AccueilCe que je croisL'UGTT est-elle en train d'agir dans l'intérêt national ?

L’UGTT est-elle en train d’agir dans l’intérêt national ?

AM*

L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mohamed Ali Daouas, dans un post sur sa page facebook, appelle de ses vœux une réussite des pourparlers engagés par la Tunisie avec le Fonds monétaire international, et plaide en faveur d’un engagement fédéré de l’institut d’émission et des partenaires sociaux, singulièrement l’UGTT  pour la conclusion d’un accord avec le FMI.

——–

Je pense que les négociations avec le FMI trainent à cause de la position de la centrale syndicale concernant certains projets réformes très anciens que la Tunisie a toujours réussi, sauf en 2017, à exclure des conditions de financement du FMI et des autres bailleurs de fonds (Banque mondiale et Union européenne), Malheureusement, ces réformes, telles que le gel des salaires et la réduction des effectifs dans la fonction publique, la privatisation de certaines entreprises publiques, ne peuvent plus être indéfiniment renvoyées aux calendes grecs et, depuis 2011, les actions des différents gouvernements sont allées dans le sens contraire de ces révisions (le pourrissement de la situation). En tant que citoyens, nous sommes tous d’accord sur la nécessité de ces réformes pour rompre avec la mauvaise gouvernance, assainir les finances publiques et mettre fin aux différents gaspillages et dérapages (poursuite des recrutements non étudiés et octrois d’avantages illimités, décisions populistes, partisanes et sans le moindre intérêt économique, arrêts abusifs fréquents de certains secteurs d’activités, etc.). Le FMI tient à ces réformes pour différentes raisons. D’abord, elles émanent de notre propre conviction, de la bouche même de nos hauts cadres avec lesquels les représentants du Fonds avaient entretenu de très longues discussions lors de leurs différentes missions en Tunisie. Ensuite, ces réformes sont incontournables pour arrêter l’hémorragie au niveau des finances publiques, puisque sous la pression des syndicats et de certains partis politiques, nos dirigeants ont tendance à ne plus respecter leurs engagements et perdent de plus en plus en crédibilité vis-à-vis de ce bailleur de fonds (en dernier ressort). La seule solution restante est donc d’accepter ces réformes et de négocier leurs modalités afin de réduire les tensions qui pourraient résulter de leur application. Depuis la crise sanitaire, le FMI accorde moins d’intérêt à l’orthodoxie financière et à l’inflation mais beaucoup plus d’importance à la croissance économique et à la création de valeur ajoutée. N’a-t-il pas cessé au cours des deux dernières années d’inciter les pays membres à creuser leurs déficits et à s’endetter pour relancer leurs économies le plus rapidement ? En Tunisie, en plus des effets dévastateurs de la pandémie, l’absence de bonne gouvernance a fait que l’économie n’a jamais régressé d’autant. L’échec des négociations avec le FMI est synonyme de poursuite de tous ces maux, la dégradation du rating souverain et la disparition de toute autre source de financement extérieur qu’elle soit publique ou privée. La pression sur la banque centrale serait alors plus forte pour financer les besoins du Trésor sur lesquels il n’y aurait plus le moindre contrôle extérieur. En dépit de son indépendance, la banque centrale ne serait pas en mesure de gagner l’éventuel bras de fer avec le gouvernement. En effet, quelle serait la réaction des dirigeants de la banque centrale si une partie ou la totalité des fonctionnaires ou des retraités descendent dans la rue parce que leurs salaires ou pensions n’ont pas été versés en fin de mois. Depuis quelques mois, ce risque est devenu largement ressenti auprès des fonctionnaires et des retraités au point qu’ils se sont habitués à suivre régulièrement le niveau du solde du compte du Trésor à la banque centrale pour apprécier les chances d’être ou de ne pas être payés en fin de mois.

Etant donné tous ces risques (au-delà d’une inflation à deux ou trois chiffres énoncée par l’actuel gouverneur de la BCT), toutes les parties ; Banque centrale et partenaires sociaux (particulièrement l’UGTT) doivent œuvrer ensemble avec le gouvernement pour parvenir à un accord avec le Fonds monétaire.

*Statut fb de Mohamed Ali Daouas

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -