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RCA : La MINUSCA fixe une ligne rouge aux groupes armés de Paoua

Suite aux violences dans la région de Paoua, en République centrafricaine (RCA), 100.000 personnes se retrouvent en besoin d’aide humanitaire urgente, selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Au cours des trois dernières semaines quelques 60.000 personnes sont venues se réfugier dans cette ville du nord-ouest du pays fuyant les affrontements entre les groupes armés Révoltions Justice (RJ) et Mouvement national de libération de la Centrafrique (MNLC).

«Il est important de noter que Paoua, jusqu’à cet incident, était une région assez calme où nous avions commencé des actions de relèvement, et aujourd’hui, dans un rayon de 40km au nord et à l’est de Paoua, les villages se sont complètement vidés de leurs populations», a expliqué la Coordinatrice humanitaire de l’ONU dans le pays, Najat Rochdi, lors d’une interview à ONU Info mercredi.

Les déplacés ont été accueillis par la population locale, qui ont puisé dans leurs réserves pour les appuyer, et tous se retrouvent désormais à court d’aliments malgré le fait que la région soit un des greniers du pays.

Les besoins d’urgence prioritaires sont la sécurité alimentaire, l’accès aux soins de santé et l’accès à l’eau.

Au cours des 10 derniers jours le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué des rations alimentaires de sept jours à 20.000 familles et les distributions continuent à mesure que d’autres approvisionnements alimentaires sont reçus.

La plupart des personnes déplacées sont des femmes et des enfants, ce qui soulève des problèmes de protection spécifiques, à l’instar des cas de violence basée sur le genre qui ont été signalées ou l’appui aux plus de 100 femmes enceintes.

Les personnes déplacées ont réclamé une protection afin de pouvoir regagner leurs foyers refusant clairement la création d’un site pour déplacés par crainte d’y rester longuement.

«Tous les déplacés sont des agriculteurs qui ont leur champs et leurs cultures qu’ils ont déjà lancé et il ne faut pas oublier que pour la plupart ces villages constituent le grenier de Paoua et de plusieurs autres villes voisines», a affirmé Najat Rochdi, ajoutant que la priorité pour les humanitaires était de pouvoir accompagner le retour de ces déplacés dès que les conditions sécuritaires étaient réunies.

A cet égard, la Mission des Nations Unies pour le pays (MINUSCA) a aujourd’hui donné un ultimatum aux groupe armés de 48 heures leur demandant de se retirer sur un rayon de 50 kilomètres, qui comprend tous les villages vidés et qui permettrait de sauver la saison agricole.

Les affrontements entre groupes armés rapportent aux deux raisons essentielles qui sous-tendent la plupart des confrontations dans le pays, notamment une guerre de contrôle de territoire et de taxation, et une guerre pour le contrôles des ressources naturelles.

«A partir du moment où vous avez des productions agricoles, à partir du moment où vous avez des éleveurs c’est aussi une source de taxes pour les groupes armés et donc une source de revenus», a expliqué la Coordonnatrice humanitaire, ajoutant qu’il en va de même pour l’exploitation des ressources naturelles.

Selon la cheffe du bureau humanitaire en RCA, le fait Paoua ait déjà été stabilisée et une ville phare au niveau des projets de relèvement qui ont permis à la population de «retrouver une vie calme et normale», devrait permettre de sortir de cette crise beaucoup rapidement «parce que nous avons une base sur laquelle nous pouvons capitaliser».

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