AccueilLa UNEPourquoi les ingénieurs quittent-ils la Tunisie?

Pourquoi les ingénieurs quittent-ils la Tunisie?

L’exode  des compétences, notamment les ingénieurs, surtout ces dernières années, alimente le débat sur la place publique. Les médias en ont font leurs choux gras, l’opinion publique s’en saisit, en parle abondamment, épilogue sur les raisons de cette hémorragie et pleure un bon coup sur les ratés d’un système économique devenu endémique.

Mais jusqu’ici on ne disposait pas d’éléments tangibles sur l’acuité de ce fléau, la gravité de ce secteur  déjà sinistré à bien des égards!

Le climat politique instable, la baisse inexorable du pouvoir d’achat et l’économie morose de la Tunisie n’encouragent pas ces jeunes élites à rester. Pourtant en 2011, après la révolution, nombreux sont ceux qui pensaient que la situation allait s’assainir et que de nouvelles perspectives allaient s’offrir à eux… Mais la désillusion a fait son effet.

Dans ce contexte, le président du Conseil de l’ordre des ingénieurs tunisiens, Kamel Sohnoun a déclaré, ce mercredi 27 avril 2021, que « les ingénieurs ont entamé leur protestation depuis 2016. »

Sohnoun a expliqué que « les ingénieurs sont les seuls à ne pas avoir  bénéficié de primes depuis des années, ce qui a poussé plusieurs ingénieurs à émigrer. » Il a précisé que 3500 ingénieurs quittent la Tunisie chaque année.

Les ingénieurs des établissements publics en grève ouverte

L’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT) a récemment appelé, dans un communiqué, tous les ingénieurs des entreprises et des établissements publics à entamer une grève non présentielle ouverte.

L’OIT a également appelé les ingénieurs de la fonction publique à porter des brassards rouges pour soutenir leurs collègues dans les entreprises et les établissements publics, soulignant que la grève ouverte répond aux conditions légales et que l’OIT s’est engagé à défendre ses adhérents par tous les moyens légitimes.

Les ingénieurs tunisiens, qui ont entamé leur grève après une série de protestations (brassards rouges, sit-in, grève de trois jours et de 5 jours), revendiquent l’application d’un accord avec le gouvernement qui prévoyait la généralisation des primes spécifiques pour en faire bénéficier les ingénieurs de la fonction publique.

Notons que Kamel Sahnoun a mis en garde, lors d’une séance d’audition, lundi 26 avril à l’ARP, contre les impacts de la grève des ingénieurs, « si elle continue », sur la formation professionnelle, les entreprises de l’Etat et sur les systèmes informatiques, actuellement non sécurisés.

Une croissance économique en berne, un pouvoir d’achat qui ne cesse de baisser, les désillusions de la révolution…autant de facteurs qui poussent nos cerveaux, nos élites et même nos décideurs de demain à quitter le pays. Même s’ils sont conscients du problème, les pouvoirs publics semblent immobiles, dans l’incapacité de faire face à ce fléau. A ce rythme-là, la Tunisie où tout est à reconstruire, serait vide de ses bâtisseurs.

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