AccueilLa UNEOù est l’argent des parents d’élèves ??

Où est l’argent des parents d’élèves ??

Le directeur général de l’habitat au ministère de l’Equipement et de l’Habitat, Najib Senoussi, a indiqué que la loi de juillet 2024 réglemente les interventions dans les bâtiments vétustes, et qui risqueraient de s’écrouler.

Dans une déclaration à la radio nationale, Najib Senoussi a confirmé que cette nouvelle loi habilite les municipalités à intervenir et à prendre des mesures immédiates, telles que l’évacuation et le renforcement des bâtiments, leur démolition ou leur rénovation. Il a souligné la nécessité pour les municipalités de mettre en œuvre les dispositions de cette loi.

–    On se rejette toujours les responsabilités

Rappelons que selon un projet de loi sur les bâtiments vétustes, présenté en novembre 2023 à l’ARP, il en existerait un millier dans le Grand Tunis, dont 100 nécessiteraient une évacuation immédiate pour ne pas mettre en péril la vie de leurs occupants. Mahdia est, selon la même source, la 2ème ville à bâtiments vétustes, avec 530 dont 135 devraient être évacués. Nabeul est « médaille de bronze » des bâtiments vétustes, qui en compte 280 dont 48 devraient être évacués (et pourquoi pas détruits pour éviter l’exemple de Mazzouna).

Suivent ensuite, Jendouba avec 175 bâtiments vétustes, dont 40 devraient être, au moins, évacués. Mais aussi Kairouan (où une partie du rempart de la ville a déjà connu le sort de l’école de Mazzouna) avec 90 bâtiments vétustes et 56 sous injonction d’évacuer. Les mêmes données disent que ces chiffres augmentent à une cadence annuelle de 8 %.    

Le directeur général de l’habitat au ministère de l’Equipement et de l’Habitat, qui indique que lorsque la municipalité est informée d’un bâtiment en danger d’effondrement, elle prend les mesures nécessaires, et que dans ce contexte, si le propriétaire de l’immeuble délabré ne contacte pas la municipalité dans un délai de trois mois, la municipalité prendra immédiatement les mesures nécessaires. Senoussi, qui n’a pas évoqué le sort des habitants à évacuer, a ajouté que si un refus est constaté de la part du propriétaire, la municipalité fera évacuer le bâtiment, le saisira et agira en tant que représentant du propriétaire. On se demande alors pourquoi la municipalité de Tunis n’a rien fait de tel pour les deux bâtiments de la rue Cyrus le Grand, où l’un est une véritable Tour de Pise, et l’autre en péril visible et soutenu par des poutres en fer dans la rue qui rend la rue impraticable.

–    Pour les écoles, les fonds sont chez le Trésor Général

Et comme toujours, à l’Administration tunisienne, on se rejette les responsabilités de la maintenance des infrastructures, et celle, volontaire ou poussée par la force publique, des bâtiments de la ville. Il faut dire que la question est, en premier lieu, une question de budget et de moyens. Le tout, dans une conjoncture politique et économique, où tout responsable éducatif ne peut que se rabattre sur les moyens de l’Etat s’il ne veut pas être accusé de corruption s’il venait à trouver les moyens, par des bienfaiteurs (ils ne manquent pas, comme le cas de Hafedh Zouari dans une école primaire de Kalaa Kébira) ou par des collectes de fonds (Un directeur de collège a récemment été  traduit en conseil de discipline pour l’avoir fait). Pour les écoles, les fonds sont pourtant là. Il suffirait que le ministre de l’Education ordonne d’aller les chercher auprès de la Trésorerie Générale de  Tunisie.

La loi 98 de l’année 2000 portant loi de finances pour l’exercice 2021 avait décidé la création du « Fonds de soutien aux institutions scolaires, pour leur maintenance » ou en arabe « صندوق دعم المؤسسات التربوية و صيانتها و تعهدها ». Ce fonds est ouvert sur les livres de la Trésorerie Générale de Tunisie. L’ordonnateur en est le ministre de l’Education. Le financement de ce fonds est assuré par les dons des personnes physiques et morales, mais surtout les participations des parents, c’est-à-dire les frais d’inscription scolaire, nécessaires et obligatoires dans la Tunisie qui se fait chantre de la gratuité de l’enseignement.

L’argent pour le maintien et la mise à jour des établissements scolaires, existe donc bel et bien. Il dort dans les coffres de la Trésorerie. Combien ? Personne ne le sait et ce fonds n’a jamais été évoqué dans les débats annuels sur la loi de finances et le budget. La Trésorerie Générale dépendant du ministère des Finances, nous avons demandé à parler de ce sujet avec le Trésorier. Motus et bouche cousue au ministère des Finances !

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