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Pour quelques Nahdhaouis de plus

Toute la classe politique tunisienne demandait l’indépendance et la non-politisation des ministères de souveraineté. Alors juste nominé pour le poste de chef de gouvernement, Elyes Fakhfakh avait acquiescé, et ce n’était pas de gaieté de cœur, car ce fut juste pour un temps. En effet, quoi de plus souverain et de plus sacrosaint symbole de l’indépendance et la non-politisation du pouvoir que le poste de chef de gouvernement ? Et ne voici-t-il pas qu’Elyes Fakhfakh vient d’entacher ce poste de ses propres mains.

Deux de ses actuels ministres, issus du parti islamiste tunisien Ennahdha, avaient déjà été nommés ministres d’Etat. Des postes, hiérarchiquement, juste en dessous du chef du gouvernement, pour ne pas dire ses vices. Mais cela ne semblait pas suffire au chef des Islamistes, déjà au Perchoir. Le chef du gouvernement, en effet, au moment même où le peuple comptait ses morts du Covid-19 et où l’Etat comptait ses sous pour y faire face, vient de nommer deux autres Nahdhaouis aux postes de conseillers, avec rang de ministre pour l’un et de secrétaire d’Etat pour l’autre.

D’abord, Imed Hammami, trois fois ministres chez Youssef Chahed, qui lui fera faire la tournante comme s’il n’arrivait pas à le caser quelque part. D’abord, ancien ministre de la Santé, pour moins d’un an (18 novembre 2017-14 novembre 2018), où il avait brillé par ses échecs, et célèbre par l’anecdote de son chauffeur qui attestait de la disponibilité de tout médicament, puisqu’il lui en rapportait à chaque fois qu’il le lui demandait. Hammami, ministre de l’Industrie pour un peu plus de 2 mois (12 septembre-18 novembre 2017), et ministre de l’Emploi pour un peu plus d’un an (27 août 2016, 12 septembre 2017), où ses « réalisations » en matière d’emploi en disaient long sur sa réussite à ce poste.

Ensuite, Oussama Ben Salem, fils de l’ancien ministre qui avait défrayé la chronique en s’auto-dédommageant de plusieurs millions DT. Oussama, de surcroît membre du conseil de la Choura du parti islamiste tunisien, vient d’être nommé conseiller du chef du gouvernement avec rang de secrétaire d’Etat.

Il avait tellement « bien réussi » sa carrière surprise de « journaliste », et proprio de la chaîne TV Zitouna qu’il a fini par la céder à un homme d’affaires. Avec cette nomination, la Choura d’Ennahdha est désormais à la Kasbah, et dispose d’un œil de Moscou au premier rang de la décision du pouvoir.

On aurait cru que le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, tellement pris dans sa guerre avec l’ennemi invisible, ne pouvait pas avoir le temps de repenser à la promesse faite à Rached Ghannouchi de recruter plus de Nahdhaouis dans son gouvernement, une fois le pied bien à l’étrier à la Kasbah.

On aurait pu aussi croire que le chef d’un gouvernement dont le ministre des Finances criait toute la détresse à trouver de l’argent, serait tellement occupé à bien gérer les Milliards DT, donnés en crédits et aides diverses, qu’il ne penserait pas à rétablir l’ancien ministre de la Santé dans son statut, et privilèges financiers et administratifs de ministre auprès du 1er ministre ou à recruter encore plus dans un cabinet qui en compte déjà trop de payés en milliers DT, et alors que son gouvernement peinait à donner plus de 200 malheureux Dinars à de petites gens qu’il avait placées en confinement, sans trop penser à leur assurer tout ce qui leur faut, et surtout ne pas plus les appauvrir.

Manifestement, tout le monde s’était trompé sur le chef du gouvernement, sauf les politiciens du parti islamiste tunisien !

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