Plusieurs entreprises et établissements t publics sont exposés à des risques élevés selon les normes de subvention et de soutien, du volume des prêts accordés par l’État ou donnés en garantie, d’après un récent rapport du ministère des Finances annexé à la loi de finances sur les entreprises publiques.
La Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) en fait partie, étant considérée comme l’une de ces institutions à haut risque en raison de l’accumulation des créances et des dettes auprès des hôpitaux publics et des caisses sociales.
En effet, le résultat net de la Pharmacie Centrale de Tunisie, selon le même rapport, s’est élevé à 11,9 MD au cours de l’année 2019, contre 234,6 MD au cours de l’année 2018, enregistrant une hausse de 246,5 MD, soit 105%, due notamment à la baisse des charges financières nettes d’une valeur de 291,6 MD soit 137,7% en raison de la baisse des pertes de change s’élevant à 117,3 MD.
Pour ce qui est de l’année 2020, le résultat net s’est établi à 11,8 MD, enregistrant une baisse de 23,7 MD, soit 199,2%, due principalement à la hausse des charges financières nettes de 166,6 MD, soit 208,5%.
Concernant les créances de la Pharmacie centrale de la Tunisie, elles sont estimées à 542,9 MD (pour l’année 2020).
Ces créances sont portées sur le passif des structures hospitalières publiques qui sont des établissements ayant une autonomie financière et administrative vis-à-vis de l’État.
En fait, le non-paiement de ces dettes est dû essentiellement aux difficultés de prélèvement des cotisations auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
Le Covid a fait le reste !
Ces derniers temps, la pandémie du Coronavirus a été à l’origine d’une nouvelle détérioration de la situation financière de la PCT, ce qui a engendré une pénurie dans la distribution des médicaments importés et l’absence de certains autres, qui concernent principalement ceux prescrits dans le traitement des maladies chroniques telles que le diabète et un certain nombre de maladies malignes et incurables.
Pour ce qui est des causes de la pénurie d’un certain nombre de médicaments, elle est due principalement aux problèmes d’approvisionnement en matières premières pour l’industrie locale. De plus, les problèmes de liquidité financière dont souffre la pharmacie centrale ont affecté ses équilibres et ont causé un retard de livraison des fournisseurs étrangers, ce qui a poussé certains d’entre eux à réduire l’approvisionnement des médicaments et à imposer un certain nombre de conditions.
Par ailleurs, l’Etat a fixé de nouvelles modalités de soutien à la Pharmacie centrale concernant son budget pour l’année 2022 dans le texte de la loi 62, et ce en réduisant jusqu’à 0% la part des droits de douane dus sur les médicaments fabriqués localement fournis par la PCTet répertoriés aux n° 30.03 et 30.04 de la nomenclature douanière jusqu’au 31 décembre 2023.
Ainsi, le paiement de la valeur ajoutée exigé pour les médicaments équivalents de fabrication locale fournis par la Pharmacie Centrale de Tunisie et énumérés aux numéros 30.03 et 30.04 de la nomenclature des droits de douane est suspendu jusqu’au 31 décembre 2023.
En outre, la pharmacie centrale tunisienne est également exonérée des droits, taxes et amendes assimilés pour ses importations de produits de protection individuelle réalisées au cours de l’année 2020, pour lesquelles elle a bénéficié du régime de l’admission en magasin pour le compte personnel conformément aux dispositions de l’article 181 du code des douanes.