« Pandora Papers », en référence à la boîte de pandore, est le nom de la nouvelle enquête publiée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dimanche 3 octobre. Ce réseau, composé de journalistes d’investigation dans plus de 100 pays, vient de mettre en cause des dirigeants – dont Tony Blair ou le roi de Jordanie – et célébrités à travers le monde pour évasion fiscale.
Cette nouvelle enquête fait suite aux « Panama Papers », qui avaient provoqué une onde de choc en 2016. Cette fois, environ 600 journalistes du monde entier ont participé à cette enquête hors norme qui s’appuie sur 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers, et qui vient de révéler l’existence de plus de 29 .000 sociétés offshore.
Selon les documents des « Pandora Papers », plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Équateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale. Au total, l’ICIJ a établi des liens entre des actifs offshore et 336 dirigeants ou responsables politiques de premier plan. Ils ont créé près de 1000 sociétés, dont plus des deux tiers aux îles Vierges Britanniques.
D’après la nouvelle enquête, le roi Abdallah II de Jordanie a créé au moins une trentaine de sociétés offshore, c’est-à-dire dans des pays ou territoires avec une fiscalité avantageuse. Par le biais de ces entités, il a acheté 14 propriétés de luxe aux États-Unis et au Royaume-Uni, pour plus de 106 millions de dollars.
Quant au Premier ministre tchèque, Andrej Babis, il a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écran qui ont servi à financer l’achat du château Bigaud, une grande propriété située à Mougins, dans le sud de la France. Depuis son compte Twitter, il a déclaré : « Je n’ai jamais rien fait d’illégal ou de mal (…) mais cela ne les empêche pas d’essayer de me dénigrer et d’influencer les élections législatives tchèques », prévues vendredi 8 et samedi 9 octobre prochains.
D’après l’ICIJ, le président équatorien, Guillermo Lasso, a placé des fonds dans deux trusts dont le siège se trouve aux États-Unis, dans le Dakota du Sud.