conformément à ce qui se pratique ailleurs (Visa d’entrée pour être en règle), dès que le gouvernement veut appliquer le règlement, il est taxé par les médias vendus comme étant un gouvernement autoritaire. Si 2 personnes agissent en solo pour barrer la route eaux gens et que la police intervient, on dit que c’est contre la démocratie et la liberté d’expression, où on va ? Arrêtez vos mensonge et laissez le gouvernement travailler.

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