AccueilLa UNENelson Mandela, l’exemple qui n’a pas inspiré les politiciens tunisiens !

Nelson Mandela, l’exemple qui n’a pas inspiré les politiciens tunisiens !

Le parcours de Nelson Mandela interpelle les élites et l’opinion publique tunisiennes à plus d’un titre. D’abord , la lutte sans concession pour la démocratie , l’égalité des chances et le bien-être .Ensuite , l’approche positive des évolutions, de manière à saisir toute éclaircie pour faire évoluer la situation vers la réalisation des objectifs arrêtés de la lutte .Enfin , la démarche inédite consistant à solder le bilan du passé , dans l’optique de ne pas hypothéquer l’avenir . La similitude des cas sud africain et tunisien peut être recherchée dans plusieurs aspects de leur histoire récente, mais l’essentiel réside dans ce qui est convenu d’appeler la justice transitionnelle.

Le hasard a fait que la dernière manche de la lutte de Nelson Mandela dans sa lutte contre l’Apartheid, soit menée sur le terrain de la négociation, de la manœuvre et des relations publiques. Et les acquis réalisés par les deux camps , les noirs et les blancs ,attestent que le vieux lion a eu gain de cause dans cette manche à deux épisodes , de 1986 à 1990 et puis de 1991 à 1994 , tout comme la première manche , celle de la lutte ouverte , et la résistance en prison . Ces succès ont été possibles justement parce que le leader Mandela n’a jamais été trahi par sa lucidité, et a toujours su faire la part des choses, pour saisir l’essentiel et laisser de côté les choses de moindre importance . Son engagement sans concession dans la réconciliation et son expression pratique et juridique, la justice transitionnelle ont permis d’esquisser et de jeter les bases fondatrices d’une société multiraciale qui a su effacer les séquelles du passé et prendre le cap à la faveur duquel elle a pris rang d’exemple que bien des pays sont tenus de suivre.

Appelé familièrement « Rolihlahla » qui veut dire en langue xhosa  » fauteur de troubles  » , Mandela a purgé une peine de 27 années et 190 jours, et a failli être condamné à mort , en juin 1964 pour avoir dirigé la rébellion des Noirs en Afrique du Sud contre l’Apartheid .Il est condamné à perpétuité avec ses compagnons de lutte de l’African National Congress(ANC) .

Ces acquis, Mandela le réalisés à sa sortie de prison, le 11 février 1990 , à l’âge de 71 ans , certes amoindri par l’âge et les sévices subis derrière les barreaux, mais agrandi par une aura internationale et une maturité de bon aloi , illustrant une évolution rendue possible grâce à une attitude positive des évolutions dans son propre pays l’Afrique du Sud et dans le monde à la fin des années 1980, et au début des années 1990 .

Il parvient, le 30 juin 1991, dix-huit mois après sa libération, à signer au Parlement du Cap, un accord mettant fin à l’apartheid.

Les négociations avec la minorité blanche, pour mettre en pratique ces accords, se révèlent longues et difficiles. Elles dureront 4 ans pour être couronnées, le 10 mai 1994, par le serment prêté par Mandela comme premier président de la République sud-africaine élu démocratiquement, alors que son parti, l’ANC obtenait, lors du scrutin, 62,6 % des voix.

De 1995 et 1999, et pour un unique mandat, il devient le président de l’Afrique du Sud, et il quitte , à l’issue de ce mandat, le pouvoir pour se consacrer à sa vie privée , se contentant d’un bilan jamais égalé : apporter la réconciliation à son peuple divisé, et déchiré par la violence .

La dernière manche des négociations, de 1991 à 1994, a été préparée par une première étape qui avait commencé en toute discrétion, et loin des yeux et des oreilles des témoins, en mars 1982 . A cette date, Mandela est transféré, de l’île prison de Robben Island, en compagnie de ses principaux codétenus, à la prison de Pollsmoor , dans la banlieue du Cap ,afin d’établir un contact discret entre dirigeants de l’ANC et le gouvernement sud-africain .

Pendant les années 1980, la lutte anti -Apartheid se radicalise, et les autorités de Prétoria créent un escadron de la mort pour éliminer les opposants à l’apartheid, commettant meurtres et tortures à l’intérieur et à l’étranger.

Mandela décline, en février 1985, une offre faite par le président Pieter Willem Botha de lui accorder la liberté conditionnelle en échange d’un renoncement à la lutte armée , rétorquant que seuls les hommes libres peuvent négocier, et un prisonnier ne peut pas passer de contrat.

La première rencontre entre Nelson Mandela et le gouvernement a lieu, en novembre 1985 : le ministre de la Justice, Kobie Coetsee, rencontre Mandela à l’hôpital Volks au Cap, où il est opéré de la prostate . C’est le coup d’envoi d’une longue péripétie de pourparlers qui durera trois ans avec des membres du gouvernement de l’Apartheid .

Doutant de sa nouvelle stratégie de proclamer l’état d’urgence, et d’armer les Zoulous de Mangosuthu Buthelezi, dans le but de créer une force paramilitaire dirigée contre l’ANC , Pieter Willem Botha, s’aperçoit vite qu’il n’avait pas d’autre choix que de négocier avec l’ANC et de libérer Mandela. Mandela saisit le ballon au vol, et prend seul l’initiative de renouer avec Pieter Botha , du fait qu’il était coupé de ses partenaires de l’ANC . Pieter Botha qui a vite réagi à cette initiative, se trouve, à partir de janvier 1989, écarté du jeu politique suite à une attaque cérébrale , pour être remplacé à la tête du Parti national par le ministre de l’Éducation, Frederik de Klerk .

De Klerk et le Parti national comprennent qu’ils ne peuvent plus faire marche arrière, malgré leur courte victoire aux élections générales de septembre 1989. Le 1er février 1990, De Klerk annonce au Parlement que son gouvernement a décidé de manière irrévocable de libérer Mandela sans condition.

Le jour de sa libération, Nelson Mandela déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, annonçant , toutefois , que la lutte armée de l’ANC n’est pas terminée, invoquant que les facteurs qui ont rendu nécessaire la lutte armée existent toujours .Mais la situation évolue vite et , sous la pression des violences perpétrées par l’Inkhata zoulou qui a fait de nombreuses victimes, et dans le but de pacifier les relations entre l’ANC et le gouvernement, Mandela demande , le 26 février 1990, à ses partisans de jeter dans la mer leurs fusils, leurs couteaux et leurs machettes .

Aboussaoud Hmidi

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