AccueilLa UNEMalin le ministre des Finances « Inchallah » !

Malin le ministre des Finances « Inchallah » !

Mercredi 9 septembre, le nouveau super-ministre de l’Economie faisait sa première sortie devant les caméras. Mais il ne semblait pas conscient que l’audition était publique, lorsqu’il disait à des « députés-pies » qu’il espérait qu’ils respecteront la confidentialité de ce qu’il allait leur dire, « jusqu’à ce qu’on se mette d’accord et qu’on vous apporte les solutions définitives ».
Autrement, Ali Kooli a parlé devant des députés imbibés de politique, souriant et la voix feutrée qui rappellerait presqu’un ancien ministre, il donnait l’impression de vouloir amadouer une Commission qui s’était auparavant opposée au projet de loi dit de « relance économique, l’inclusion du secteur parallèle et la lutte contre l’évasion fiscale », répétant à satiété qu’on « travaillera la main dans la main » et utilisant à 10 reprises le terme « Inchallah », comme s’il remettait ses vœux de coopération « dans l’intérêt de l’Etat » entre les mains divines.

  • Malin le ministre Kooli

Devant la commission des finances de l’ARP où il était venu défendre ledit projet de loi, le ministre a commencé par leur dire que « le chef du gouvernement m’a donné comme instruction d‘améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, d’augmenter le pouvoir concurrentiel de l’entreprise, et de diminuer le taux de pauvreté ». On dirait presque qu’on était en face du ministre des Affaires sociales, ou de celui du Commerce. Mais l’idée était, nous semblait-il, de convaincre les députés que le ministre des Finances n’était pas venu chercher le moyen de racler les fonds de poche des citoyens pour les besoins du budget, mais pour aider les citoyens. Ce n’est pas, non plus, l’Etat qui va en tirer bénéfice car cela leur importerait peu, mais eux-mêmes comme d’autres Tunisiens. Malin le ministre !
Tout au long des 18 minutes de sa première intervention, il adopté un style didactique et pédagogique qui privilégie l’explication par des exemples qui touchaient directement les députés-citoyens lambda. C’est ainsi que pour le secteur parallèle, il leur a cité l’exemple d’un parent tunisien dont le fils étudie à l’étranger, « et qui de nous n’en a pas » a-t-il lancé, et à qui il faudra trouver la solution pour que leurs enfants puissent ouvrir un compte en devises. Il certifie aux députés qu’il est contre l’amnistie, mais pour la régularisation.
Il n’a pas précisé s’il maintiendra la même attitude pour tous ceux sont en prison ou sous enquêtes pour le même type de délits financiers, dont même d’anciens Trabelsi comme en a parlé un des députés présents.

  • Cool le ministre issu de la région du bassin textile

Plutôt cool avec le marché parallèle, Ali Kooli a dit que sauf commerce des armes, des stupéfiants ou traite des êtres humains, le reste n’est que commerce « bien organisé et bien structuré », si ce n’est qu’il n’obéit pas aux lois de l’Etat, et il faudra trouver les moyens de son inclusion dans le circuit formel. Issu pourtant d’une région connue par le textile, Kooli a manifestement oublié que c’est ce commerce « organisé et structuré », qui a complètement déstructuré le secteur tunisien du textile, désormais envahi par les produits turcs, entrés au début dans les valises et ensuite carrément en conteneurs. Le secteur (pourquoi pas) du parallèle désormais représenté à l’ARP, « Inchallah » on lui trouvera moyen de se blanchir avec l’aide d’un Etat qui a désormais le couteau de la faillite sous la gorge.

  • Pas transparent le ministre des Finances, sur l’argent du Covid

A l’annonce de cette séance de la commission des finances à l’ARP, les médias avaient titré sur l’argent du Covid, dont le ministre devait révéler le montant et la destination finale. On entendrait presque la question « Où est l’argent du Covid ? », ou « ويني فلوس الكوفيد », résonner dans le couloir de la salle des commissions. Les députés lui en poseront aussi la question.
Mielleux, tout sourire, le ministre qui répétait son « Inchallah », et prononçait le mot transparence à deux reprises, esquive tout le monde et passe la parole à son secrétaire d’Etat. La réponse tant attendue sur le détail de tout l’argent récolté au nom de la lutte contre le Coronavirus, passe à la trappe.
Khalil Chtourou dira simple que tout l’argent du Covid a été versé dans le budget. Dans quelle rubrique ? Il ne dira pas ? Pour payer quoi ? Il ne dira point et aucun député ne le relancera. Le ministre a des engagements, explique la vice-présidente de l’ARP. « Inchallah » une autre fois.

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2 Commentaires

  1. le secteur du textile ne marche plus mais pas à cause des importations de la Turquie c’est fou ce que vous politisez tout en donnant des arguments bidons …

  2. Si le secteur du textile est en crise c’est parce que nos industriels veulent gagner trop et trop.
    Les ouvriers turks ou chinois gagnent plus que nos ouvriers et nous devrions être plus compétitifs.
    Nos vieux industriels habitués par les mesures protectrices d’avant 1990 refusent de s’adapter aux nouvelles données du marché international.

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